L’une des caractéristiques fondamentale du mouvement communiste est le fait qu’il n’est pas mû par l’idéalisme. Au contraire, il est mû par des thèses scientifiques, des observations, des analyses, des déductions.
C’est ce fond scientifique qui fait sa force. Les conceptions fausses, qui sont empreintes de subjectivisme ou qui tordent la réalité, pour la faire coller aux désirs de ceux qui les émettent, en sont bannies. Cela ne se fait, en revanche, pas de lui même, d’où cette nécessité de lutte idéologique permanente et implacable.
Lorsqu’une position est fausse, elle est fausse, lorsqu’elle est juste, elle est juste. Et ce, indépendamment de la qualité de la personne qui émet cette thèse. Nos ennemis sont, d’ailleurs, des experts dans le fait de cibler des failles insoupçonnées dans notre cuirasse. N’écartons pas hâtivement leurs attaques, sans les avoir étudiées auparavant.
Une grande partie des déviations idéologiques, du retour d’idées fausses, de l’intrusion des concepts postmodernistes dans les organisations militantes provient de l’abandon progressif du lien entre science et militantisme.
Ce rejet de cette machinerie faite pour broyer les idées fausse explique que ces organisations piétinent, peinent à présenter une alternative crédible, et finalement s’effondrent entre tendances sectaires et laquais des sociaux-démocrates. Laissant le sentiment dicter sa ligne, refusant de combattre le subjectivisme pour ne pas contraindre ou froisser l’individu, ces organisations incarnent le pourrissement de la pensée petite-bourgeoise.
Ne font pas mieux ceux qui essaient de faire cohabiter, sous le même toit, le réformisme et la révolution, qui refusent de trancher et d’expliciter leurs positions. Ceux et celles qui laissent le flou envahir tout, sous prétexte d’unité, se mettant ainsi à la remorque de l’aile droite de leur organisation.
L’idéologie est une lame de rasoir, tranchante et affûtée. Scalpel permettant de disséquer la réalité, les accrocs à sa lame doivent être corrigés avec rigueur. Un scalpel sans tranchant n’est qu’un couteau à beurre.
Entretenir ce tranchant est une nécessité vitale pour les militants et militantes communistes.
Ces militants et militants ont, par ailleurs, une quadruple nature à acquérir. Notre faiblesse numérique ne nous permet pas de pouvoir réagir autrement qu’en ayant à notre disposition une maîtrise idéologique qui permette, dans une certaine mesure, de compenser.
Les militants et militantes communistes doivent être à la fois:
Des militants:La tâche première des communistes est d’être dans les luttes, auprès des masses. Cette tâche est essentielle. Sans elle, les communistes ne sont que des phraseurs et des gourous, mais pas des combattants avançant vers la révolution. C’est ce lien vivant que nous devons entretenir avec les classes populaires, les travailleurs, avec ceux et celles qui subissent l’exploitation et l’oppression. Ces tâches recouvrent à la fois le travail syndical, la lutte antifasciste, la présence dans les organisations de masse et les associations. Ces fronts ne doivent pas oblitérer la primauté de la lutte politique sur le reste. Car c’est bien par la politisation que les consciences évoluent, non par le fait de rabâcher sur le vécu des masses.
C’est l’aspect pratique du travail, c’est également celui qui fournit les matériaux de base pour parvenir à en tirer des conclusions, correspondantes à l’état d’esprit et à la réalité du vécu des masses.
Des scientifiques, dans le sens où nous devons, par notre activité, pratiquer l’enquête parmi les masses. Mais également dans le sens où nous devons être capable d’utiliser ces enquêtes pour en tirer des conclusions efficaces, pour en comprendre ce qui est une position juste d’une position fausse. Pour cela, il ne nous suffit pas de maximes toutes faites, de citations à l’emporte pièce, mais bien de se hisser le plus possible vers la maîtrise la plus poussé de la philosophie, de la théorie marxiste, de l’idéologie léniniste enrichie, mais également de la capacité d’en tirer des lignes justes et efficaces. C’est par cette fusion des deux que nous pouvons établir un plan d’action cohérent, qui guide notre travail militant. C’est ce qui fait que nous ne sommes pas que des individus, pétris de notre expérience individuelle, mais que, grâce à notre connaissance, nous avons l’âge de l’humanité, son expérience derrière nous. C’est ce qui nous hisse au delà de l’horizon.
