Le mouvement des Gilets Jaunes : Les désirs de l’extrême-droite. -Partie 3-

Les désirs de l’extrême-droite.

Partie 3

E.Vertuis

 

La présence de l’extrême-droite dans le mouvement des gilets jaunes remonte à très tôt. Dès les premières annonces de mobilisation sur les réseaux sociaux, de nombreuses pages douteuses ou conspirationnistes ont relayé les appels. Il s’agit d’un modus operandi classique de l’extrême-droite, laquelle n’aime guère les mobilisations traditionnelles où elle ne trouve pas de place pour s’exprimer.

En revanche, elle se nourrit d’appels informes, de rumeurs, de canulars. Les « jours de colère », les retraits des enfants de l’école…Etc. Les exemples récents ne manquent pas. Et ils ont, jusqu’à présent, toujours été des échecs considérables.

Dans le cas des « Gilets Jaunes », les fascistes ont eu un flair certain. Il est important de leur reconnaître cela, leur intervention était nettement plus efficace que celle des forces progressistes. Celles-ci -nous y compris- avaient sous-estimés la possibilité de succès de la journée du 7 novembre. Seul Mélenchon et LFI avaient pris une position mi-soutien mi-critique, qui laissait en fait toute latéralité d’action à ses militants et militantes.

Cette présence de l’extrême-droite, Jeunesse Identitaire, Bastion Social, Rassemblement National…etc. a eu un effet de repoussoir important sur bon nombre de militants et militantes progressistes et révolutionnaires. Cependant, il est notable que les cartes étaient déjà sur table avant l’irruption des réactionnaires. Cette présence n’a été utilisée que pour confirmer une position pré-établie.

Il est vrai qu’il existe -ou a existé- une certaine primauté politico-culturelle imposée par l’extrême-droite. Celle-ci est le miroir de sa percée dans l’imaginaire populaire. L’image du rebelle, du dissident, du révolté a été captée par les réactionnaires et les fascistes. La révolte contre le monde moderne, contre les élites mondialisées ou d’autres sornettes qui ne résistent pas à un examen sérieux. Mais elles impactent durablement l’imaginaire collectif.

Cependant, avant toute chose, il importe de clarifier des points essentiels. Nous, militants, politisés, marqués par une tradition anti-impérialiste, antifasciste, nous n’avons pas la même perception des symboles que la très large majorité des individus. Voir les Gilets Jaunes chanter la Marseillaise et brandir le drapeau français peut être perçu comme négatif, comme réactionnaire, par rapport à notre propre référentiel culturel. Pourtant, cela ne signifie pas que la personne qui le chante ou qui brandit ce drapeau se perçoit lui-même comme un fasciste, comme un impérialiste ou autre. Ne pas comprendre cela revient à s’exposer à un isolement complet et à rester dans « notre marginalité » pour reprendre la formulation de l’article de Rebellyon.

Face à ces pratiques, pourquoi se positionner ? Nous considérons que le drapeau français n’est pas un symbole de ralliement, tout comme la Marseillaise. Se sont les symboles de la République bourgeoise et impérialiste. Les empoigner reviendrait à les considérer comme étant légitimes, comme pouvant représenter quelque chose de positif. Cela reviendrait à conforter l’association qui existe dans l’esprit d’une très grande partie de la population entre les intérêts de l’Etat (ceux de la bourgeoisie) et les intérêts du peuple (lutter contre celle-ci).

C’est pour cela que nous avons nos drapeaux et nos chants. C’est pour cela que nous avons nos hymnes et nos références. Pour tracer une ligne de démarcation et pour rallier autour de celle-ci.

Comment se positionner ? Le rejet, on l’a vu plus haut, est exclu. Traiter des contradictions au sein du peuple sous l’angle de l’antagonisme, c’est se disqualifier soi-même.

Certains, et c’est la position de Mélenchon, considèrent qu’il faut adopter nous-mêmes ces symboles et ces références. En agissant ainsi, les militants et militantes ont renoncé à faire avancer les positions politiques erronées de ceux qui les emploient. Eux ont fait le choix de sauter à pied joint dans l’association entre ce qui est du domaine du national-étatique (les intérêts de la « France ») et le national-populaire (les intérêts de la nation au sens des masses populaires qui vivent dans le territoire tenu par l’Etat français). Cette confusion entre deux conceptions antagoniques de la nation explique les positions étranges retrouvées dans les écrits de Mélenchon, où toute séparation dans la société disparaît magiquement dès que surgit la question internationale. C’est une position suiviste.

