La politique du pire. – Communiqué UC.

Communiqué de l’Unité Communiste sur la politique sanitaire.

Nous avons été surpris, comme beaucoup, de la décision du gouvernement. Elle apparaît comme contraire à la logique et comme contraire aux pronostics des épidémiologistes1. Nous en prenons acte, tout en considérant que ce choix peut être lourd de conséquences.

Le gouvernement a établi une équation compliquée : elle mêle questions économiques, acceptation des mesures sanitaires renforcées, données épidémiologiques, et… préparation des élections. Le poids de ce dernier point demeure une inconnue. Il ne fait aucun doute, cependant, que l’approche des élections va devenir un poids sans cesse croissant dans les processus de prises de décision. Au cœur de la pandémie, chacun tente de tirer son épingle du jeu, avec des rhétoriques plus ou moins douteuses.

Nous avons tendance à penser qu’un nouveau confinement paraît inéluctable. L’appel à la responsabilité collective ne servant, en dernière instance, qu’à infantiliser davantage la population, et à lui faire assumer un nouveau confinement. Elle sert aussi à faire oublier que les contaminations sont principalement issues des milieux scolaires, des lieux de travail et des transports. Avant toutes choses, c’est la part subie de l’activité humaine qui contamine, bien au-delà de la part choisie.

Une dynamique inquiétante.

La dynamique actuelle en France est inquiétante. Les contaminations n’augmente que peu, mais maintiennent une pression constante sur des hôpitaux usés, épuisés, sur un personnel à bout. Cette pression constante signifie une mortalité toujours importante, de l’ordre de 400 décès quotidiens. Elle signifie également que la marge de manœuvre des hôpitaux sera extrêmement faible lorsque les choses s’envenimeront. De plus, il reste l’inconnue des virus mutants et de leurs effets.

Nous avons la désagréable impression que l’éventualité d’un scénario catastrophe n’est pas pris en compte. L’hypothèse d’une épidémie submergeant les capacités de réaction et de soin étant ingérable paraissant ingérable, à quoi bon le prendre en compte ? Cette politique de l’autruche, non seulement irrite, mais tue. Combien de personnalités politiques sont en train de perdre définitivement toute crédibilité ?

La course contre la montre.

Une course contre la montre s’engage entre la campagne de vaccination – campagne dans laquelle la France n’a guère brillé – et la progression de l’épidémie. En fin de compte, celle-ci sera très probablement terrassée. Mais à quel prix ? A vouloir, encore et toujours, des demi-mesures, des semi-solutions, des relâches prématurées, une addition terrible se constitue.

Nous n’oublierons pas cette pandémie. Nous n’oublierons pas comment elle a révélé la médiocrité de notre système de santé, sa fragilité, sa vulnérabilité. Nous n’oublierons pas les mensonges, les incompétences, les lâchetés. Nous n’oublierons pas non plus que cette pandémie n’est pas un événement isolé, mais qu’elle s’intègre dans un dangereux processus : celui de la destruction de l’environnement et de la vulnérabilisation de l’humanité.

D’autres voies sont possible que ce chemin vers une dystopie continuelle. Ces autres voies sont praticables, mais elles demandent une transformation de fond en comble de l’organisation des pouvoirs. Puisque nous ne pouvons compter sur les valets des exploiteurs pour nous diriger, dirigeons-nous nous même !

1Il nous apparaît important de distinguer les virologues (étude des virus) des épidémiologistes (étude des épidémies). Le Dr Raoult est un virologue compétent, mais il a montré son absence totale de connaissance en épidémiologie. Il s’est trompé avec une telle régularité d’horloge que cela en devient proverbial.

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