Communiqué commun UCL – UPML sur notre rencontre d’octobre.

L’Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste et l’Unité Communiste de Lyon se sont rencontrées à nouveau pour faire le point de notre activité et déterminer comment poursuivre nos objectifs. À ce titre, nous avons débattu de plusieurs choses, notamment de la conjoncture actuelle.

Une situation complexe ici.

La conjoncture actuelle est complexe. Au niveau de notre État, en dépit de la mobilisation immense de l’année passée, en dépit de celle qui naît actuellement, la grande bourgeoisie monopoliste continue son offensive. L’anniversaire de un an de Gilets Jaunes marquera peut-être une relance du mouvement, dont les causes n’ont pas été éteintes. Le 5 décembre marque une autre étape dans la création d’un grand mouvement de lutte sociale.

Cependant, nous constatons que, en dépit des efforts et de la bonne volonté de ceux qui luttent, en dépit de grèves très dures, que ce soit dans le privé ou dans le public, il n’a pas été possible d’obtenir une victoire autre qu’une dilution dans le temps du programme du gouvernement.

L’attitude de celui-ci est particulièrement résolue. Aiguillonnée par la crise, mais également par la faiblesse des organisations et partis ouvriers, la grande bourgeoisie avance à grand pas. Elle ne s’embarrasse plus de prétentions démocratiques. Elle fait usage de la répression massive, et construit un arsenal juridique pour être toujours plus efficace. Les mouvements de luttes actuels ne parviennent pas à contrecarrer cette résolution.

Dans le même temps, elle mène une double campagne : une pour se prétendre écologiste et espérer ainsi place des candidats écologistes-libéraux en lice pour les prochaines échéances électorales. L’autre pour instiller la haine et la division, entretenant un brasier pogromiste contre ceux et celles qui sont issus de l’immigration, contre les réfugiés et réfugiées, contre les migrants et migrantes. Sous couvert de lutte contre l’islam radical, c’est une campagne raciste et discriminatoire qui est menée.

Pourtant cette attitude n’est pas révélatrice d’une force, mais d’une situation de faiblesse. C’est par dépit que les grands bourgeois et les grandes bourgeoises avancent avec une telle brutalité. Eux-mêmes sentent le sol qui se dérobent sous leurs pieds, du fait de la concurrence internationale, de la surexploitation des ressources, de la baisse des rendements de leurs investissements, de l’endettement sans fond. Surtout, c’est le fait que leurs laquais, leurs serviteurs politiciens et politiciennes sont sans cesse désavoués par les masses populaires. L’illusion démocratique, de l’alternance, du respect des programmes, est morte. Tuée par la répression, tuée par le mépris, tuée par l’incapacité du gouvernement de prendre réellement en considération l’urgence climatique, pourtant vitale.

Le mur auquel se confrontent ces luttes, cet obstacle invisible, c’est la politisation et l’organisation de celles-ci. Les Gilets Jaunes ont déjà, à leur niveau, franchi une étape immense, en posant les questions non plus en termes économiques, mais également en termes politiques, en posant la question du régime, du pouvoir politique et de sa nature, et en fédérant autour de l’idée d’une démocratie plus juste, bâtie une un contenu de classe, d’une ébauche de démocratie populaire.

Permettre aux luttes de franchir cette étape, de s’incarner dans une organisation politique, voilà l’une des tâches des communistes dans leur ensemble.

Partout dans le monde, la lutte se développe.

Internationalement, la situation est à la fois critique et porteuses de grands espoirs. Les mouvements sociaux frappent partout dans le monde, faisant reculer les gouvernements de certains pays. Chili, Equateur, Irak, Liban, Hong Kong …. etc. , sont le théâtre d’affrontements importants. Partout dans le monde, les peuples se révoltent contre les mêmes maux, contre les mêmes exploiteurs, contre les impérialismes. L’Unité Communiste de Lyon et l’Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste, membres de l’ICOR, saluent ces luttes. Nous considérons que nous avons un rôle à jouer, en tant qu’internationalistes, dans le soutien politique mais aussi pratique à ces luttes importantes. Nous soutenons la création du Front Antifasciste et Anti-impérialiste impulsé notamment par l’ICOR et l’ILPS. Nous appelons à ce que les organisations présentes en France s’incluent dans cette démarche essentielle, dans l’esprit d’une alliance internationale révolutionnaire.

