Vive le 8 mars, journée de lutte internationale des femmes.

Journée Internationale de lutte pour le droit des femmes.

Pour un 8 mars combatif !

Le 8 mars n’est pas un jour de “fête”, un jour de “célébration.” Cette date est une date de lutte. Une date de constat des obstacles qu’il reste à franchir, des combats qu’il reste à mener, sur la route de l’Egalité. Cette route est encore longue dans le monde entier, pour les femmes qui courbent l’échinent sous la coupe des régimes réactionnaires. Cependant, même en France ainsi qu’en occident d’une manière générale, la plaie reste béante. Les illustrations sont nombreuses.  

Ainsi, le 5 octobre 2017, au travers d’une tribune dans le New York Times, le producteur Harvey Weinstein est accusé d’avoir commis une quantité innombrable d’agressions sexuelles sur des actrices. Faisant boule de neige, ce mouvement, sous le hashtag #metoo, s’est mué en onde de choc, ouvrant la parole à des femmes d’un milieu où la loi du silence, où l’omerta, est une règle. En France, ce mouvement s’est mué en #balancetonporc, tribune faite pour dénoncer les agissements de harceleurs. Là aussi, les réseaux sociaux ont révélé une fois de plus l’immensité du problème. Car les femmes ont parlé.

La tempête des dénonciations, un raz-de-marée salutaire.

Cette onde de choc est salutaire. Cibler les criminels et les attitudes criminelles est salutaire. Certains ou certaines se sont engouffrées dans la brèche pour tenter de l’instrumentaliser, pour tenter d’instiller des idées réactionnaires, racistes ou fascistes au travers de ce mouvement. Un Tariq Ramadan n’a pas bénéficié d’un respect aussi religieux de la présomption d’innocence, à l’inverse d’autres accusés. Mais l’ensemble du mouvement est sain, nécessaire, essentiel.

Cette campagne a provoqué des réactions.

Certains – certaines même ! – ont dénoncé le fait que des femmes -et des hommes-, brisent ce tabou. Elles défendent les bourreaux, les criminels, sous les prétextes de coutume, de tradition ou d’habitude. Les arguments sont plus fallacieux les uns que les autres et le reducto ad hitlerum n’est pas loin. Derrière les attaques, présentant les victimes comme des délatrices dignes de Vichy, pointe la peur des accusés. Car c’est plus du côté du dazibao qu’il faut chercher le parallèle. Elles pointent publiquement -au vu et au su de tous- des affaires que les criminels considéraient comme relevant de l’omerta de la sphère privée.

Ce monde privé, ces entrailles cachées, sont là où les actes se passent. La large majorité des coupables ne sont pas le stéréotype de l’homme masqué qui se cache dans la ruelle sombre. Elles sont les visages des patrons, des amis, des frères, des pères, qui commettent ces crimes, dans l’intimité, par le harcèlement, la pression, la surprise, l’agression… Même au Vatican, les nonnes se rebellent contre l’oppression patriarcale. Nul secteur de la société est épargné. Ni même les milieux militants.

Harcèlement, discriminations, agressions, viols, féminicides… la liste est longue et les occurrences sont nombreuses. En pratique, chaque femme sera confronté à une situation potentiellement dangereuse au cours de sa vie. Et ce, indépendamment de l’âge, de la catégorie sociale, de l’origine ou de la religion. Certaines femmes cumulent, de plus, des discriminations racistes ou homophobes, une précarité sociale aggravante et vulnérante… Les plaintes sont rares, les enquêtes davantage encore, les condamnations, infime. Obtenir justice est un parcours du combattant -ou plutôt de la combattante.

Les femmes sont toujours considérées comme des exutoires, comme des cibles, comme des proies. L’impunité règne. Lorsque le criminel est, de plus, un bourgeois, elle est totale. Harvey Weinstein -dont la compagnie a fait faillite ; Gérard Damarin ; Woody Allen ou Roman Polanski possèdent le même portrait : ce sont des bourgeois qui obtiennent par l’exploitation et l’extorsion tout ce qu’ils veulent. Même au prix du crime, institué en norme de fonctionnement. Les photographes pensant avoir un droit de cuissage sur leurs modèles, les producteurs sur les actrices, les employés sur les stagiaires, les professeurs sur les étudiantes…

Ces mouvements illustrent une face émergée de l’iceberg, la division genrée du travail, fille de la lutte des classes.

