Le fascisme turc assassine encore !

Une nouvelle fois, le parti HDP est visé par l’Etat Turc. Comme à plusieurs reprise, le modus operandi est le même : les services secrets emploient des ex-détenus, des mafieux, des criminels, et s’en servent comme supplétifs pour commettre leurs crimes. Nous ne pouvons ainsi pas oublier l’assassinat, à Paris de Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans. Aujourd’hui, c’est Deniz Poyraz qui est tombée sous les balles d’un assassin.

Le HDP est visé depuis plusieurs années par des attaques politiques sévères du gouvernement AKP, en particulier depuis les élections générales du 7 juin 2015. Nous avons fait face à des opérations de police, des arrestations et des détentions, mais aussi à des attaques physiques qui ont été perpétrées par des foules ultranationalistes, dirigées ou provoquées par le gouvernement. Des milliers de membres, de cadres et de co-maires du parti ont été arrêtés et détenus tout au long de cette période, et de graves attaques physiques ont eu lieu en conséquence de la politique de criminalisation menée par le gouvernement contre le HDP. La dernière attaque physique a eu lieu contre le siège régional du HDP à İzmir, et, malheureusement, une jeune femme qui se trouvait dans le bâtiment a été assassinée par les tirs de l’assaillant.

Le 17 juin 2021, l’assaillant armé d’un fusil de chasse a attaqué notre bureau à İzmir. Deniz Poyraz, la fille d’un employé du parti, qui se trouvait dans les locaux, a perdu la vie suite aux tirs de l’agresseur. Comme l’ont déclaré les responsables de notre parti à İzmir, notre siège régional est visé depuis des mois. Il y a un mois environ, la police a mis en place un point de contrôle devant le bâtiment où campe une famille qui proteste contre le HDP, alléguant que son enfant a été emmené dans les montagnes par le PKK. Les responsables de notre parti à İzmir avaient prévenu la direction de la police et le gouvernorat d’une possibilité de provocation, en vain. Il est également important de préciser que cette attaque, comme les précédentes, s’est déroulée sous les yeux de la police sans aucune intervention, ni prévention. Notre bâtiment a été bloqué par la police juste après l’incident ; les responsables du parti et la mère de Deniz Poyraz ont été empêchés d’y d’entrer.

Ce n’est pas la première fois que nos bureaux sont attaqués. Juste après les élections générales de juin 2015, puis à nouveau en 2016, des centaines de nos bureaux, dont notre siège à Ankara, ont été attaqués par des foules racistes, et beaucoup ont été incendiés. Ces attaques se sont également produites sous les yeux de la police et du ministère de l’Intérieur, qui n’ont pris aucune mesure pour les empêcher ou pour en poursuivre les auteurs. Toutes nos tentatives de communication avec les représentants de l’État et du gouvernement concernant ces attaques sont restées sans réponse. Jusqu’à présent, personne n’a été traduit en justice pour les attaques contre les membres et les bureaux de notre parti.

Cette dernière attaque meurtrière, dans laquelle une jeune femme a été assassinée, est le résultat de la politique de criminalisation du gouvernement contre le HDP. Ce n’est pas une coïncidence si l’attaque a eu lieu alors que l’affaire Kobanê se poursuit et que le HDP est menacé de fermeture. En outre, dans une période où les relations sales entre le gouvernement et la mafia ont été mises en lumière, cette attaque montre une fois de plus que le HDP est ciblé dans une phase chaotique et critique.

Il est clair que la coalition AKP-MHP est la principale responsable de cette grave attaque. Les groupes qui ont attaqué nos bureaux ont toujours été encouragés par les incitations du gouvernement à la haine et au racisme contre le HDP. Nous invitons la communauté internationale démocratique à faire pression sur le gouvernement turc pour qu’il mette fin à la politique de criminalisation contre le HDP et empêche les attaques contre ses membres et les bureaux de son parti.

Feleknas Uca & Hişyar Özsoy, Co-porte-paroles du HDP pour les affaires étrangères

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