Francois Fillon promeut la révision de l’Histoire

François Fillon et le lycée, c’est une longue histoire. Partisan et promoteur de leur autonomisation -leur privatisation rampante- en 2005, lorsqu’il fut ministre de l’Education Nationale, il développe, dans la course à l’Elysée, une conception particulièrement intéressante du rôle de l’enseignement. Intéressante, car révélatrice du contenu politique réactionnaire de ce personnage.

Ces quelques tweets, fragments de son dernier discours, donnent ainsi un portrait fascinant de ce à quoi devrait-elle ressembler.

 

 

 

La diatribe réactionnaire sur les uniformes, devant faire de l’éducation un moule, est une vieille rengaine. Une manière d’abolir cosmétiquement les différences de classes sociales, de cultures, dans les établissements, mais surtout une manière de les nier, de prétendre qu’elle n’existeraient plus des lors. Un cache-sexe hypocrite, en somme, mais qui reste un fantasme de caporalisation -au sens de militarisation des rapports- de la société.

 

Dans cet ordre d’idée, la suppression des enseignements de “langues et cultures d’origine”  est aussi une manière de vouloir donner l’idée d’un creuset chauvin. Cependant, personne n’est dupe.

Quand il est mentionné “de langue et culture d’origine”,  il est évident que ce qui est sous-entendu est “de langue et du culture d’origine Arabe”, voir peut-être même les autres cultures ou langues mal-connotées, tel le Roumain, le Bulgare, le Turc ou d’autres encore… C’est aussi une manière d’imposer une nouvelle brimade injustifiée, une nouvelle stigmatisation, jetant de l’huile sur le feu.

Lorsque notre ami François Fillon s’en prend aux dangereux pédagogues, aux dangereux syndicats, c’est aussi une attaque visant à soutenir l’idée d’un caporalisation de la société. L’école ne devrait pas être aux mains de ces gens-là, pour notre présidentiable, elle devrait être tenue d’une main de fer par l’Etat, être au service de ses ambitions impérialistes et chauvines.

 

Ce qui nous amène au dernier aspect de ces tweets issus de son discours. Francois Fillon, annonce sans rougir, sans honte, qu’il désire forcer l’enseignement de l’Histoire à se travestir pour épouser un chauvinisme mensonger. Un Roman National, lequel n’est pas sans rappeler le “nos ancêtre les gaulois” si bien connu.

Sans vergogne, l’annonce d’une réécriture de l’Histoire lui apparaît comme justifiée.

Car pour François Fillon, comme pour les chauvins de toute espèce, l’histoire n’est pas une science, mais elle est encore au stade des “belles lettres” de Jules Michelet. Elle est un point d’appui, non pas pour comprendre le présent, mais pour appuyer une construction artificielle.

Nous ne saurions ne pas faire de parallèle avec le livre de Georges Politzer, lequel évoque la manière dont Alfred Rosenberg, théoricien du national-socialisme, concevait l’histoire:

“Dans cette conférence, intitulée : « la liberté de la science », M. Rosenberg a fait la déclaration suivante : “Il y a une conception catholique et une conception protestante de l’histoire. A côté des conceptions religieuses de l’histoire apparaissent les conceptions nationalement teintées. Nous croyons qu’il est temps d’annoncer une façon allemande de considérer l’histoire (M. Rosenberg, “Blut und Ehre”, tome 2 ; page 210)”.

 

M. Rosenberg constate donc qu’il y a une déformation ecclésiastique et une déformation chauvine de l’histoire.

Il en tire la conclusion qu’il est temps d’ajouter aux déformations déjà existantes une déformation nouvelle, la déformation « allemande », c’est-à-dire, selon lui, national-socialiste.

Déformer ainsi les faits, c’est ce que M. Rosenberg appelle « la liberté national-socialiste de la science ».

Déformer l’histoire, c’est refaire l’histoire du passé selon les besoins du présent ; c’est subordonner l’histoire aux exigences d’une propagande.”

Nous ne sommes pas en train d’annoncer que M. Fillon est un nazi camouflé, nous ne cherchons pas à faire un parallèle entre son tweet et le nazisme, mais  bien le fait qu’il se pose une question de méthode, lorsqu’est promu le fait de déformer sciemment l’Histoire, et même de réclamer ce droit.

Les chauvins, les impérialistes et les bourgeois, en vérité, haïssent l’Histoire. Elle leur donne tort. Elle enregistre leurs crimes, leurs méfaits. Elle donne la possibilité aux masses de se situer dans le temps, dans les régimes politiques, et de se rendre compte que le capitalisme n’est qu’une étape, qu’un grain de sable qui sera vite balayé par le vent de l’avancée de l’humanité et du développement de celle-ci.

Pour eux, elle doit rester un outil, servir leurs ambitions, être modelée pour répondre à leurs besoins. Vouloir un Roman National, c’est préparer le nationalisme débridé, le chauvinisme agressif. Vouloir cette histoire réécrite, c’est pour qu’elle soit une propagande, rien de plus. La réécrire comme le veut François Fillon, c’est chercher à noyer sous la propagande la plus agressive les jeunes générations, c’est chercher à inculquer de nouveau une culture militariste et chauvine. C’est faire de l’histoire de l’Etat Français un mythe, un fantasme positiviste, qui aboutit à une idée d’une place méritée -de droit divin- de la France dans le Monde.
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Nous, communistes, malgré le torrent d’immondice que la bourgeoisie et ses alliés déversent sur notre histoire, malgré les falscifications grossières qui sont inscrites dans les manuels scolaires, nous ne redoutons jamais la vérité historique. Pour nous l’histoire est une science qui doit nous éclairer, non un conte pour enfant. Nous dénonçons cette manipulation grossière. Nous dénonçons ce projet dangereux, et d’une manière générale nous dénonçons ces élections, qui sont une mascarade, et qui soufflent, de plus, sur les braises de la xénophobie et du chauvinisme.

Nous défendons l’histoire comme matérialiste et dialectique, comme devant être scientifique et non un roman. Nous défendons une histoire de la vérité, nescessaire pour que soient connues et critiquées les erreurs du passé. Nous revendiquons une histoire de l’humanité, de la lutte des classes, non une histoire de portraits et de mythes.

Méfions nous toujours de la falscification ! 

 

 

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