Macron et la bourgeoisie foutent le bordel.
La communication de Macron s’envase. Chassez le mépris naturel du bourgeois et il revient au galop. En déclarant, en aparté certes, “il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, il feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas” à propos des ouvriers de GM&S en lutte, le président Macron dérape de nouveau.
Un dérapage qui le démasque. En campagne, les prises de parole de Macron furent soignées, lissées par un staff aux aguets. Mais dès lors que ses propres mots lui viennent à la bouche, le pauvret ne sait plus où donner de la tête, ne sais plus ce qui est convenable et ce qui ne l’est pas.
Ce n’est pas sa première bourde.
Le 17 septembre 2014, il déclarait : “Les salariées de l’abattoir sont pour beaucoup des illettrées.”
En mai 2016, face à des militants de la CGT, “Vous n’allez me faire peur avec votre tee-shirt, la meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler.”
Après son élection, il s’est de nouveau fendu de beautés du type : “Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent” , le 3 juin 2017, crachant au passage à la figure d’entre 7 000 et 10 000 morts noyés depuis 1995.
Le 29 du même mois, il apportait une nouvelle pierre à son édifice : “Dans une gare, on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien.”
Dernier exemple du florilège, le 20 septembre : “Je serai d’une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes.”
Si ses soutiens se sont empressés de clamer que les polémiques autour de ces propos étaient infondées et construites de toutes pièces, il est difficile de tout mettre sur le dos de l’inexpérience du président, ou sur des volontés de nuire à son image.
Macron ne reçoit que la juste rétribution de ce qu’il sème.
Mais il réside une part de vrai dans ce qui est dit par ses zélotes. Effectivement, le président manque d’expérience. Il manque d’expérience pour cacher le mépris de sa classe de bourgeois pour celles des masses populaires.
C’est là son tort, il ne parvient pas à camoufler habilement, à maquiller -malgré les frais engagés- le fait que, d’une part, il ne connaît pas le vécu des masses, et que, de l’autre, il les méprise au plus haut point.
Car il est le digne fils de sa classe. Une classe plaquée d’or, la bourgeoisie. Il est le digne fils de ces parasites sociaux, vampirisant les richesses produites par les travailleurs, les saignant à blanc au sens propre comme au figuré pour alimenter leurs comptes bancaires, leurs vies de luxe, leurs partage du monde.
Les masses n’intéressent, in fine, la bourgeoisie que lorsqu’il s’agit de maintenir le vernis de démocratie qui fait tenir l’ensemble de cette pièce de théâtre. Leur politiciens, comme Macron, sont de professionnels de la prestidigitation, des professionnels de la démagogie.
La bourgeoisie voit les masses, dans une certaine mesure, comme les colonisateurs voyaient les colonisés : des semi-humains, grouillants, répugnants, stupides, incapables de comprendre la beauté et la grandeur de la vie, incapable de quitter leur fange et de s’élever vers la transcendance. C’est ce qui pousse Macron à déclarer, alors ministre de l’économie : “Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires”. Car, la sociologie le démontre, l’ascenseur social est d’une équité et d’une justice sans pareille.
Non seulement la bourgeoisie méprise les travailleurs et les travailleuses, mais elle vit dans une sphère intégralement différente, dans un autre monde, un autre univers. Un ouvrier d’Iran, du Nigeria ou de France partage un vécu commun, un fond commun : celui de l’exploitation, celui du travail de production, celui de la misère -plus ou moins acérée. Une culture commune, une culture de classe : une culture ouvrière et prolétarienne.
Les bourgeoisies, elles-aussi, partagent un certain fond culturel de classe. Un immense gouffre les séparent des masses, indépendamment de l’appartenance à la même nation, malgré que la rhétorique nationaliste soit, bien souvent, un levier dont elles usent et abusent jusqu’à la nausée.
Mais lorsqu’un Copé parlait de pains au chocolat, ou de chocolatines, à 0.15 €, cela prête à rire, mais cela dévoile une réalité certaine.
Dans un article intitulé “comment compte la bourgeoisie”, nous écrivions la chose suivante : “Cette situation est révélatrice d’un décalage complet entre la bourgeoisie et le reste de la population, même le reste du Monde. Madame Fillon et Monsieur Copé sont loin, très loin, d’être les seuls. Ils ne sont probablement pas les pires.
La bêtise crasse de l’un, la rapacité de l’autre ne sont que des symptômes.