Nous ne devons d’ailleurs pas proposer, contrairement aux discours des réformistes et des réactionnaires, des alternatives, des retours en arrière par rapport au capitalisme. Ce que nous proposons est supérieur.
C’est l’aspect théorique du travail.
Nous devons être également des propagandistes, car ce que notre militantisme a fait remonter, il nous faut le retransmettre. Cette tâche de diffuser l’idéologie, de lutter idéologiquement contre les idées réactionnaires, d’appuyer les éléments les plus avancés, est essentielle. Elle revient à être capable d’appliquer la ligne de masse. Ce travail, si il est exécuté avec présomption, détaché de la réalité, pour les masses, sera erroné et inutile. Si il est également trop basique, il ne permettra pas de faire avancer la maturité politique de celles-ci. l’ensemble de la chaîne, formée par les différentes tâches, doit donc être ajustée au mieux pour être en adéquation avec le travail attendu.
Organisateurs, car la construction de notre organisation doit lui permettre de gagner en influence, de recruter, de former. C’est également celle qui nous permet de pouvoir avancer vers la construction de l’outil qui nous manque: le Parti Communiste. Négliger cette tâche, c’est en rester aux cercles, aux cliques, au localisme, au sectarisme. La faire primer sur tout, sans accorder la moindre force au militantisme de terrain, donc au lien vivant avec la classe ouvrière et avec les masses, c’est s’isoler sous un dôme de verre déformant.
Retirer un seul des maillons de la chaîne et l’ensemble s’enraille. Sans maîtrise idéologique, la ligne ne sera que celle d’un aveugle trébuchant. En rester à la remorque du spontanéisme, nous en reviendrions à être capable de soutenir pogroms et lynchages. Sans capacité à construire une ligne efficace, nous n’aurons qu’une clique de « sages de la montagne. » Sans organisation, tout ceci est vain, et nous serions philosophes entourés de fidèles, mais sans jamais pouvoir faire un pas dans ma bonne direction.
De même, ne pas lutter contre les tendances réactionnaires, y compris au sein des masses, signfie un dangereux renoncement, une attitude de démagogue. Cette faute signifie les cautionner et les laisser se développer.
En revanche, les traiter par l’autoritarisme, par la présomption et le mépris, cela serait également une faute terrible, laquelle nous placerait comme étant des donneurs de leçons, des maîtres à penser, des gourous.
C’est dans la ligne de masse que se trouve le style de travail correct.
C’est la jonction qui se fait entre la théorie et la pratique, c’est celle qui doit prémunir contre les maux terribles que sont l’aventurisme, de droitisme, le subjectivisme.
Voila quadruple nature que doivent posséder tous les communistes, ainsi que le style de travail qu’ils et elles doivent développer.
Il existe nombre de parcours, chez les militants se revendiquant du communisme. Certains, certaines, sont arrivés par la porte du militantisme de terrain, syndical, étudiant, par les luttes et les combats.
D’autres sont arrivés par les livres, pas l’étude, par l’adhésion intellectuelle.
D’autres , encore, par le goût de la provocation, du folklore, par l’envie de choquer un milieu petit bourgeois conformiste.
Chacun a apporté son héritage, son parcours, qu’il ou elle soit influencé par l’anarchisme, le trotskisme, le révisionnisme. Chacun arrive avec son égo, ses préconceptions, le poids des idées bourgeoises ou réactionnaires, hégémoniques dans la société actuelle.