Notre position est de défendre nos symboles et de faire le travail pour explquer pourquoi nous embrassons ceux-ci et non pas ceux de la bourgeoisie. Parce que nos intérêts de classe sont plus fort que notre prétendue unité nationale. Considérer toute personne intoxiquée par la propagande bourgeoise et réactionnaire comme perdu, c’est s’avouer déjà vaincu. Non seulement il est possible de rallier, mais il est essentiel de le faire. Le fait d’être influencé par les idées fascistes ne change pas instantanément en SS.

Les post-modernistes croient qu’une « culture » tombant du ciel comme un faucon, ou présente dans les tréfonds de la personne, la définit du tout au tout. Ainsi,  à gauche , déjà précité, prétendument maoïste, évoque « la culture beauf » des masses. Une belle injure qui est censée caractériser une « culture » indépassable, contre laquelle ils se déclarent impuissants.

Peu après l’élection de Macron, nous écrivions ceci :

Un ouvrier sexiste, [politiquement] retardé, xénophobe, est le reflet des positions de son milieu, de celles de l’influence de l’idéologie bourgeoise. Cela remet-il en cause le fait qu’un travailleur, une travailleuse, n’a pas objectivement intérêt à détruire l’exploitation, à détruire la division genrée du travail, à anéantir la mise en concurrence des travailleurs ? Pour le postmoderne, oui. Il ou elle est définitivement passée dans un «côté obscur» tout aussi métaphysique que celui de l’univers de fiction dont ce concept est issu. Il ou elle est déjà un ennemi qu’il est contre productif de rallier. En refusant cela, le postmodernisme laisse le champ libre à la réaction, qui, elle, se fait un plaisir d’opérer un travail de recrutement et d’explication, sur la base de ses positions réactionnaires.

Pour les marxistes, ces positions sont le reflet de la faiblesse de l’organisation de la classe ouvrière, de la faiblesse de l’influence des organisations communistes dans la société. Traiter un bourgeois qui tient des propos et des attitudes réactionnaires et un ouvrier qui fait de même est faux. L’un exerce objectivement une idéologie qui correspond à ses intérêts de classe, l’autre est intoxiqué.

Soit il nous faut acter cette intoxication comme inéluctable et renoncer. Soit la combattre. Nous combattons et nous parlons à tous. Même une partie de la petite bourgeoisie en proie au déclassement se rebelle contre l’écrasement. A elle aussi, il faut parler. Nous y reviendrons.

Il est indéniable que l’extrême-droite à su avancer ses têtes de ponts. Elle a réussi à imposer, un certain ordre du jour, un certain porte-parolat, une certaine communication. Cette influence s’est retrouvée dans des actes racistes, sexistes, homophobes… en somme dans une grande partie de l’expression du mouvement des Gilets Jaunes. A Lyon, notamment, le Bastion Social a pris la tête de certaines manifestations en tentant, derrière des slogans tels que « à bas les voleurs », d’amalgamer l’immigration avec la grande-bourgeoisie et de faire naître un « bloc national » des travailleurs avec une partie de leurs exploiteurs. Le poujadisme et le boulangisme ne sont pas encore totalement morts.

Cependant, on ne peut que noter que la très grande prudence avec laquelle ils avancent leurs mots d’ordres réactionnaires, avec laquelle ils les camouflent, reflète le fait que leur influence n’est pas ancrée profondément. L’extrême droite procède pas insinuation, par instillation. Elle ne peut déployer ses ailes directement, car la nature du mouvement ne correspond pas à sa vision idéaliste du monde. Comment défendre la race devant un parterre métissé ? Car le mouvement des Gilets Jaunes comprend une part importante d’individus issus de l’immigration ou même d’immigrés. L’ATIK (confédération des travailleurs de Turquie en Europe) a été une des premières organisations à prendre parti pour ce mouvement. L’extrême-droite dispose de promontoires, mais ils sont fragiles !

Nous pouvons briser cette hégémonie !

