Pandémie & capitalisme : vigilance !

Coronavirus et besoin d’une réponse unifiée de la part des progressistes et des communistes.

Ce communiqué est à la fois un communiqué UCL au sens strict, à la fois un communiqué destiné à signature au sein de l’ICOR. Il sera probablement republié sous une forme modifiée pour intégrer les signatures. Nous pensons qu’il est important que puisse se développer des habitudes de travail conjointe et unitaire, en particulier dans le cadre de pandémies comme celle ci. Les communistes ont un rôle à jouer de tout premier plan, ne serait-ce que de vigilance pour que les droits démocratiques et politiques ne soient pas impactés par cette crise.

Depuis le début de l’année 2020, la pandémie de coronavirus-19 se répand progressivement dans le monde. Profitant des flux de la mondialisation, la maladie a fait irruption sur chaque continent. Aujourd’hui, si le plus gros de la crise semble être derrière la Chine et la République de Corée, l’Iran, l’Europe et les USA sont en première ligne. Demain ce seront les pays d’Asie du Sud-Est, l’Afrique et l’Amérique Latine qui seront concernés. Il s’agit d’un problème mondial, à laquelle la réponse ne peut être que mondiale.

Par ailleurs les bourses mondiales se sont effondrées devant la menace d’une désorganisation de l’économie mondiale, laissant renaître le spectre d’une situation similaire à celle de 2008.

Cette maladie présente un danger sérieux selon les estimations des chercheurs et des chercheuses. Une juste appréciation est cependant difficile à réaliser, entre sous-estimation et panique complète. Toujours est-il qu’elle crée un climat de méfiance générale dans les masses populaires et qu’elle facilite le travail des agents de la division, des agents réactionnaires.

Nous dénonçons les théories conspirationnistes qui émergent systématiquement à chaque situation de tension. L’attitude des partis et groupes fascistes est également à souligner. Leurs thèses ne servent qu’à maintenir les exploités et exploitées dans l’impuissance devant les rouages du capitalisme et de l’impérialisme. Elles affaiblissent les solidarités, vitales en ces temps d’incertitude. Elles rejettent la faute sur les diasporas, en premier lieu la diaspora chinoise, entraînant un climat menaçant, de pogrom.

Nous dénonçons également l’attitude des États, qui, profitant de la situation, poussent un agenda réactionnaire, des réformes scélérate, et préparent les masses populaires à une période de sacrifice au nom d’un hypocrite « intérêt général » : celui de la bourgeoisie.

Plusieurs conclusions peuvent être tirées de la situation actuelle :

  • Le besoin vital d’un système de santé qui puisse être géré par les travailleurs et par les travailleuses, avec des cotisations correspondant réellement aux besoins de la population.
  • La nécessité d’infrastructures performantes, capables de pouvoir faire face à une pandémie d’importance mondiale.
  • Un changement dans le rapport à la nature : l’agroalimentaire capitaliste est un berceau de nouvelles pandémies.

Ces deux points sont en contradiction complète avec l’esprit même du capitalisme, lequel recherche le profit maximal. Il ne peut donc tolérer de fait que des cotisations sociales lui échappent, tout comme le marché de la santé. Or, ni la recherche fondamentale, ni le maintien d’une capacité de réponse aux pandémies ne sont compatibles avec la rentabilité, et surtout la rentabilité maximale.

L’autre aspect est celui de l’impact sur le système capitaliste mondial :

  • Le marché s’est stabilisé uniquement après des annonces de baisses des taux directeurs. Ce sont donc les États qui ont stoppé la chute verticale. Le marché ne s’est pas régulé de lui-même, contrairement aux chimères libérales.
  • Les promesses de ces mêmes États signifient, en dernière instance, qu’ils vont mettre à contribution l’argent public. Cet argent est celui des travailleurs et des travailleuses, puisque la bourgeoisie s’arranger pour tricher systématiquement dans le paiement de ses impôts.
  • La spéculation sur les produits de première nécessité (alimentation, médicaments, masques, gel hydro-alcoolique) n’a pu être limitée que par une intervention de l’État.

Cela illustre la contradiction entre le dogme libéral, capitaliste, et la réalité concrète : le capitalisme ne permet absolument pas de répondre aux besoins de l’humanité. Il n’est qu’une machinerie cynique, conçue pour extorquer les richesses à ceux et celles qui les produisent. En cas de crise majeure, la bourgeoisie est tout à fait capable de faire appel au « communisme de guerre » pour assurer sa propre survie. Elle fait cependant payer l’addition aux exploités et aux exploitées.

Nous opposons à cela une économie articulée et organisée pour répondre aux besoins, rationnelle, efficace, sans ce parasitisme constant qui l’entrave.

La crise sanitaire peut déboucher sur des résultats imprévisibles. Les parts les plus réactionnaires des bourgeoisies en sortiront renforcées, sans vigilance et capacité de réponse populaire. Il s’agit d’une tâche fondamentale des organisations progressistes, antifascistes, syndicales et communistes : faire en sorte que cette situation ne soit pas le tremplin de la réaction. Défendons les hôpitaux, défendons les systèmes de santé par répartition, défendons le droit à la santé !

Soyons vigilants et vigilantes envers les théories racistes et conspirationnistes. Soyons vigilants et vigilantes envers les coups de forces capitalistes et fascistes. Soyons vigilants et vigilantes envers le paiement de cette crise économique.

Renforçons le front mondial contre la réaction et contre l’exploitation.

Renforçons le travail entre les organisations politiques, syndicales, antifascistes…

Renforçons les fronts au sein de nos États, de nos régions, de nos villes.

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