Chaque trajectoire porte son lot de qualités et de lacunes, mais toutes doivent être capable de dépasser leur nature première et les conceptions erronées. La science infuse n’existe pas. Même le plus aiguisé des esprits, s’il n’est pas nourrit d’informations, ne peut arriver à des conclusions justes.
Nous avons tous, sans exception, un long travail a mener pour avancer et constituer un réel noyau militant opérationnel. Pour cela nous devons être capable de lutter contre les thèses erronées, y compris celles que nous pouvons porter nous même, par la pratique de la formation, de l’entraide, de la critique et de l’autocritique.
Balayer, oui, mais brûler les déchets.
L’Etat Français hérite d’un bien triste passé
La tradition proudhonienne, anarchiste, pèse son poids, depuis le XIXe siècle, charriant son lot d’arriérations sur l’autogestion, l’anarchisme, le syndicalisme révolutionnaire, malgré leurs insuffisances criantes. Ces courants anarchistes se sont mariés avec des éléments piochés de part et d’autres, les intégrant pour camoufler les failles les plus criantes. C’est cela qui forme la palette de diversité que nous connaissons actuellement. Une typologie de ces groupes serait fascinante -et épuisante- à faire.
Impérialiste, l’Etat Français a été une base importante du social-chauvinisme, du révisionnisme et de la droitisation. La IIe Internationale avait son lot de zélateurs, à l’exemple de Jaurès, réformiste, de Guesde, belliciste chauvin.
Le Parti Communiste Français, dès sa création, fut souvent critiqué par le Kominterm, pour sa pusillanimité envers les intérêts de la bourgeoisie, pour sa tendance à laisser entre les mains des sociaux-démocrates la direction, lors des fronts uni. Le PCF fut également un vivier de l’hitléro-trotskisme, à travers des individus comme Lambert ou Jacques Doriot. Pourtant de grands esprits sont parmi les rangs du PCF, Langevin, Politzer apportent un concours précieux.
La Résistance permis aux cadres et aux militants les plus brillants de pouvoir exercer leurs talents d’organisateurs et de propagandistes. Cependant, elle causa également des ravages, des pertes difficilement remplaçables. Comme en URSS, la fine fleur du Parti est tuée, laissant des vides dans les rangs.
Dans l’après-guerre le PCF se fourvoie en faisant par « patriotisme » le jeu des gaullistes et des américains. Piège fatal, que la conférence des partis communistes de 1947 pointa du doigt.
Dès 1956, le PCF emboîte le pas sur la ligne moscovite, tournant le dos, sans discuter, au léninisme. Pire, de mauvais élève, il devint le parfait fer de lance pour attaquer le P.T.A. et le P.C.C., restés fidèles aux principes révolutionnaires. Dès lors s’en suit une longue spirale vers l’autodestruction. De l’ambiguïté de la Guerre d’Algérie à nos jours, chaque pas fut fait dans une direction diamétralement opposée à celle qui amène au socialisme.
L’Etat français compte également une forte influence trotskiste, aidée en cela par les USA durant la Guerre Froide. L’alpha et l’oméga de cette opposition de « gauche » au P.C.F.: attaquer le léninisme. Ce sont ces cadres, des différent courants, qui forment actuellement l’ossature du Parti Socialiste et de la « France Insoumise », cette création du trotskiste chauvin Mélenchon.
Les groupes Léninistes ou Maoïstes au sein l’Etat Français ont connu le pinacle de leur célébrité aux alentours de Mai 1968. Leur influence, sous la chape de plomb du P.C.F. est restée relativement marginale. Pourtant, posant la question du féminisme, de l’homosexualité, de la lutte contre le néo-colonialisme et du soutien au nations sans Etat, leur travail est à saluer. De même nous saluons la mémoire de Pierre Overnay, tombé sous les balles des réactionnaires. Bien des bilans critiques ont été tirés de ces expériences, ils contribuent à enrichir notre réflexion.