Le dirigeant du Komintern, Dimitrov, écrivait en 1935 :

« La décomposition très avancée du capitalisme pénètre jusqu’au cœur même de son idéologie et de sa culture, et la situation désespérée des grandes masses populaires rend certaines de leurs couches sujettes à la contagion des déchets idéologiques de cette décomposition.

Cette force de contagion idéologique que possède le fascisme nous ne devons en aucun cas la sous-estimer.

Nous devons, au contraire pour notre part, déployer une ample lutte idéologique sur la base d’une argumentation claire, populaire et d’une attitude juste et bien réfléchie à l’égard de la psychologie nationale particulière des masses populaires. »

Le fascisme est une maladie. Une maladie contagieuse. Un virus. Un virus qui, comme son modèle biologique, n’est qu’une information parasitaire qui se nourrit de son hôte pour se répliquer et se répandre. Il fait travailler la cellule infectée à son propre anéantissement. Il infecte un matériel préexistant dans la cellule pour la forcer à répliquer ses germes.

Le fascisme fonctionne exactement de la même manière. Il utilise tout ce qu’il peut dans l’imaginaire, dans l’histoire, dans la mémoire des populations pour se greffer dessus. Il escamote des pans entiers de l’histoire pour la détourner.

Dimitrov écrivait, encore :

« Les fascistes fouillent dans toute l’histoire de chaque peuple pour se présenter comme les héritiers et les continuateurs de tout ce qu`il y a eu de sublime et d’héroïque dans son passé, tout ce qu’il y a eu d’humiliant et d’injurieux pour les sentiments nationaux du peuple, ils s’en servent comme d’une arme contre les ennemis du fascisme. »

Ainsi, ils font naître, avec l’aide « d’historiens » comme Deutsch, Bern, Courtois, Buisson…des mythes faux, un roman national réactionnaire, mais qui marque les masses populaires. Ce roman national possède un tel pignon sur rue qu’il infecte largement les esprits.

Mais surtout, les fascistes jouent sur la carte de l’amour que les masses portent à leur peuple, à leurs frères et leurs sœurs. Ils l’infectent, le détournent, et en font un nationalisme bourgeois, au service des réactionnaires, des impérialistes, des exploiteurs de la planète.

Or, là, encore, deux positions fausses sont apparues à gauche. Celle qui a tenté de rivaliser avec les fascistes sur l’ultra-nationalisme bourgeois, comme les Kuzmanovic, accompagnant et amplifiant le mouvement. L’autre est celle qu’on retrouve chez les émules français des antideutsch.

Autant les premiers sont transparents, autant les seconds sont parfois plus énigmatiques. Le mouvement antideutsch se base sur un nihilisme national, sur une volonté de détruire toute nation et tout esprit national. Partant d’une crainte justifiée des déviations nationalistes-réactionnaires, ces militants et militantes foncent dans une négation de la question de la nation, une haine de celle-ci.

Pourtant, indépendamment de notre volonté, les nations existent. Elles existent autour de références culturelles, de pratique culturelles, d’histoires et d’Histoire communes. Elles existent de manière matérielle et psychologique.

Mais le fait qu’elles existent ne signifie pas, d’une part, que le droit à la séparation et à l’indépendance soit contradictoire. Comme tout, les unités se forment et se rompent. Au sein des régions sous le contrôle de l’Etat français, il existe de facto une unité, y compris dans les dominions. Cette unité correspond à un certain stade de l’affirmation de la lutte des classes tout comme des aspirations nationales sous-jacentes, contenues derrière l’impression d’unité.

Elle n’est ni métaphysique, comme le pensent les post-modernistes, ni transcendant tout, comme le pensent les rouges-bruns.

Comme Dimitrov l’écrivait : Les communistes, qui estiment que tout cela n’intéresse pas la cause de la classe ouvrière, qui ne font rien pour éclairer de façon juste, au point de vue historique, dans le véritable sens marxiste, léniniste-marxiste, léniniste-staliniste, les masses travailleuses sur le passé de leur propre peuple, pour rattacher sa lutte actuelle à ses traditions et à son passé révolutionnaire, ces communistes abandonnent volontairement aux falsificateurs fascistes tout ce qu’il y a de précieux dans le passé historique de la nation, pour berner les masses populaires.

Réglons nos comptes avec les “nationalistes” et les chauvins.

