Nous avons rédigé ce tract dans l’optique de le mutualiser avec d’autres organisations ou groupes. Nous l’ouvrons à signature, en considérant qu’il est plus qu’urgent d’avoir une voix commune, même a minima, dans les luttes qui se préparent. Nous avons à cœur de rompre avec un sectarisme trop souvent présent dans les milieux militants. Nous appelons donc à le partager, à le signer, à le faire chacun sien.
Jours après jours la même épée de Damoclès est au-dessus de nos têtes. La précarité, le chômage, les retraites minables font de chaque matin une angoisse, et causent à un grand nombre d’entre nous des insomnies épuisantes.
Tout se paie, dans notre société. Se nourrir, se loger, se vêtir, élever ses enfants, se soigner, vieillir… même mourir peut endetter durablement un foyer. Or, les employeurs et les employeuses ne calculent nos salaires que pour le strict minimum : travailler et tenir jusqu’au lendemain. Les dépenses vitales, dans une société qui n’a jamais été aussi riche et productive, dévorent chaque année des parts plus grandes de nos salaires.
Chaque nouvelle réforme des gouvernements successifs, depuis 30 ans, aggravent notre détresse. Macron creuse les inégalités, le schéma étant le même : « Telle catégorie de la population coûte trop cher au pays, si nous voulons prospérer, il faut qu’elle se serre la ceinture ».
Mais ce n’est pas le cas de tous.
Ce « nous », ce n’est pas le peuple, c’est une catégorie extrêmement restreinte de la société. Une catégorie qui peine à se camoufler.
Ce « nous », ce sont les banquiers, les grands patrons, les chefs de cartels industriels, tous ces hommes et toutes ces femmes dont la seule fonction est de vampiriser toutes les richesses produites.
Pour leur bien-être, pour leur succès en affaire, les conquêtes sociales sont ravagées. Le trio arraché par la menace des armes, en 1945 (chômage, assurance maladie, retraites…) nous est repris. A la place, la start-up nation nous donne le droit de nous exploiter nous-même jusqu’à la mort, en étant notre « propre patron Uber ». Notre air, notre eau, notre terre sont pollués, salis, souillés et pillés. L’avenir que nous réservent ces individus est bien sombre.
Et cela fonctionne. Les milliardaires français ne se sont jamais portés aussi bien. Le clan Bernard Arnault est devenu la plus grande fortune mondiale. Les commandes de l’État sont là pour leur garantir leurs revenus. Et si ces messieurs et ces dames de bonne société voient leurs intérêts menacés, la police, la justice et l’armée veillent. Si leurs bénéfices diminuent, nos impôts les renfloueront.
Lorsqu’on daigne s’adresser à nous, ce n’est que pour obtenir nos votes, contre des promesses qui n’engagent rien ni personne. Or, nous produisons tout. Ouvriers et ouvrières, employés et employées, travaillant dans l’agriculture, l’industrie, les services, la santé, l’éducation… mais aussi ceux et celles qui subissent l’occupation militaire de la part de notre armée, pour qu’on arrache leur pétrole ou leur uranium.
Nous faisons tout, mais nous n’avons rien !
Nous n’acceptons pas.
- Nous n’acceptons l’exploitation.
- Nous n’acceptons pas la destruction de nos droits.
- Nous n’acceptons pas la destruction de la planète.
- Nous n’acceptons pas les guerres menées en notre nom.
- Nous n’acceptons pas la misère comme avenir.
Nous produisons. Nous pouvons et nous devons décider.
Partout, les luttes éclosent. Partout des combats sont menés. Batailles séparées, elles se rassemblent progressivement.
La longue lutte des Gilets Jaunes, les mouvements contre la destruction du climat, les mouvements contre les violences faites aux femmes, les grèves et la mobilisation étudiante… nous ne sommes pas seuls. Ces combats sont les différentes facettes d’une même remise en cause de l’ordre.
La 5 décembre, nous sommes tous dans la rue. La grève sera forte !
C’est un début, cela doit être poursuivi et amplifié.
En étant plus nombreux et nombreuses : rallions-nous dans les luttes !
En étant plus organisés : formons des comités de lutte, rejoignons les organisations combatives, et les Assemblées Populaires.
En nous structurant et en développant les outils de la victoire : ceux qui nous exploitent ne reculent pas. Ils nous croient faibles et désemparés. Ils pensent pouvoir nous tromper avec une alternance LREM / RN ou autre.
Derrière nos revendications d’une vie meilleure, plus juste, plus équitable, se pose une question fondamentale : celle de pouvoir la mettre en place. Or, les élections ont toujours amené au pouvoir des exécutants serviles de la grande bourgeoisie. Nous voulons autre chose.
En France comme partout dans le monde, ceux qui veulent construire une nouvelle société se rassemblent et s’organisent. Nous voulons forger un outil qui nous permette d’être plus forts, mais également de pouvoir développer un projet de société commun.
Une société démocratique, dans laquelle ceux qui produisent les richesses décident de comment les répartir.
Une société juste, dans laquelle l’État n’est pas un outil d’oppression des riches contre les pauvres, mais un outil de défense contre les résidus de leur ordre.
Une société de progrès, dans laquelle les inégalités sont balayées par le travail commun et l’émulation commune.