La racine du problème est connue : c’est le capitalisme.

L’an dernier, nous l’écrivions déjà. Le sexisme est l’expression symptomatique d’un problème structurel. Il s’agit de la société patriarcale et capitaliste. Cette forme de société a mué progressivement les femmes en prolétariat privé de l’homme. Les femmes assurant le fait d’élever les enfants, exécutant les tâches domestiques et -exceptionnellement- apportaient un “salaire d’appoint”.

La division genrée, sexuée du travail est la base matérielle du fait que les femmes soient traitées en moyen de reproduction des forces de travail, tandis que les hommes seraient la force productive. Cette aliénation particulière laisse toujours des traces dans les mentalités, même si elle évolue peu à peu.

A l’heure actuelle, le fait que les femmes puissent faire des carrières -malgré des discriminations sexistes, toujours aigües- ne remet fondamentalement pas en cause les rapports de domination. Car la structure économie, inlassablement, les reproduit. Si jamais ils ne prenaient plus une forme de division genrée du travail, ces rapports de domination se perpétueraient sous une forme nouvelle, tout aussi oppressive.

Car l’exploitation maximale, recherchée par les bourgeois (et les bourgeoises), oblige, force à ce qu’un surtravail gratuit, non rémunéré, soit assumé par quelqu’un. Si les travailleurs -et les travailleuses- disposent encore d’énergie, la bourgeoisie tentera, comme elle le fait déjà, de mettre cette énergie à son service.

Le sentiment d’aggravation de la situation des femmes dans le monde est le reflet de l’aggravation de la situation économique générale.  Plus la bourgeoisie, par ses crises, par l’augmentation du taux d’exploitation, use le prolétariat, plus elle entraine, par rebond, une détérioration de la situation des femmes.

Dans la France impérialiste, qui vampirise les ressources de toute une partie de l’Afrique, comme dans les autres métropoles, les effets ne sont font pas encore sentir de manière claire. Pourtant, la menace couve. Les discours et rhétoriques réactionnaires grandissantes sont les cris de ceux et celles qui veulent enfermer de nouveau les femmes dans un rôle de supplétifs, d’esclaves domestiques.

Les bourgeois et les bourgeoises, les libéraux, clament que la situation est celle de l’égalité. Or, dans la société, nous le voyons chaque jour, cette égalité n’est que de papier ! Elle est précaire. Nous vivons dans une société d’exploitation, dans une société ou les rapports principaux entre individus sont des rapports de domination.

Seule la lutte révolutionnaire peut tarir la source de l’exploitation et de la domination. Seule cette lutte menée jusqu’au bout peut libérer de la servitude les masses populaires. Le pouvoir politique est le nœud central du problème. Sans lui, toute victoire n’est que temporaire.

Cela ne signifie pas qu’il faille attendre, ne pas poser les questions féministes. La lutte féministe n’est pas une diversion de la lutte des classes. Elle ne divise pas les exploités, au contraire, elle soude et unit leur alliance sur des bases saines. Elle est une lutte, au même titre que la lutte antifasciste, antiraciste, qui sont tout un pan de la lutte révolutionnaire.

Mener la lutte des classes et les luttes féministes, voilà ce que le Président Mao appelait “marcher sur ses deux jambes.”

La journée du 8 mars est utilisée par les capitalistes pour vendre des sous-vêtements, des produits de beauté, de l’électroménager, en somme des choses qui entretiennent une aliénation des femmes. Cela les ravale au rang d’objet, de bien de consommation, de robot domestique à destination des hommes.

Son sens est pourtant tout autre. Elle est une journée de lutte. Elle est une journée de combat. Partout dans le monde, les luttes féministes grandissent. Partout dans le monde, les femmes se lèvent et combattent contre l’oppression patriarcale et l’exploitation capitaliste.