Nous ne sommes pas des nihilistes nationaux. Nous aimons notre peuple. Nous aimons nos frères et nos sœurs. Nous ne supportons pas leur misère, nous ne supportons pas leur destin d’esclave que leur réserve le capitalisme.

Les fascistes, également, prétendent être rempli du même amour. Ils disent entendre la colère des exploités, des opprimés, et vouloir les libérer de leurs chaînes. Les fascistes se prétendent du côté du peuple et vouloir le défendre.

Mais qui désignent-ils comme ennemi ? De pauvres hères sans le sou. Des réfugiés fuyant les guerres, la misère et la mort. D’autres bourgeoisies, d’autres impérialismes. L’OTAN, l’UE…toutes ces choses qui asserviraient notre peuple. Ils visent tout, sauf les véritables responsables des misères de celui-ci !

Nous, nous sommes rationnels. Nous ciblons en premier lieu le premier bourreau de notre peuple, le premier à causer ses misères. Et celui-ci n’est pas à Washington, à Rabat, à Moscou, il est ici même. Celui qui baisse les salaires, qui casse les droits sociaux, qui exploite la sueur et le sang de nos frères et sœur. C’est notre propre bourgeoisie, notre propre impérialisme et ses chefs « bien de chez nous », issu de notre terroir. Ce sont eux les ennemis du peuple.

En réalité, les fascistes ne veulent que souder la Nation autour de sa bourgeoisie, de son impérialisme, la livrant aux sacrifices, sur l’autel de la grandeur « du pays ». En réalité, ce qu’ils désirent, c’est livrer la guerre, livrer l’agression, pour plaire à leurs maîtres.

Ils anesthésient les masses populaires pour leur faire croire que l’ennemi premier, le bourreau, est l’autre. Ils les livrent pieds et poing liés à leurs oppresseurs, prêts à les muer en chair à canon. Ce ne sont pas des « patriotes », ce sont des ennemis. Ce ne sont pas des « nationalistes », ce sont des esclavagistes !

Nous sommes internationalistes d’une part par solidarité humaine, de l’autre parce que contre ces bourreaux qui saignent la planète, nous sommes plus fort ensemble. Toutes les masses populaires du monde unies contre leurs ennemis de classe, contre leurs oppresseurs.

La seule clé de notre libération à chacun, à chacune, est au travers de la libération de toutes et tous !

En plaisantant, nous pourrions dire que nous sommes plus « nationalistes » qu’eux. Car ils ne travaillent jamais pour rassembler les masses populaires dans le combat contre leurs bourreaux, au contraire. Ce sont eux qui brisent l’unité populaire, en instillant la division.

Malgré le fait qu’ils possèdent encore des bribes d’hégémonie, à l’heure actuelle, il est tout à fait possible de combattre leurs discours et leurs positions. En particulier si nous créons le cadre du débat de fond, car elles sont fondamentalement anti-populaires et anti-ouvrières. Il faut se faire à l’idée que, comme dans les années 30, l’extrême-droite puisse tenter d’intervenir dans les mouvements de masses et de contester la direction aux organisations politiques et syndicales progressistes, prenant appui sur la propagande bourgeoise. Il est important, là, de savoir comment les combattre, non seulement dans la rue mais également dans l’expression politique envers les masses. Renoncer à mener cette lutte contre les idées réactionnaires est une capitulation en rase campagne.

Les rêves humides de l’extrême-droite ne se concrétiseront pas de sitôt. Au Brésil, Bolsonaro s’était fait connaître pour son opposition véhémente à certaines taxes frappant les classes populaires. C’est ainsi qu’il a gagné une base d’appui parmi ceux et celles qui souffriront pourtant de sa politique. Le mouvement des 5 étoiles en Italie ou les populistes ont également surfé sur le rejet du « système » pour avancer leurs positions. Mais ce n’est pas le point central de la bataille du pouvoir.

L’extrême-droite ne gagne pas le pouvoir, elle y est appelée. Elle y est appelée pour écraser les mobilisations et les luttes. Pour les détourner et les engouffrer dans des impasses. Lorsque les fascistes soufflent sur les braises de la contestation et de la colère, c’est uniquement dans le but d’être ceux qui soumettront cette colère à une chape de plomb, ou qui la déverseront vers des boucs émissaires.