Rappelons nous des pleurs de Guaino et de Gérard Collomb, quant à leurs indemnités de misère. Le pire, le plus affreux, est qu’ils sont probablement sincères dans leurs cris, horrifiés et terrorisés. Ils et elles se croient au bord de la misère et dans la précarité la plus totale. C’est cette peur qui les rend hargneux et haineux.
Ces individus qui sont en lice pour le pouvoir ne sont nullement des hérauts du peuple. Ils n’ont rien en commun avec les travailleurs. Eux-mêmes, elles-mêmes, n’ont jamais travaillé, jamais produit, jamais apporté quoique ce soit comme richesse à l’humanité. Ils et elles ne sont que les gestionnaires des intérêts de la bourgeoisie.
Ils et elles sont les agents zélés et corvéables des parasites néfastes qui grouillent et ponctionnent le sang, le travail des travailleurs et des travailleuses, que ce soit au sein de l’Etat Français comme des néo-colonies et des régions dominées.
L’attitude de Mme Fillon, est typique de celle de la bourgeoisie. Celle-ci est dans la peau du mauvais joueur, tricheur invétéré. Bien qu’elle pose les règles elle-même, elle ne peut s’empêcher de transgresser ses lois. Sa gloutonnerie est sans limite et, lorsque quelque chose lui résiste, elle n’hésite pas à se remémorer la maxime de Otto von Bismarck “la force prime le droit”, de même que celle de la Fontaine “Selon que vous serez puissant ou misérable, – Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.” Lagarde, Cahuzac, Guéant et tant d’autres sont la preuve d’une justice qui ne condamne que d’une tape sur les mains ceux de sa classe.”
La bourgeoisie ne connaît nullement la vie des masses. Chaque entrée dans le métro parisien est un safari exotique et dangereux. Chaque poignée de main avec un prolétaire est un moment de communication doublé d’un danger sanitaire.
La bourgeoisie ne connaît nullement l’enfer des fins de mois qui ne se bouclent pas. Ne connaît pas la précarité, les emplois à mi-temps, sous payés, les jobs absurdes. Emmanuel Macron déclarant qu’ayant été étudiant avec 1000€ par mois, il connaissait les terreurs des étudiants précaires. Ont-ils, ont-elles jamais travaillé de manière productive, ces membres de la bourgeoisie, ces politiciens, ces politiciennes ? De gauche ou de droite, la plus grande majorité s’est incluse dans les réseaux de piston, dans l’appareil des organisations politiques ou syndicales. Rien n’est plus étranger que le fait de produire des richesses, de bâtir, de construire ou d’élever.
Macron, en tant que chef du conseil d’administration de la bourgeoisie française, est une illustration pleine et entière des sourires de façade et des coups de poignards dans le dos.
C’est ce qui fait qu’elle n’a aucune vergogne à faire abattre l’ISF. Ce qui fait qu’elle n’a pas de pitié à fracasser le code du travail, à broyer les conquêts sociales. Ce qui fait qu’elle agit avec un cynisme sans pareil, sans honte et sans bornes.
Car elle méprise les masses, ignore leurs maux. Elle n’est axée qu’autour de l’accumulation du profit, qu’autour de la spoliation de la richesse. Mais jamais, au grand jamais elle ne cherche à répondre aux besoins de l’humanité. Tricher, mentir, empoisonner et assassiner -vite ou à petit feu- elle ne recule devant rien.
Le bordel, qui le met, si ce n’est cette classe sans scrupule, toujours prête à broyer des vies, à détruire des richesses, à gaspiller, à instituer l’anarchie de la production. Qui met et maintient le chaos dans le monde, si ce n’est elle et son jeu ?
La bourgeoisie connaît certes des angoisses, mais qui lui sont propres, qui sont ceux de sa classe. Ces angoisses sont celles de la concurrence qui règne entre les membres de celle-ci, de la baisse de sa plus-value, de ses rendements… mais également d’autres, plus cruciales. Peur des grèves, peur des syndicats, peur des mouvements politiques anticapitalistes, peur, surtout, du spectre qui hante toujours l’Europe : le communisme.
Il y a cent ans, les masses se mettaient en mouvement, sous la direction du Parti Bolchevique, pour mettre fin à cette exploitation, à cette misère, à ces ténèbres. Le phare qui s’illumina alors doit toujours nous servir de guide : nous n’avons pas besoin de la bourgeoisie pour produire. Nous n’avons pas besoin de ses politiciens pour diriger la société.
L’avenir de l’humanité n’est pas seulement sans la bourgeoisie, sans ce cadavre social putréfié, mais bien contre elle, contre son pouvoir, contre ses laquais !