La société patriarcale est une machine à broyer les individus et à reproduire des fonctionnements de domination. L’exemple du scandaleux livre “On a choppé la puberté” aux éditions Milan, l’illustre. Cet ouvrage, sous des dehors humoristiques, inculque aux jeunes filles le fait qu’elles doivent se positionner, grâce à la taille de leurs seins, sur le marché de la séduction. Ce discours, tout comme une intense propagande commerciale, leur explique que leur corps est leur seule valeur. Il érige en normalité la prédation et les incite à devenir une marchandise qui doit se positionner sur le marché de la séduction.

La manière dont fonctionne la société capitaliste rend inéluctable le fait que des rapports de domination se nouent. La lutte féministe ne peut et ne doit se contenter d’être une lutte démocratique, de simple égalité envers la loi. Elle est inséparable de la lutte révolutionnaire, pour l’anéantissement de la société de domination et d’exploitation, racine de tous les maux.

La situation de crise économique, de climat de tension internationale, de repli réactionnaire, ouvre un boulevard aux politiques antiféministes et sexistes. Du Brésil à la Pologne en passant par les Philippines et la Turquie, l’ordre de ceux qui veulent enfermer les femmes dans l’aliénation se renforce.

C’est sous les drapeaux des organisations de combat populaire, sous le drapeau rouge de la révolution, les armes à la main, que les femmes ont pu avancer sur le terrain de l’égalité. Que cela fut dans la Résistance Française, dans l’Armée Rouge, dans les Gardes Rouges et dans les troupes du Vietminh, hier. Que cela soit, aujourd’hui, sous les insignes de YPJ au Kurdistan, de la Nouvelle Armée Populaire des Philippines, des Naxalbari en Inde, c’est par la lutte que les droits sont arrachés.

L’Unité Communiste de Lyon, membre des Amis de la Coordination Internationale des Organisations Révolutionnaires, l’ICOR, rend hommage à ces luttes et saluent les combattantes !

Avançons sur la voie de la résolution des contradictions !

Le 8 mars doit être pour les militants et militantes, de porter un regard autocritique sur nous-mêmes et nos pratiques. Il est en effet aisé de s’autoproclamer homme antisexiste ou pro-féministe, sans pour autant avancer sur la voie de l’amélioration.

Issus de la société de classe, d’une société marquée par la division genrée du travail, par le poids immense de l’idéologie bourgeoise, nous sommes conditionnés par les habitudes, les préjugés, les traditions… nous portons un fardeau réactionnaire qui nous traine en arrière.

La lutte pour l’égalité n’est pas une lutte qui se nourrit de déclarations et de phrases creuses. Elle est une lutte à la fois au sein de la société comme au sein des organisations progressistes et révolutionnaires. Aucune n’est exempte de fautes, et tout relâchement entraine le retour des pratiques réactionnaires. Certains et certaines considèrent qu’il faut être parfaits pour poser la question du féminisme. C’est là une position fausse.

Nous ne sommes pas parfaits, c’est là une vérité. Nous ne pouvons attendre de l’être pour commencer à lutter. Mais nous devons tendre vers l’amélioration. Acter cette imperfection, ne pas combattre la manière dont elle se manifeste, la flatter, la nourrir, est également une position fausse.

Nous considérons que nous devons apporter un soutien et renforcer les organisations de femmes révolutionnaires. Bien des critiques s’élèvent, parfois, contre les mobilisations non-mixtes ou en mixité choisie. Nous considérons que les tactiques choisi par ce mouvement et ces organisations sont de son ressort.

Nous sommes solidaires de ces luttes, elles sont un pan essentiel de la lutte révolutionnaire mondiale, de la lutte pour l’émancipation générale de l’humanité.

Le 8 mars, les communistes répondent à l’appel des femmes du monde entier.

Le 8 mars, les femmes révolutionnaires et progressistes défilerons dans les rues du monde, et réclamerons leurs droits !

Vive la lutte des femmes révolutionnaires – Vive le 8 mars révolutionnaire !

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