Brésil : menaces sur le droit à l’IVG

Brésil : menaces sur le droit à l’IVG

Depuis le coup d’Etat de Temer, la situation sociale et politique au Brésil se dégrade continuellement. Chaque droit social, chaque droit démocratique, chaque avancée arrachée par la lutte est menacée. La culture, l’environnement, les richesses sont remises entre les mains de capitalistes rapaces.

Mais la croisade réactionnaire de Temer et de sa clique ne s’arrête pas là. Actuellement, tout comme en Pologne, les faibles possibilités d’accès à l’avortement sont en ligne de mire.

Cette semaine la Commission Spéciale de la Chambre des Députés brésilienne a ainsi lancé une véritable torpille contre l’accès naissant à l’IVG. Cette commission était réunie pour effectuer un travail d’analyse sur la question de l’extension du congé de maternité en cas de naissance d’enfants prématurés. Elle en a profité pour, discrètement, approuver un texte basé sur la protection de la vie “dès la conception” incluant des arguments religieux et moraux dans la Constitution.

Ce concept de “protection pour la vie”, inscrit dans la loi, correspond à rendre l’avortement hors la loi. Ces nouvelles règles contre l’avortement représentent une attaque brutale et directe contre l’émancipation des femmes au Brésil. La loi va même plus loin, car le texte est applicable dans tous les cas de figure. Une victime de viol ne peut ainsi plus avorter.

Auparavant, la question de l’IVG était déjà complexe, dans un pays où il fallut attendre le 29 novembre 2016 pour que la Cour Suprême estime qu’un avortement ayant lieu le premier trimestre de grossesse n’était pas un crime. Cette année là, on estimait qu’entre 850 000 et 1 000 000 d’avortements clandestins avaient eu lieu. Avortements qui se traduisent par un décès tous les deux jours.

Les seuls cas de figure autorisés étaient -depuis 1984- si le f?tus était acéphale, si il était le résultat d’un viol, ou si la santé de la mère était en grave danger. Dans les autres cas, entre 1 et 3 ans de prison pouvaient attendre la mère.

Ce desserrement relatif est désormais stoppé, et la nouvelle loi va plus loin encore dans la répression. Le texte a été adopté par 19 voix contre 1 au sein du groupe spécial. Ce travail dont l’origine est issue directement du Groupe Evangélique, influent au Brésil, criminalise l’avortement dans l’intégralité des cas. L’unique voix hostile, au sein de cette commission, fut celle d’Erika Kokay, membre du parti travailliste.

Le rapporteur de la Commission Jorge Tadeu Mudalen (DEM) affilié aux Démocrates a défendu la PEC 181/15 et a argumenté que le changement interdira l’avortement dans les cas déjà autorisés par la loi. Pour lui, pour ceux de sa clique, il s’agit de la réalisation d’une de leurs ambitions essentielles, considérant l’avortement comme une “pratique satanique.”

Cet amendement à la loi est considéré comme ayant peu de chance d’être adopté et mis en application. Mais il révèle la vigueur de la lame de fond réactionnaire dans laquelle le Brésil est pris. Il n’est malheureusement pas un cas isolé, car la bourgeoisie la plus réactionnaire semble bien être en position de force sur l’ensemble de la planète, en ce début de siècle.

Les réactionnaires n’ont d’autres désir que d’enfermer les femmes dans un rôle social de mère et de femme au foyer, là pour reproduire la famille et assurer le service de son mari et des hommes de sa famille.

L’Unité Communiste de Lyon soutient intégralement le droit des femmes à l’émancipation, ainsi que les organisations qui travaillent à le réaliser de manière concrète.

Partout sur la planète, les obscurantistes et les réactionnaires doivent être chassés du pouvoir, chassés des lieux de socialisation, chassés partout où ils se trouvent !

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