Texte fondateur d’Eco Défense

Nous relayons le texte de lancement de nos camarades de l’organisation Eco Défense. Face à l’urgence climatique, dans l’esprit de l’Alliance des Révolutionnaires et de l’internationalisme unitaire propre à l’ICOR, nous considérons que leur projet est à soutenir. Nous appelons à renforcer et rejoindre la lutte écologiste, mais également à travailler pour forger les outils de la victoire contre le capitalisme, l’impérialisme et la destruction de l’environnement.

PRÉSENTATION

⚠️ Devant l’urgence climatique en cours, et l’essor des mouvements écologistes en France et dans le monde, nous avons décidé de lancer ECO DEFENSE, un collectif luttant pour la protection de la planète, de ses écosystèmes et de tous ses habitants et habitantes : populations humaines et animales.

? Pourquoi créer un nouveau collectif alors qu’il existe une multitude d’associations et mouvements écologistes ?

Nous constatons qu’il y a en France plusieurs courants écologistes majeurs ou se revendiquant l’être. Pour expliquer la démarcation de notre ligne politique par rapport aux autres, il faut revenir sur ces courants et analyser brièvement ce qu’ils sont, ce qu’il font, et pointer leurs limites.
Ces analyses pourront paraître simplistes voire caricaturales, mais elles donneront un rapide aperçu des différents mouvements écologistes aux personnes non-initiées.

❌ Pour commencer, nous balaierons d’un revers de la main toutes les arnaques libérales initiées par les entreprises ou les campagnes publicitaires gouvernementales, nous incitant à sauver la planète en achetant des ampoules basse-consommation. Des capitalistes se servant de l’écologie pour faire du profit, et jouant avec la culpabilité de la population afin de la renvoyer à un rôle passif de consommateur (ou dans sa version bio : consom’acteur). 
❌ Nous ne nous attarderons pas non plus sur l’extrême droite qui tente de se réapproprier cette thématique pour mieux la détourner, en se basant comme à son habitude sur un argumentaire nationaliste et xénophobe, avec pour cheval de bataille la défense du patronat français, du terroir, et des traditions chauvines. L’extrême droite reste par excellence le camp des réactionnaires et des climato-sceptiques. Si nous avions déjà toutes les raisons du monde de la combattre, désormais nous en avons une supplémentaire.

● Le premier courant, et le plus connu, est l’écologie institutionnelle et réformiste. Dans cette catégorie on retrouve autant les partis bourgeois et opportunistes comme Europe Ecologie Les Verts, que certaines grandes ONG, pouvant être financées par des milliardaires, et fonctionnant comme de véritables entreprises.
Ce courant vise principalement à maintenir et à accompagner le système capitaliste dans une transition écologique impossible, puisque l’écologie et le capitalisme sont par définition incompatibles. (Ce point sera développé dans un autre texte)

● Les altermondialistes et mouvements citoyens, pouvant se réclamer parfois “anticapitalistes” mais en n’assumant à aucun moment le renversement de la bourgeoisie, la classe sociale dominante qui défendra à tout prix le système capitaliste, par la force s’il le faudra. 
Toujours réformistes, ces mouvements basent toute leur stratégie sur le dogme de la non-violence, et la sensibilisation par des actions symboliques et inoffensives : boycott, initiatives éco-citoyennes, consommation éthique et décroissance, le tout dans une ambiance festive et conviviale. 
Les jardins bio partagés, le vélo, ainsi que les circuits courts de petits producteurs peuvent paraître des solutions locales séduisantes, pourtant il est totalement illusoire de penser que ces petits gestes peuvent stopper le rouleau compresseur des états impérialistes et le capitalisme mondial. On n’arrêtera pas les pétroliers et la déforestation en plantant des légumes dans son jardin. 
Ces organisations peuvent proposer par moment des actions de désobéissance civile ponctuelles, néanmoins elle ne sont pas préparées ni conçues pour faire face à la violence implacable de l’État bourgeois (plus un mouvement contestataire sera efficace et donc dangereux pour la bourgeoisie, plus celle-ci se montrera impitoyable au niveau de la répression). 
Ces mouvements misent donc leur réussite sur la retenue de l’appareil répressif. 
Cette vision est malheureusement idéaliste, voire naïve, pourtant ces organisations réussissent à rassembler beaucoup de personnes désireuses de faire quelque chose pour sauver la planète.

