Communiqué commun du 8 novembre 2020 de l’Unité Communiste et de l’Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste

Nous nous sommes rencontrés à nouveau, UPML et UC, en employant les moyens mis à notre disposition au cours de cette pandémie. A l’issue de cette réunion, marquée par la concorde et la bonne entente, nous publions la déclaration commune suivante.

Nous considérons que nous partageons une analyse commune sur la situation actuelle. L’année 2020 est une année complexe, marquée par quatre phénomènes principaux :

  • La pandémie de Coronavirus, qui continue sa progression avec une deuxième vague en Europe, et qui révèle les faiblesses criantes d’un système de santé mis aux abois et la banqueroute d’une gestion bourgeoise de la crise.
  • Un approfondissement de la crise économique, catalysée – mais non générée ! – par la pandémie, avec notamment une accélération fantastique de la concentration du capital dans un nombre toujours plus restreints de grands bourgeois et un nombre sans précédent de faillites des petites et moyennes entreprises.
  • La poursuite de la dégradation de l’environnement, avec une crise écologique ayant de plus en plus des effets catastrophiques.
  • Une situation sociale, politique et géopolitique sous tension, accompagnée d’une répression renforcée de toutes oppositions et une nouvelle étape dans les discours réactionnaires, voire néofascistes, mais également des menaces de conflit au niveau international sans cesse plus fortes.

En France, la situation s’est profondément dégradée. La récession menace une grande partie de la population, tandis que le climat politique est résolument devenu empoisonné. Le gouvernement ne peut juguler la colère sociale, quasiment constante depuis 2016. Aucun parti du spectre politique capitaliste ne peut proposer d’issue crédible à cette crise. Il existe donc un choix de faire porter le cœur des campagnes électorale sur des sujets autres, tels que l’inépuisable dérivatif que représente   l’islam.

Nous soulignons que le gouvernement français poursuit sa droitisation à grands pas. Les discours qui étaient auparavant l’apanage de l’extrême-droite sont devenu banaux. Même des organisations telles que LREM adoptent officiellement des thèses qui possèdent un caractère extrêmement dangereux. C’est un mouvement de fond, remettant en cause l’État de droit, les droits démocratiques et politiques, se fait jour. Ce mouvement a déjà obtenu des victoires significatives comme la vulgarisation d’un état d’urgence devenue quasi permanent sous prétexte, ou exagération, de danger terroriste ou sanitaire, des mesures restreignant toujours plus nos droits et libertés démocratiques (droits de rassemblement et d’expression, droits syndicaux et politiques, etc.) ou la subordination de la recherche universitaire aux « valeurs républicaines », entravant son autonomie.

Nous considérons qu’une étape a été franchie dans la désignation d’un ennemi intérieur. La xénophobie d’hier s’est transformée. Abusant des abominables et condamnables attentats islamo-fascistes, un odieux amalgame, nommé islamo-gauchisme, permet de définir un ennemi irréductible, incompatible civilisationnellement, concentrant à la fois musulmans et musulmanes, mais également forces progressistes et révolutionnaires. Cet amalgame est à la fois raciste, anti-progressiste et finalement anticommuniste.

Cette situation n’est absolument pas dénuée d’espoirs.

D’une part car, en dépit de ses efforts, le capitalisme ne peut échapper à ses propres lois. La concentration toujours plus forte des richesses fragilise en réalité sa base d’adhésion et d’acceptation. Les manœuvres visant à isoler et fragmenter les exploités et exploitées sont régulièrement battues par la vivacité des mouvements sociaux. La parenthèse du confinement de donne qu’un avantage temporaire aux réactionnaires.

En revanche, une immense solidarité est née et s’est développée. L’expérience commune du confinement, l’expérience commune de l’injustice économique, et la politique du gouvernement, font naître des résistances et des aspirations à un mode de vie et de gouvernement différent.

La peur des attentats n’empêche pas l’apparition d’une résistance et opposition. Les discours de haine se heurtent à l’existence et à l’expansion indéniable d’un autre discours : celui qui cible les continuum similitudes politiques entre islamisme-réactionnaire et fascisme occidental. Ce discours, notamment dans la jeunesse, rejette la division raciste de la société, et prône une élaboration commune de ce que doit être celle-ci.

Le temps des troubles qui approche ne signifie pas le temps des défaites. Il peut et doit, au contraire, devenir l’ère des victoires.

Cela dépend aussi de notre action, de nos choix, de nos décisions en tant que communistes.

Les communistes ont un rôle à jouer dans la situation actuelle.

Les défis de la situation actuelle demandent une réaction de la part du mouvement communiste dans son ensemble, tout comme une politique de front uni avec les organisations qui luttent contre le capitalisme et l’impérialisme.

Nos deux organisations, UC et UPML, avançons progressivement dans un processus d’unification. Au fur et à mesure des réunions, notre vision de l’organisation se dessine. Nous aboutirons dans un futur relativement proche à bâtir notre organisation commune. Non pas par le phagocytage d’un groupe par l’autre, mais bien par l’élaboration commune d’une base d’unification minimale, autour de laquelle les débats permettront de constituer progressivement les positionnements.

Nous saluons le travail qui est réalisé par d’autres organisations et groupes en France se revendiquant du communisme. Nous ne voulons ni le nier, ni le diminuer. Au contraire ! Nous voudrions qu’il soit possible de le réaliser en commun.

Nous appelons les individus et les groupes qui souhaitent travailler avec nous à nous contacter et à nous joindre.

La participation de l’UP et de l’UPML à l’ICOR, qui appelle d’ailleurs les organisations de France à travailler ensemble et qui collabore avec succès avec d’autres organisations internationales, fournit un point d’appui et un ordre du jour minimal commun. Cette coordination avec plus de 60 organisations et Partis est un cadre d’échange enrichissant, stimulant, permettant de mettre en perspective notre situation, et d’élaborer internationalement des prises de position. En tant qu’organisation d’un pays impérialiste, nous jugeons très important d’être au côté des organisations des pays dominés par le nôtre.

L’année 2021 sera marquée par le 150e anniversaire de la Commune de Paris. La conférence de l’ICOR a pris la décision d’organiser une campagne pour sa célébration. Il est important qu’il soit célébré, tant parce qu’il fait partie d’un patrimoine historique que pour la richesse d’enseignement qu’il constitue.

La Commune de 1871 fait partie de l’histoire du mouvement de lutte des travailleurs & travailleuses, il fait partie également de l’histoire du mouvement révolutionnaire. La défendre, c’est aussi ne pas laisser les exploiteurs imposer leur propre grille de lecture, qui mutile l’histoire pour qu’elle justifie leur ordre. La comprendre, c’est permettre d’utiliser cette richesse immense, cette expérience concrète de la révolution et de l’organisation d’une société libérée de l’exploitation et de l’oppression.

Nous ferons prochainement une proposition pour qu’elle soit célébrée ensemble.

Ensemble, serrons les rangs, avançons.

Des ruines du monde d’aujourd’hui, bâtissons celui de demain !

En avant pour le socialisme révolutionnaire !

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