GUD social ou opportunisme sans vergogne ?

Communiqué de l’Unité Communiste de Lyon concernant l’ouverture du squat du GUD.

Le 27 mai 2017, le Groupe Union Défense, organisation se revendiquant du fascisme, a annoncé avoir ouvert un bâtiment inutilisé, appartenant à la mairie de Lyon. Ils revendiquent le fait de créer un lieu d’accueil pour les SDF français. A travers cette initiative, l’idée de mettre au centre du débat la “préférence nationale”, concept phare des fascistes, lesquels accusent l’Etat de privilégier systématiquement les clandestins.

Qu’importe si les faits et les statistiques les contredisent. L’essentiel pour les fascistes du GUD est de faire parler d’eux. Généralement, lorsque les rats noirs apparaissent dans les médias, il s’agit plus de la rubrique “faits divers” : opérations de tabassages, exactions racistes ou menaces proférées à l’encontre de journalistes. Leurs ex-membres sont, par contre, au centre d’affaires illustrant leur haute moralité : Ainsi, Frédéric Châtillon et Axel Lousteau, deux pontes du FN mouillés dans des affaires de gros sous, sont issus des rangs de l’organisation néo-fasciste. Le patriotisme n’est pas incompatible avec l’amour des paradis fiscaux. Ni, pour d’autres, avec le fait de vendre des armes aux djihadistes, tout comme de négocier -pour Lafarge- des contrats avec l’Etat Islamique.

Le cynisme, là aussi, forme le fil rouge de cette opération sociale. Le sort des classes populaires n’intéresse absolument pas les GUDards, pas plus que celui des SDF ou des victimes d’attentats. Non, la seule chose qui intéresse ces individus est de se forger une force de bataille, de recruter, d’intensifier leurs opérations -tant mieux si elles sont lucratives- et de surfer sur la misère et la colère pour tendre vers le pouvoir.

A l’imitation des néofascistes italiens de Casapound, leur modèle, ils ne voient ce lieu que comme une caserne et un bastion, nullement comme un lieu d’aide pour ceux et celles qui sont dans une situation dramatique.

Jamais le GUD ne produit d’analyse sur l’exploitation, sur l’exclusion sociale, sur la misère. Une seule rengaine : l’étranger est responsable. Lorsque le capitalisme est évoqué, il agit sous les traits -à peine maquillés- de la caricature des années 30 : le capital cosmopolite et apatride, contre le bon et gentil capitalisme national. Jamais le bourreau n’est vêtu de Bleu-Blanc-Rouge.

Imaginerait-on un instant les membres du GUD lutter pour les droits des travailleurs ? Lutter pour les droits démocratiques ? Lutter pour des conquêtes sociales ? Jamais de la vie. Leur seule apparition dans les mouvements sociaux s’est faite par de la provocation, des attaques contre les syndicalistes, des raids. Au mieux, ont-ils été des supplétifs de la police et de l’Etat.

Pourquoi cette contradiction ? Tout simplement car le GUD ne désire pas la victoire des travailleurs, mais bien au contraire leur soumission dans un système corporatiste, dans une société organique, dans laquelle le prolétariat est là pour nourrir une classe dominante parasitaire. Brandir l’étendard de l’intérêt national, comme le fait le GUD, signifie brandir l’intérêt de la bourgeoisie impérialiste française.

Le rôle des fascistes est d’être des agents de la diversion, des travailleurs pour la bourgeoisie, chargés de semer le chaos et la division, pour le plus grand bénéfice des patrons, des banquiers, des exploiteurs.

Le GUD rêve d’un grand soir à l’envers, d’un grand chaos réactionnaire, qui leur laisserait les rênes de l’Etat. Il rêve d’être appelé aux plus hautes fonctions, d’instaurer un régime caporalisé, militarisé, de préparer guerres d’agressions et croisades.

C’est pour cela qu’il se nourrit de la misère, qu’il l’applaudit.

C’est pour cela qu’il se nourrit des attentats, qu’il s’en réjouit.

C’est pour cela que le GUD est un laquais de la bourgeoisie.

Aujourd’hui, les fascistes ont le vent en poupe. La configuration politique actuelle leur est favorable. Les présidentielles ont mis au pouvoir une clique qui va engendrer une casse sociale terrible, sans précédent. Les tensions internationales sont plus fortes que jamais. Les fascistes sentent qu’ils auront leur chance.

Ils ont l’espoir d’un déluge, d’une situation de blocage complet, où eux seuls apparaîtront comme l’alternative politique.

Si les forces progressistes ne mettent pas à profit le temps dont elles disposent, elles risquent de le payer chèrement.

Nous devons avancer, unis et solidaires, pour stopper l’implantation des fascistes, les dénoncer, les repousser et les chasser.

Mais nous devons aussi lutter fermement sur le terrain social et  politique, pour que le camp du peuple, des travailleurs apparaisse de nouveau sur la scène politique, et non pas sous le visage d’un tribun parachuté, social-chauvin et impérialiste. Sans compter sur un illusoire barrage. Sans dépendre d’un Collomb, premier flic de France et maître-réactionnaire ; d’un préfet ; de la police ou de la justice bourgeoise.

Luttons avec nos propres forces !

Le Groupe Antifasciste de Lyon et Environs appelle à un rassemblement le 2 juin à 18 h 30, place des Jacobins à Lyon.

L’Unité Communiste appelle à se rendre à ce rassemblement, à soutenir et diffuser cette initiative. Elle appelle également à renforcer les organisations antifascistes partout où elles sont, et à les unifier entre elles pour une plus grande efficacité.

Unité populaire contre le fascisme, l’impérialisme et le capitalisme !

Contre les laquais des bourgeois, qu’ils soient Bleu-Blanc-Rouge ou à croix gammée.

Vive l’antifascisme populaire !

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