● On voit depuis quelques temps en France l’émergence d’un courant se revendiquant de l’écologie radicale et de l’anticapitalisme : les anti-civilisationnels, ou primitivistes.
Malgré le fait que nous partageons un certain constat et des idées politiques, nous ne sommes pas d’accord avec leur projet d’avenir basé sur le retour de l’humanité en petites communautés de chasseurs-cueilleurs, calquées sur une image fantasmée des peuples primitifs.
Nous pensons que la civilisation, le progrès et la technique auront forcément un impact sur la nature, mais cet impact peut être très largement diminué si nous réorganisons la production de nos sociétés afin que celle-ci serve les intérêts de l’ensemble de l’humanité, et non l’appétit de quelques capitalistes avides de profits. 
La croissance dans une société basée sur le partage des richesses, l’optimisation et la planification de la production, l’économie des ressources naturelles et la prise en compte du respect des écosystèmes deviendra alors un modèle de société démocratique, égalitaire, moderne, et compatible avec la vie sur Terre.

● C’est pourquoi nous nous revendiquons en grande partie du courant éco-socialiste, courant anticapitaliste qui allie lutte pour le progrès social, avec un projet d’avenir de société égalitaire, démocratique, et bien sûr écologiste. Ce courant est porté principalement par des organisations et partis d’extrême gauche, malheureusement leur implication dans les luttes écologistes reste limitée.

● Enfin, il y a toutes les associations de défense de la nature qui œuvrent au quotidien pour protéger les écosystèmes et les animaux, en menant autant des campagnes médiatiques en direction des politiciens et du grand public, mais aussi et surtout des actions de terrain. Malgré qu’elles soient dans une logique apolitique, ces associations font un travail concret et essentiel pour les zones naturelles.

?Nous voulons mettre en avant une approche scientifique, matérialiste et rationnelle afin de lutter contre les dérives new-age et conspirationnistes qui polluent les mouvements écologistes. Dans une époque où les plus grandes puissances mondiales voient des dirigeants conservateurs et climato-sceptiques se faire élire en partie grâce à la diffusion massive de fake news, il est primordial d’entamer un gros travail de debunkage et d’autodéfense intellectuelle afin de contrer les charlatans et gourous d’internet qui veulent parasiter nos luttes et intoxiquer nos esprits.

Nous voulons également promouvoir une mentalité combative et positive, en nous basant sur la riche histoire des luttes sociales et révolutionnaires à travers le monde, afin de ne pas s’enfermer dans le pessimisme et le défaitisme. Tout ce qui mène à la résignation, et favorise les attitudes négatives, les postures misanthropes et nihilistes, doit être refusé.

Nous revendiquons également une écologie moins anthropocentrée, qui se soucie du vivant dans son ensemble, et de l’importance de la sauvegarde des écosystèmes. Nos sociétés sont à l’origine de la 6ème extinction de masse, et à l’origine de multiples catastrophes impactant les autres espèces animales. Comment pourrions-nous dans ce contexte nous préoccuper uniquement du sort de l’humanité, en laissant de côté toute bienveillance envers la faune et la flore ? Nous nous positionnons donc contre l’exploitation animale, pour la généralisation d’un mode de vie vegan (accessible à toutes et tous), et pour la sanctuarisation des espaces naturels pas encore impactés par l’urbanisme et les activités humaines.

?¬タヘ??¬タヘ? En tant que travailleuses et travailleurs, nous souhaitons construire un mouvement écologiste s’adressant à notre classe sociale, le prolétariat, c’est-à-dire à la majorité de la population.
Nous souhaitons créer des alliances et travailler aux côtés des organisations qui luttent pour les droits des travailleuses et travailleurs, avec les organisations antiracistes et dé-coloniales, avec les mouvements féministes, ainsi qu’avec les mouvements pour les animaux et pour la défense de la Terre. C’est par l’unité de ces luttes que nous pourrons faire reculer l’Etat bourgeois, faire progresser la société et construire l’avenir équitable dont le capitalisme nous prive.
La défense de la planète ne doit pas rester une lutte simplement défensive, mais une lutte offensive afin d’abattre le système économique responsable des crimes contre l’humanité et la planète.

 L’écologie c’est la lutte des classes !

? Nous défendrons donc à travers ce collectif une écologie radicale prenant en compte les intérêts des écosystèmes et des animaux, et une écologie sociale prenant en compte les intérêts de l’ensemble de l’humanité, avec toujours une approche anticapitaliste et révolutionnaire.

Nos objectifs à court terme sont la création d’un grand mouvement de résistance écologiste, guidé par le prolétariat. 
Notre objectif sur le long terme est la construction d’une société égalitaire, solidaire, démocratique, vivant harmonieusement avec la nature et de manière pacifiques avec les autres espèces animales de cette planète.

Prolétaires pour la défense de la Terre !

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