Hô Chi Minh

50e anniversaire du décès de Hô Chi Minh

L’Unité Communiste de Lyon salue la mémoire d’un héros de la lutte révolutionnaire et anti-impérialiste. Hô Chi Minh (1890-1969) a mérité largement sa place au Panthéon des combattants et combattantes de la Justice, de la Liberté réelle et de l’Égalité véritable. Aujourd’hui, c’est le 50ème anniversaire de son décès.

Nguyễn Sinh Cung, plus tard connu sous le nom de Nguyễn Tất Thành (grandes espérances), de Nguyễn Ái Quốc (le patriote) et enfin d’Hô Chi Minh a dévoué sa vie à lutter contre la colonisation, contre l’impérialisme, pour un monde socialiste, de paix et de liberté. Toute son existence fut un combat.

Dès son plus jeune âge, il s’est engagé, tout d’abord au sein du mouvement nationaliste Cần vương, qui voulait restaurer une autorité unique, monarchique, sur un Vietnam unifié. Chassé de son école après une participation à une manifestation de paysans, en 1908, il passe les années suivantes à traverser l’ensemble des provinces de l’Indochine. A partir de 1911, il travaille comme cuisinier sur des navires de commerce, voyageant sur a Terre entière. Ses voyages l’ont emmené à la rencontre d’autres mouvements de lutte, notamment Irlandais, mais aussi à la découverte du mouvement révolutionnaire communiste.

Il adhère a celui-ci, rompant avec le nationalisme bourgeois. A Paris il contribue à la formation d’un premier bloc nationaliste progressiste. Il y écrit également des pièces de théâtre et un ouvrage : Le Procès de la colonisation française. A la fin de la Première Guerre mondiale, Hô Chi Minh, qui se fait alors appeler “le patriote”, tente d’intervenir dans la Conférence de Versailles, réclamant des droits pour le peuple Vietnamien. La déception fasse aux espoirs suscités par Wilson est importante.

Au moment de la rupture entre la IIe et IIIe Internationale, il soutient les positions de Lénine. Durant l’entre deux guerres, il est de tous les combats. Il contribue tant à la lutte en Chine, en Asie du Sud-Est, qu’a la création des bases du PCI -aidé par Mao Zedong- en Indochine. Son expérience en tant que commissaire politique de la VIIIe armée en Chine lui donne les bases de l’art militaire.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il organise la résistance contre Vichy et les Japonais en Indochine. Il y prend le nom de Hô Chi Minh : “Celui qui éclaire”. Grâce à l’appui militaire de l’OSS américain, il contribue à libérer le Vietnam.

Immédiatement après la guerre, il proclame l’indépendance du Vietnam, le 2 septembre 1945. Les français reprennent cependant le contrôle du pays, avec la complicité de l’armée de Tchang Kaï Check. De longues négociations commencent, tandis qu’une Assemblée constituante est élue le 6 janvier 1946. Les accords Hô-Sainteny, signés en mars, sont un espoir d’une décolonisation pacifique.

En novembre, les français violent ces accords en reprenant unilatéralement le contrôle des douanes. Des incidents éclatent. La marine bombarde, le 23 novembre, la ville de Haïphong, tuant entre 6 000 et 20 000 civils. La guerre commence. Elle est cruelle. La France utilise tous les moyens à sa disposition pour conserver le contrôle de l’Indochine. La IVe République, marquée à gauche, durcit le ton. Le conflit se crispe et la France rentre de plain-pied dans la Guerre froide. Contre toute attente, l’Armée française perd la guerre. Les massacres et le napalm n’ont pas eu raison de la détermination d’un peuple. A Dien Bien Phu, le camp retranché se rend, tuant l’espoir de victoire.

Le Vietnam peut respirer ? Hélas non. Les Américains, qui refusent toute idée de céder du terrain au communisme, installent la dictature tyrannique de Diem, apprenti-fasciste. Celle-ci, au service des colonisateurs et des impérialistes, est hautement impopulaire. Elle vacille. Pour la faire tenir de force, les Américains interviennent progressivement. La guerre du Vietnam commence. Hô chi Minh n’en voit pas la fin. En 1969, il meurt, à 79 ans, le jour anniversaire de l’indépendance. Il est embaumé contre sa volonté, son corps étant toujours exposé dans un mausolée, à Hanoï.

Son pays, terrain de bataille de la Guerre froide, ne connaît la paix qu’à partir de 1975, après 34 ans de guerre.

