Soutenez le mouvement de masse contre les attaques fascistes anti-populaires en Inde.

Résolution de l’ICOR sur l’Inde :

Soutenez le mouvement de masse contre les attaques fascistes anti-populaires en Inde

Soutenez le mouvement anti-CAA/NPR/NRC en cours en Inde Shaheen Baghs

Le parti fasciste Bharatiya Janatha (BJP) dirigé par le président de l’Inde, Modi, le front politique du RSS fasciste (Rashtriya Swayamsevak Sangh ou « Force volontaire nationaliste ») ont accéléré leurs efforts pour saper les droits actuels de citoyenneté. Ces droits ont été fixés dans la loi sur la citoyenneté de 1955, qui garantit la citoyenneté à tous les résidents et résidentes ainsi que le droit du sol à celles et ceux qui sont nés dans le pays. Au nom de l’aide aux réfugiés du Pakistan, de l’Afghanistan et du Bangladesh, lesquels se sont réfugiés en raison de la discrimination religieuse, la “Loi d’amendement de la citoyenneté” (Citizenship amendement act) a été adoptée par le Parlement le 12 décembre 2019. Elle donne la citoyenneté à tous les réfugiés en provenance de ces pays qui sont entrés en Inde jusqu’en 2015, à l’exception des musulmans. Ceci constitue une violation des principes laïques de la Constitution indienne.

Selon un amendement antérieur à la “loi de 1955 sur la citoyenneté”, adopté lors du précédent gouvernement BJP de 1999 à 2004, le gouvernement Modi a émis l’ordre de préparer un Registre national de la population (National Population Register). Celui-ci doit être mis en place entre le 1er avril au 30 septembre 2020, ainsi qu’un nouveau Registre national de la citoyenneté (National Register of Citizenship) sur la base de la Loi CAA. 

Dans le cadre de l’enquête du NPR, tous les citoyens sont tenus de donner leurs coordonnées ainsi que celles de leurs parents, y compris les documents relatifs aux terres/maisons dont ils sont propriétaires. Ceux qui ne possèdent pas de tels papiers seront alors appelés « citoyens douteux » (DC – Doubtful Citizens). Non seulement la majorité des musulmans, mais aussi les scheduled castes (Dalits) et les scheduled tribes (Adivasis) ainsi que d’autres groupes défavorisés sont sans terre et sans logement, analphabètes. En outre, ils se déplacent fréquemment vers de nouveaux domaines de travail. Ils disposent généralement de très peu de documents. La plupart d’entre eux ne sont pas acceptés. Les passeports, les cartes d’électeur, etc. ont été jugés insuffisants pour fournir la preuve de citoyenneté. On estime que 200 millions de personnes pourraient devenir des « citoyens douteux » (DC) lorsque le NPR sera réalisé. Ils disposeront de trois mois pour prouver leur citoyenneté devant les tribunaux pour étrangers. En cela, presque tous échoueront, comme cela s’est produit récemment en Assam, où un NRC a été préparé.

Ensuite, la CAA veillera à ce que les musulmans notés comme « citoyens douteux » (DC) perdent leur citoyenneté. Les autres, les hindous, les sikhs, les jaïns, les bouddhistes, les parsis et les chrétiens, peuvent obtenir la citoyenneté sur la base de la CAA. Mais ils ne peuvent l’obtenir si, et seulement si, ils prouvent qu’ils et elles ont émigré du Pakistan, de l’Afghanistan ou du Bangladesh en raison de persécutions religieuses. 99 % d’entre eux ne peuvent pas le prouver.

Ainsi, dans cette première phase du nettoyage ethnique communautaire, près de 200 millions de personnes, dont la moitié des musulmans, deviendront apatrides. Ils seront jetés dans des camps de détention en cours de construction partout en Inde. Ceci est en accord avec le rêve du parti fasciste RSS de construire l’Inde comme un « Rashtra (nation) hindou ». Voilà la teneur du programme politique de Modi. 

Conscients de ce danger, peu après la promulgation de la CAA, les étudiants et étudiantes se sont révoltés dans de nombreuses universités. L’Etat a tout fait pour donner une image religieuse à cette révolte. Ainsi, les étudiants des universités dirigées par des musulmans comme l’Université Jamia Millia islamia de Delhi et l’AMU à Aligarh, dans l’État fédéral d’Uttar Pradesh, ont été brutalement attaqués par les forces de police. Les forces de police sont noyautées par des agents endoctrinées par l’idéologie du RSS. 

Bientôt, les étudiants et étudiantes de presque toutes les universités et autres institutions du pays entier se sont révoltés. Les Dalits et les Adivasis ont commencé à sortir dans la rue. Toutes les forces démocratiques laïques et de nombreux partis non-BJP les ont rejoint, élargissant le mouvement. 

Les femmes de Shaheen Bagh, à Delhi, ont lancé un sit-in massif, pacifique et indéfini à partir du 17 décembre. Elles revendiquent, elles aussi, l’abolition du triptyque CAA/NPR/NRC. Ce sit-in est rapidement devenu un symbole de résistance, et des mouvements similaires ont éclos dans toutes l’Inde.

Le mouvement populaire pacifique avait commencé à s’étendre. Il a fait perdre au BJP les élections aux assemblées des États du Jharkhand et de Delhi, dans lesquels Modi faisait campagne sur la base de la CAA et de majorités Hindutva. Des bandits du RSS, lourdement armés, appuyés sur des lumpen prolétaires, ont organisé un pogrom dans le nord-est de la capitale, Delhi. La police et l’administration sont restées des spectatrices muettes lorsque les musulmans et les musulmanes ont été attaqués. Les agresseurs et agresseuses ont torturé et tué beaucoup, ils ont attaqué les femmes, détruit des milliers de maisons et de magasins, brûlé ou pillé leurs biens, forçant des milliers de personnes à fuir vers des camps de secours.