Il existe, parallèlement à cela, une autre situation importante : celle du Rojava. Elle a été au centre des discussions de la IV Conférence Internationale du Moyen-Orient de l’ICOR. Nous considérons que le combat mené par les FDS et leurs alliés est à la fois un combat extrêmement important en tant que tel, pour les enjeux de la résistance à l’oppression et à l’obscurantisme. Mais il éprouve également notre capacité, en tant que militants au sein d’un pays impérialiste, à réaliser une solidarité concrète et à comprendre réellement les enjeux de la lutte révolutionnaire démocratique.

Ce processus révolutionnaire démocratique et anti-impérialiste a été décrit avec une grande palette de termes par différents courants politiques. Certains se montrent des apologues acritiques, incapables d’en voir les limites. D’autres, au contraire, n’ont vu que celles-ci, et ont rejeté l’intégralité de la lutte des FDS, du YPG, des volontaires internationaux, des communistes et des non-communistes. Nous pensons que nous sommes difficilement en mesure de donner des leçons de révolution à ceux qui ont vaincu Daesh et qui font face à l’armée turque. Nous ne pouvons surtout pas exiger d’eux qu’ils se fassent massacrer jusqu’aux derniers pour l’honneur et la pureté révolutionnaire. Nous avons des critiques à formuler, et nous les formulons de camarades à camarades, dans un esprit de soutien. Peut-être, comme l’affirment les puristes, le PKK et le PYD finirons par trahir la lutte, à devenir des agents de l’impérialisme et à être des relais locaux de telle ou telle force, comme le fait Barzani. Mais nous laissons les prophètes à leurs prophéties. Pour le moment, les faits ne leur donnent pas raison.

Nous appelons à soutenir les initiatives de l’ICOR en direction du Rojava, notamment la construction d’infrastructures médicales. Nous ne nous satisfaisons pas de slogans, nous voulons pouvoir agir de manière concrète.

Travailler à construire une riposte unitaire.

C’est dans cet esprit que nous travaillons à construire un comité qui puisse intégrer autour d’un même ordre du jour les organisations membres de l’ICOR et leurs adhérents et adhérentes. Nous appelons ceux et celles qui seraient intéressés par l’ICOR ou les Amis de l’ICOR à se mettre en rapport avec nous. En particulier, nous appelons les organisations anti-impérialistes des zones contrôlées ou dominées par l’impérialisme français a travailler avec nous pour créer un front contre notre premier ennemi : notre propre bourgeoisie.

Dans le même ordre d’idée, nous continuons de soutenir l’idée d’un nécessaire travail commun entre les organisations communistes, tant à l’échelle de notre État qu’à l’échelle internationale. Nous considérons que l’importance immense des tâches que les militants et militantes communistes, internationalistes, anti-impérialistes ont a remplir transcende le chauvinisme d’organisation. Nous saluons les organisations qui ont fait un premier pas en notre direction. Nous espérons que d’autres suivront. L’unité ne peut se contenter de déclarations d’intentions, elle se doit d’être réelle.

Nous ne nions pas les débats idéologiques qui existent entre organisations. Ils sont la preuve d’une santé et d’une vigueur du courant communiste, ici. Cependant, nous pensons que nombre de ces débats ne sont pas contradictoires avec une coopération approfondie entre organisations.

L’UCL et l’UPML ne font pas exception à cette règle. Cependant, nous pensons que les objectifs que nous avons à remplir exigent de briser le sectarisme et le chauvinisme d’organisation. Nous avançons nous même sur la voie d’une fusion organisationnelle.En dépit des débats idéologiques, politiques, programmatiques, nous considérons que nous avons à faire à un ennemi implacable. Ne nous ignorons pas !

Nous appelons à des prises de position communes, notamment sur l’actualité politique ou internationale. Nous appelons à un travail commun, unitaire, réalisé dans un esprit de camaraderie, non de concurrence. Nous appelons à une collaboration dans l’analyse de l’actualité, mais également de notre héritage historique.

Nous mettons en projet plusieurs chantiers importants pour la construction de nos organisations. Plusieurs formations seront faites pour élever le niveau de compréhension théorie, idéologique et politique de nos membres. Elles donneront lieu à des publications extérieures Nous préparons également plusieurs campagnes, dont certaines sont inspirées par l’ICOR, mais d’autres correspondent à la situation nationale ou locale.

En 2021, le 150e anniversaire de la Commune de Paris sera aussi l’occasion de tirer les enseignements de cette expérience fondamentale, tant d’un point de vue idéologique qu’organisationnels.

Nous considérons que notre travail conjoint avance d’une manière satisfaisante et ouvre la voie à un renforcement de nos organisations, mais également de l’influence des conceptions révolutionnaires communistes dans l’ensemble de la société de notre pays.

Avançons, ensemble, vers la construction du Parti qui nous manque. Avançons, ensemble, vers la victoire.

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