Hélas, nombreux sont, en revanche, ces militants et militantes qui sont passés dans le reniement total, dans la trahison. L’arrivée au pouvoir, en Chine Populaire, de la clique de Deng Xiaoping, appuyée par Zhou Enlai, avait entrainé un phénomène assez similaire à 1956 : certains militants ou groupes maoïstes vont ainsi suivre la théorie pourrie des Trois Mondes, et s’enfoncer dans l’opportunisme.
Notre héritage politique « franco-français » le voici donc. Nous sommes devant la tâche de, non seulement faire un tri conséquent, mais également jeter aux ordures les conceptions fausses qui ont la vie dure.
La méthode de la lutte
C’est dans se cadre que nous développons notre recherche de la bataille d’anéantissement. Nous considérons qu’il est une tâche essentielle pour la construction d’un Parti Communiste, au sein de l’Etat français, que de rechercher et de détruire les thèses fausses, les positions ambigües, les déviations.
Nous savons que cela ne nous rends pas agréable, que cela ne nous rends pas aimables aux yeux de tous. Le confort du flou, du libéralisme politique, du centrisme et de l’éclectisme est bien doux. Mais ce n’est pas la tâche d’une organisation communiste que d’être tendre et cotonneuse. Au contraire ! Nous devons être durs avec nous même et traquer chez nous les faiblesses, pour permettre d’avancer. Nous devons également le faire chez les autres.
Nous devons mettre à l’épreuve les dogmes, et pour cela, nulle meilleure école que celle qui a fait ses preuves : la méthode Léniniste.
Comment ne pas songer à la période de la fin du XIXe siècle, du début du XXe, lorsqu’il est fait un inventaire de l’état politique des forces se revendiquant du communisme ? La présence du révisionnisme, du trotskisme, de l’anarchisme est grandiose. Grandiose et dévastatrice. Comment ne pas songer à la peinture qu’en fait Staline, dans Les principes du Léninisme, lorsqu’est abordé la IIe Internationale et sa physionomie politique ?
Au lieu d’une théorie révolutionnaire intégrale, des thèses contradictoires, des fragments de théorie sans liaison avec la lutte révolutionnaire effective des masses, des dogmes abstraits et surannés. Formellement, on se référait encore à la théorie de Marx, mais uniquement pour la dépouiller de son esprit révolutionnaire.
Au lieu d’une politique révolutionnaire, un philistinisme amorphe, une politique mesquine, des combinaisons parlementaires. De temps à autre, des décisions et des mots d’ordre révolutionnaires, enterrés aussitôt qu’adoptés.
Au lieu d’apprendre au parti la tactique révolutionnaire véritable, par l’étude de ses propres fautes, on évitait soigneusement les questions épineuses. Quand, par hasard, on y touchait, c’était pour les estomper et terminer la discussion par une résolution élastique.
C’est ce centrisme, cette incapacité à trancher les question d’une manière ferme. C’est cette esprit à double face, que nous dénoncions dans Kurdistan : choisir son camp, lettre ouverte à nos camarades, c’est ce qui fait qu’on se contente, pour paraître révolutionnaire, d’inscrire le nom de Marx dans les textes, de brandir un portrait de Lénine, une citation de Staline, mais de n’en jamais respecter les fondements. C’est ce qui permet à des thèses fausses, monstrueuses, d’exister et de survivre, tandis qu’elles ne résistent pas le moins du monde à l’examen.
Ceux qui prétendent lutter, au sein de ces organisations opportunistes, ne le font qu’en ménageant les ennemis politiques, qu’en mettant au sommet de leur action la sauvegarde de l’unité. En faisant cela, non seulement se brisent les ailes, mais également deviennent des agents zélés de l’opportunisme à leur tour, en refusant de tracer des lignes de démarcation. C’est précisément ce que définit Les principes du léninisme concernant la IIe Internationale:
Formellement, la IIe Internationale était dirigée par des marxistes orthodoxes comme Kautsky et autres. En réalité, son travail fondamental s’effectuait dans la ligne de l’opportunisme.