L’oeuvre d’Hô Chi Minh, cependant, dépasse le cadre de sa vie et sa personne seule. Avec d’autres combattants de la cause anti-impérialiste, comme Mao Zedong, Hô Chi Minh a contribué à concevoir les règles de la guérilla révolutionnaire. Cette guerre différente des autres, politique plus que militaire, a été la clé du succès contre les immenses forces des Français, des Japonais et des Américains et de leurs laquais. Se basant sur les masses populaires et sur leur liaison avec l’armée, sur la dispersion et la concentration des forces, sur les embuscades, l’usure, la peur, ces méthodes ont permis de triompher face des forces infiniment supérieures. Ces théories ont fait école et sont universellement appliquées par tous les mouvements de libération armée.

Le peuple vietnamien, malgré les tortures, les bombes, le napalm et les produits chimiques, à tenu bon. Même lorsque les impérialistes ont vidé les campagnes pour enfermer la population dans les “hameaux stratégiques”, ces camps de concentration massifs, la lutte a perduré. Elle a réduit à néant les plans d’asservissement du Vietnam.

Les manœuvres, la maîtrise de la défensive, usent les ennemis impérialistes, militairement et politiquement. Les français s’enferment dans des forteresses, s’assiégeant eux-mêmes. Les américains s’humilient dans une guerre meurtrière et impitoyable, dans laquelle ils se démasquent comme des bourreaux.

Surtout, il suscite l’admiration. Nombre de soldats désertent les rangs de l’armée colonialiste pour venir rejoindre celle du Vietnam. Les soldats des colonies, qui se battent contre leurs frères d’oppression, n’oublieront pas cependant les règles qu’ils ont apprise, quant vint, pour eux aussi, l’heure de lutter contre la métropole.

En dépit du changement de nature progressif de l’Union soviétique, passant du socialisme au social-impérialisme, à la suite de XXe et XXIIe congrès du PCUS (1956, 1962), le Vietnam n’a pas accepté l’alignement. Malgré sa dépendance militaire envers l’URSS, pour son combat de libération, les révisionnistes ne parviennent à prendre le pouvoir dans le Parti qu’après la mort d’Oncle Ho. Certains, comme V N’Guyen Giap (1911-2013), ont continué à lutter jusqu’à leur mort pour défendre l’idée d’un Vietnam socialiste.

Pourquoi, pour nous, organisation française, il est particulièrement important de souligner le rôle d’Hô Chi Minh ? Nous devons le marteler : notre impérialisme n’est pas notre ami, il est notre premier ennemi, notre bourreau principal, avant toute autre considération.

L’impérialisme, par les super-profits qu’il dégage, nourrit l’illusion d’enrichir les masses populaires de la métropole, nous pousse à adhérer à ses projets, à ses plans, à défendre “la place de la France dans le monde”. Bon nombre succombent à ces appels, car, dans leur vision des choses, détruire l’impérialisme français reviendrait à “faire le jeu des autres” mais aussi à “s’attaquer au pouvoir d’achat des français (de métropole)”.

Dans un monde plein, découpé entre impérialismes, chaque affaiblissement ou renforcement de l’un se fait fatalement au détriment de l’autre. Cet argument, logique, est capitulard. Il ne faudrait jamais lutter, sans quoi les USA, l’Allemagne, ou la Chine nous écraseraient. Cette absence de foi dans l’immense force populaire, libérée de l’entrave du capitalisme, les condamne à l’inaction.

Oui, sans les subsides de l’impérialisme, sans les miettes, les rentes seraient plus faibles. Mais pour qui ? L’argent colonial, comme métropolitain, est capté par les grands bourgeois, les impérialistes. Il est dilapidé par leur appareil oppression et de contrôle. Se libérer de l’impérialisme, prélude au fait de se libérer du capitalisme, n’appauvrira pas. Au contraire, il libérera ces immenses richesses accaparées par les parasites que sont des bourgeois.

L’impérialisme français et son système criminel d’oppression ne rend pas plus riche, il donne l’illusion de l’être, tout en maintenant les masses populaires dans l’apathie et dans la dépendance.

Soutenir les mouvements de libération nationale, combattre l’impérialisme français, c’est aider nos frères et nos sœurs qui subissent l’oppression. C’est également avancer sur la voie de l’émancipation générale. Cela ne doit jamais quitter l’esprit des communistes.

Hô Chi Minh éclaire toujours notre chemin, celui de la Liberté !

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