1er mai pluvieux, mais combatif !

Nous avons défilé avec nos camarades de Drapeau Rouge et du MLKP dans un cortège combatif et déterminé. Nous saluons ceux et celles qui sont venus participer, même un temps, à son existence.

La manifestation était massive, reflétant le désir de lutte de la part de la population et des organisations, politiques, associatives, syndicales. Un long ruban s’est déroulé entre Jean Macé et Bellecour. Pour Lyon, qui historiquement mobilise peu, ce 1er mai est une belle surprise.

Car il y a matière à se battre !

➡️La pandémie a montré le mépris des exploiteurs. Ils ont imposé des demi-mesures constantes pour protéger leurs profits, entraînant d’interminables couvre-feu et pseudos confinements. Masques, lits en réanimation, vaccins, tout manque : c’est là le prix d’une politique de dévastation des protections sanitaires, jugées non rentables. Nous saluons, ce premier mai, le courage des soignants, des soignantes du monde entier.

➡️La situation économique n’était pas rose avant la pandémie. Elle est encore plus médiocre. Nous courrons le risque d’un effondrement dans certains secteurs, tandis que d’autres sont abusivement arrosés d’argent gratuit, permettant aux actionnaires de se remplir les poches. Et cela n’arrête pas les réformes gouvernementales : la fonction publique, la sécurité sociale, les retraites et le chômage sont toujours dans le collimateur.

➡️La situation internationale devient de plus en plus tendue. Les grandes puissances montrent les dents et s’intimident. Leur but n’est nullement de défendre la liberté : il est de se repartager le monde en fonction de leur force. Derrière ces partages, des peuples subissent l’oppression, les dictatures, la surexploitation, la guerre et la famine. La France participe activement à ces régimes, comme celui du dictateur Idriss Déby, au Tchad, laquais servile de la françafrique. Le 1er mai est internationaliste !

Dans l’ensemble, ce premier mai, bien que combatif, est dans un climat crépusculaire. Nous ne pouvons oublier qu’il y a une dizaine de jours, des militaires en charentaise proposaient de mater par la force la population. Nous ne pouvons oublier que toute une partie des politiques “républicains” les ont applaudis. Nous n’oublions pas non plus qu’une partie de ces thèses fraient jusque dans “notre camp”.

La police est intervenue à plusieurs reprises, semant le chaos à l’avant de la manifestation, et entraînant un climat de tension délétère. Nous le trouvons regrettable. Nous pensons que les modes d’action et les mots d’ordres variés ont leur place et leur droit à l’expression, dès lors qu’ils ne transgressent par le consentement des participants et participantes à la manifestation, ni qu’il ne se fasse à leurs dépends.

Il nous apparaît important de souligner que, une fois encore, le repas libertaire organisé place Sathonay (Lyon 1), a été interdit. Cela fait la troisième année consécutive que celui-ci ne peut se tenir, depuis la répression violente du 1er mai 2018. Cette année-là, un de nos camarades avait d’ailleurs été arrêté et déféré devant le parquet.

Le fait que cette tradition soit rompue est une signe des temps : Ils sont de plus en plus complexes ! La répression prend des formes nouvelles, plus intenses, plus précises. La mise en œuvre des “Équipes de liaison et d’intervention”, ces policiers chargés de “faire le lien entre manifestants et forces de l’ordre” sont apparus. Ils sont d’ailleurs venu nous voir.

Nous comprenons leur existence comme répondant à plusieurs objectifs :

➡️Faciliter, pour l’État, la gestion des politiques de répression. Les nassages étant parfois contre-productifs en termes d’image, la médiation est là aussi pour redonner une gradation.

➡️Collecter des informations et individualiser les relations avec la Police, dans le but d’identifier le rapport des différents groupes avec la Police, tout en pouvant intimider.

➡️Désunir les cortèges, en employant des politiques différentes en fonction des acteurs, en les poussant aussi à faire appel eux-mêmes à la répression.

Ne nous laissons pas avoir : polie ou brutale, la répression et la division produisent les mêmes effets : les tensions montent entre ceux et celles qui luttent, tandis que l’Etat et les exploiteurs ressortent renforcés.

➡️Nous pensons que, dans l’étape actuelle de la crise sanitaire, économique, sociale, politique et écologique, nous avons le devoir de dialoguer, de coopérer, de parvenir à se soutenir mutuellement et à remporter de nouveau des victoires. Sans quoi le premier mai 2022 pourrait bien se dérouler dans une ambiance encore plus sombre.

➡️Dans l’esprit de la Commune, de son idéal de démocratie du peuple, unissons nos force, à Lyon, en France, en Europe, dans le Monde. Avançons, luttons, gagnons !

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