Petits-bourgeois de nature, les opportunistes s’adaptaient à la bourgeoisie ; quant aux « orthodoxes », ils s’adaptaient aux opportunistes pour « conserver l’unité » avec ces derniers, pour maintenir « la paix dans le parti ».
C’est l’attitude, par exemple, de l’opposition du PCF, qui -tout en se maquillant de léninisme- refuse de poser des questions portant clivage, de tracer une ligne de démarcation, en somme de régénérer son idéologie.
Sauvegarder cette pseudo-unité signifie se mettre à la disposition, à la remorque des opportunistes.
Or, dans l’Etat actuel des choses, nous n’avons guère à sauver de plus que nous sauver nous même de l’humiliation. De l’humiliation de voir le terme communiste trainé dans la boue par les révisionnistes et les trotskistes.
Et la voie pour nous en sauver est celle de la critique, de l’autocritique, des l’analyse de nos fautes, mais également le chemin de la guerre idéologique, envers et contre toutes les thèses qui éloignent, qui rapetissent l’idéologique communiste.
Cette critique et autocritique n’est pas le fait de pointer du doigt des fautes, de demander des excuses, comme le comprennent certains esprits étroits, mais il s’agit bien d’un travail idéologique profond, complexe, qui consiste à comprendre l’arbre de causalité qui amène à une position fausse, et de déceler les moyens de la régler. Ceux qui en ont une approche superficielle, dogmatique, fétichiste, ceux qui l’utilisent comme outil d’agression, et non de résolution, ne font qu’agir en anticommunistes et en antimarxistes.
« L’attitude d’un parti politique envers ses fautes est un des critériums les plus importants et les plus sûrs de son sérieux, de son aptitude à s’acquitter de ses devoirs envers sa classe et les masses laborieuses.
Reconnaître ouvertement une faute, en découvrir les causes, analyser la situation qui l’a provoquée, examiner attentivement les moyens de la réparer, c’est là l’indice d’un parti sérieux, c’est là, pour un parti, ce qui s’appelle faire son devoir, faire l’éducation de la classe et, partant, de la masse. D’aucuns déclarent que l’autocritique est dangereuse pour un parti qui, dévoilant ses propres fautes, donne ainsi à ses adversaires des armes contre lui. Lénine considérait cette objection comme dénuée de sérieux et de fondement.
(…)
Ce qu’il y a dans la méthode de Lénine se trouvait déjà virtuellement dans la doctrine de Marx qui, «dans son essence, est, comme le dit Marx lui-¬même, critique et révolutionnaire». »
L’Unité Communiste de Lyon n’est pas une organisation dont dans l’existence vise à être un cercle d’amis, mais de constituer une organisation. Autant il est important, essentiel, d’être compréhensif vis-à-vis des thèses retardées ou erronées, émises avec sincérité par des militants et militantes qui cherchent à avancer, autant nous considérons qu’il est tout aussi essentiel d’être sans la moindre pitié pour se critiquer soi-même et attaquer les thèses fausses. Nous considérons que les thèses que nous portons ne sont pas des torpilles destinées à couler telle ou telle organisation à blesser l’égo de tel ou tel individu, elles sont des débats destinés à faire avancer idéologiquement l’ensemble du militantisme et du mouvement communiste. Le darwinisme des idées n’est pas un luxe.
C’est dans cette voie que nous voulons lancer un des axes de l’offensive : désigner et frapper les travers, les déviations idéologiques qui existent.
C’est dans cette voie que nous pointerons du doigt les failles et les travers.
C’est dans cette voie que nous interrogerons d’autres organisations sur la pertinence, le sens de leurs thèses, de leur mots d’ordre.
C’est dans cette voie que nous avons vocation à poser des lignes de démarcation et à pousser les autres structures à se positionner par rapport à elles.
Nous ne sommes pas exempt d’erreurs, nous en avons commises, nous en commettons probablement, nous en ferons encore bien d’autres. Nous prenons au sérieux les critiques qui nous sont adressées, nous en tenons compte pour progresser.