Mussolini, nommé pour liquider les grèves. Hitler, pour exterminer le KPD. Franco, contre la République…Toujours, les fascistes se sont hissés sur des mouvements populaires pour ensuite enfermer les masses et les écraser.

Aujourd’hui, l’extrême-droite se sent quelque peu dépassée par l’ampleur que prend le mouvement. Elle est prisonnière de sa position de conciliation entre le populisme et sa défense de la bourgeoisie, sous prétexte de priorité nationale. Sa solution est dans le mensonge pour rallier autour d’une prétendue nation transcendant la lutte des classes.

La signature d’un « pacte » à Marrakech est leur nouveau flambeau. D’après les fascistes, la France passerait sous contrôle de l’ONU et serait sommée d’ouvrir ses frontières à un déferlement de migrants. D’un ennemi du peuple au sens social du terme, les fascistes veulent parvenir à tordre la réalité pour que Macron devienne un ennemi au sens racial.

Pourtant le document, une fois examiné, paraît bien anodin, bien inoffensif. Il n’est pas contraignant juridiquement, il ne remet en cause aucunement la souveraineté. Macron peut encore laisser se noyer dans la mer ceux qui fuient le chaos que ses bombes causent. Notons que ce fantasme se retrouve dans de nombreuses publications -y compris chez des « communistes », sous la forme de la domination Américaine, de la liquidation des Etats au profit des Eurorégions…etc.

Pourtant, elle « lutte », peut-on dire. Est-ce contradictoire avec sa fonction d’ennemi du peuple ? Non.

Dimitrov donne encore une réponse :

« Camarades, on ne saurait se faire de l’arrivée du fascisme au pouvoir l’idée simpliste et unie qu’un comité quelconque du capital financier déciderait d’instaurer à telle date la dictature fasciste.

En réalité, le fascisme arrive ordinairement au pouvoir dans une lutte réciproque, parfois aiguë, avec les vieux partis bourgeois ou une portion déterminée d’entre eux, dans une lutte qui se mène même à l’intérieur du camp fasciste et qui en arrive parfois à des collisions armées, comme nous l’avons vu en Allemagne, en Autriche, et dans d’autres pays.

Tout cela sans affaiblir cependant l’importance du fait qu’avant l’instauration de la dictature fasciste, les gouvernements bourgeois passent ordinairement par une série d’étapes préparatoires et prennent une série de mesures réactionnaires contribuant à l’avènement direct du fascisme.

Quiconque ne lutte pas, au cours de ces étapes préparatoires, contre les mesures réactionnaires de la bourgeoisie et le fascisme grandissant, n’est pas en état d’entraver la victoire du fascisme, mais au contraire la facilite. »

Les fascistes rêvent du chaos pour être appelés eux-mêmes à résoudre ce même chaos. Ils affrontent les forces de la bourgeoisie dans un challenge pour devenir celles-ci et servir mieux leurs maîtres. Ils se parent des oriflammes de la rébellion pour porter la réaction.

Cela signifie t’il qu’il faudra alors lutter aux côtés des policiers de la bourgeoisie pour les combattre ? Non. Chaque division tactique de la bourgeoisie est une lance dirigée sur le cœur des exploités. Il ne s’agit pas de choisir entre fascisme et bourgeoisie, mais de battre les deux et de faire grandir notre camp, celui de la révolution.

Les antifascistes jouent -ou doivent jouer- un rôle de premier plan dans cette lutte. Certains l’ont compris et se sont lancés dans la bataille. D’autres pas encore. Non seulement les organisations antifascistes ont comme rôle de défendre contre les attaques et les provocations fascistes, mais ils ont le devoir de lutte contre les conceptions fascistes. Non sous l’angle humanitaire, mais principalement sous l’angle du rôle des fascistes comme ennemis des mouvements. Comme ennemi des luttes.

Chaque fois que les fascistes ont gagné un centimètre, ce sont les masses populaires qui l’ont payé. Chaque fois que les fascistes ont prétendu apporter un bien-être supplémentaire pour les masses, elles l’ont payé de leur chair, de leur sang, de leur vie.

Aujourd’hui, les fascistes interviennent dans les mouvements sociaux. A nous de montrer que nous pouvons les vaincre idéologiquement !

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