Même après une semaine, le gouvernement central, les gouvernements des États fédéraux et le pouvoir judiciaire et la police n’ont pas montré une préoccupation quelconque à les aider. Le gouvernement Modi tente de cibler les musulmans et de créer une atmosphère de terreur d’État et de peur pour réprimer la résistance du peuple et imposer les CAA/NPR/NRC à tout prix. Le CPI(ML) Red Star ainsi que de nombreuses autres forces activement impliquées dans le mouvement mobilisent les masses pour boycotter le NPR. Si le NPR n’est pas entravé, une tragédie humanitaire d’une ampleur colossale peut arriver sous le régime guidé par le RSS fasciste. 

La diaspora indienne dans le monde entier s’est déjà prononcée contre ce nettoyage ethnique communautaire sous le prétexte des NPR/NRC. De nombreux gouvernements et des forces démocratiques dans le monde ont exprimé leur inquiétude. Le commissaire des Droits de l’homme des Nations unies tente d’intervenir dans l’audience de la Cour suprême sur cette question. Mais le gouvernement Modi tente avec arrogance de détourner l’attention de l’opinion publique internationale en prétendant qu’il s’agit d’une question interne à l’Inde !

Dans cette grave situation, l’ICOR condamne fermement ce nettoyage ethnique communautaire à grande échelle par le gouvernement Modi. Nettoyage qui a conduit à ce que des dizaines de millions de personnes, des minorités religieuses, (principalement des musulmans et des musulmanes) ainsi que des personnes opprimées soient privées de leur citoyenneté.  Leur destin est d’être concentrés dans des camps de détention. L’ICOR soutient la résistance populaire actuelle contre cette situation et appelle toutes ses organisations membres à apporter leur soutien au peuple indien en ce moment critique.

Plus que jamais l’appel commun de l’ILPS et de l’ICOR à construire un «Front uni international anti-fasciste et anti-impérialiste» s’avère une nécessité. Les forces communistes, anti-fascistes et démocratiques doivent faire face au développement à droite de nombreux gouvernements en cette période de crise profonde du monde capitaliste. 

Prolétaires et peuples opprimés, unissons nous!

Signataires (en date du 18/3/2020, d’autres signataires sont possibles):

  1. ORC   Organisation Révolutionnaire du Congo, République démocratique du Congo
  2. MMLPL   Moroccan Marxist-Leninist Proletarian Line (Ligne prolétarienne marxiste-léniniste marocaine)
  3. CPSA (ML)   Communist Party of South Africa (Marxist-Leninist) (Parti communiste d’Afrique du Sud (marxistes-léninistes))
  4. PPDS   Parti Patriotique Démocratique Socialiste, Tunisie
  5. CPB   Communist Party of Bangladesh (Parti communiste du Bangladesh)
  6. CPI (ML) Red Star   Communist Party of India (Marxist-Leninist) Red Star (Parti communiste d’Inde (marxiste-léniniste) Etoile Rouge)
  7. Ranjbaran   Hezb-e Ranjbaran-e Iran (Parti prolétarien de l’Iran)
  8. NCP (Mashal)   Nepal Communist Party (Mashal) (Parti communiste du Népal (Mashal))
  9. БКП   Българска Комунистическа Партия (Parti communiste bulgare)
  10. PR-ByH   Partija Rada – ByH (Parti du travail – Bosnie et Herzégovine), Bosnie et Herzégovine
  11. MLPD   Marxistisch-Leninistische Partei Deutschlands (Parti marxiste-léniniste d’Allemagne)
  12. UCLyon   Unité Communiste Lyon, France
  13. UPML   Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste, France
  14. BP (NK-T)   Bolşevik Parti (Kuzey Kürdistan-Türkiye) (Parti bolchévique (Kurdistan du Nord / Turquie))
  15. KOL   Kommunistische Organisation Luxemburg (Organisation Communiste de Luxembourg)
  16. MIKSZ   Magyar Ifjúság Közösségi Szervezete (Organisation de la Communauté de la Jeunesse Hongroise)
  17. RM   Rode Morgen (aube rouge), Pays-Bas
  18. MLGS   Marxistisch-Leninistische Gruppe Schweiz (Groupe marxiste-léniniste de Suisse)
  19. KSC-CSSP   Komunisticka Strana Cheskoslovenska – Cheskoslovenska Strana Prace (Parti communiste de Tchécoslovaquie – Parti ouvrier tchécoslovaque), République tchèque
  20. MLKP   Marksist Leninist Komünist Parti Türkiye / Kürdistan (Parti marxiste-léniniste communiste Turquie / Kurdistan)
  21. KSRD   Koordinazionnyj Sowjet Rabotschewo Dvizhenija (Conseil de coordination du mouvement ouvrier), Ukraine
  22. MLP   Marksistsko-Leninskaja Platforma (Plate-forme marxiste-léniniste), Russie
  23. PCC-M   Partido Comunista de Colombia – Maoista (Parti communiste de Colombie – maoïste)
  24. NPCH (ML)   Nouveau Parti Communiste Haϊtien (Marxiste-Léniniste)
  25. PCP (independiente)   Partido Comunista Paraguayo (independiente) (Parti communiste Paraguayen (indépendant))
  26. PC (ML)   Partido Comunista (Marxista Leninista) (Parti communiste (marxiste-léniniste)), République Dominicaine
  27. PCR-U   Partido Comunista Revolucionario del Uruguay (Parti révolutionnaire communiste d’Uruguay)
  28. CPA/ML   Communist Party of Australia (Marxist-Leninist) (Parti communiste d’Australie (marxiste-léniniste))

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