Voilà pourquoi Lénine disait que « la théorie révolutionnaire n’est pas un dogme », « qu’elle ne se constitue définitivement qu’en liaison étroite avec la pratique du mouvement révolutionnaire de masse véritable » (Maladie infantile), car elle doit servir la pratique, « répondre aux questions posées par la pratique » (Les amis du peuple), être vérifiée par les données de la pratique.
Les thèses qui ne servent pas la réalité, qui ne débouchent pas sur une avancée, sur une rupture -même progressive- avec l’ordre ancien, ne servent, en définitive, à rien. Elles ne sont que fétiches.
Les mots d’ordres, s’il ne correspondent pas à une question concrète, à une situation donnée, ne sont qu’enfumage et mensonge envers les masses.
Lénine écrivait :
Kautsky pratique une politique petite-bourgeoise typique ; il s’imagine… que le fait d’arborer un mot d’ordre change quelque chose à l’affaire. Toute l’histoire de la démocratie bourgeoise réduit à néant cette illusion : pour tromper le peuple, les démocrates bourgeois ont toujours posé et seront toujours prêts à poser n’importe quel mot d’ordre.
Il s’agit de vérifier leur sincérité, de comparer leurs œuvres à leurs paroles, de ne pas se contenter d’une phraséologie idéaliste ou charlatanesque et de rechercher le contenu de classe réel de leurs mots d’ordre…
Voici ce que nous sommes voués à faire, voici ce que nous ferons. Nous devons être capable de nous exprimer et de porter ce débat, non seulement même au sein de l’Unité Communiste de Lyon, mais bien vis-à-vis de toutes les composantes militantes, toutes les classes sociales. Car les communistes, les marxistes, doivent s’adresser à tous, y compris aux réactionnaires, que cela soit pour rallier ou bien pulvériser idéologiquement.
Parvenir à cet objectif est long et complexe. Mais, à chaque pas, le capitalisme et l’impérialisme pourrissant démontre la justesse du marxisme.
2017, qui plus est, est une année ou bien des masques tombent, ou bien de drapeaux se replient. C’est une année où chaque pas, chaque positionnement doit être explicité sans ambigüité.
Nous voulons que les organisations expriment le fond de leur pensée. Nous voulons qu’elles assument leurs réels positionnements. Nous voulons faire avouer le véritable sens politique de leurs mots d’ordres, particulièrement à ceux qui se complaisent dans le centrisme et l’opportunisme.
Car dans le fond, le fait est là: il n’y a de place, de logique, que dans l’existence d’une seule et unique organisation communiste révolutionnaire dans l’ensemble contrôlé par notre ennemi bicéphale: le capitalisme et l’impérialisme français.
Pourquoi une ? Car il n’existe qu’une seule voie meilleure. Une seule voie juste, optimale. Celle là, reste à construire, à découvrir, à comprendre et à maitriser. Mais tel est notre objectif.
Notre destin d’organisation est de disparaître
Car un fait est là: nous nous sommes constitué pour nous fondre, par la suite dans un ensemble plus grand. Nous sommes un point d’appui, mais nullement une fin. Notre destin d’organisation est de nous fondre dans un ensemble plus vaste, plus puissant, plus juste aussi.
Nous nous investissons dans le projet d’Unité des Cercles Communistes, qui vise à rassembler les différents cercles qui se revendiquent du Marxisme-léninisme et du Maoïsme. C’est une première étape. C’est une étape essentielle.
Nous pensons qu’il est essentiel, également, que toutes les organisations et tous les cercles communistes de l’Etat français, y compris sur les territoires occupés et contrôlés par l’impérialisme français, soient en relation constante.
Nous pensons que le sectarisme, l’esprit de cercle, le localisme sont des ennemis à abattre. Ils sont les petits démons à vaincre pour progresser en qualité et en quantité.
Notre tâche est gigantesques, plus grande que nous. Nous devons alors grandir pour être de taille à l’affronter. Idéologiquement, politiquement, organisationnellement, comme en termes de militants.