Parcoursup : hémorragie – Communiqué de l’Unité Communiste de Lyon

Parcoursup : hémorragie – Communiqué de l’Unité Communiste de Lyon

Alea jacta est. Le sort en est jeté. Les premiers retours de la plateforme Parcoursup sont arrivés. Ils ne sont pas à la hauteur des craintes émises par les critiques, ils sont au-delà de celles-ci.

Sur 840 000 inscrits, 400 000, aujourd’hui, sont sur le banc de touche. 400 000 candidats au bac qui demeurent dans l’expectative d’une place dans une filière.

Certes, le gouvernement, par la voix de Mme. Vidal, affirme que la situation est temporaire, qu’elle est le fait de défauts de jeunesse de la plate-forme. Elle apporterait donc satisfaction à tous et toutes, et permettrait à la jeunesse de pouvoir poursuivre les études de leur choix. Ce ne serait que quelques cafouillages sans importance.

Au contraire, nous affirmons que la plate-forme a bel et bien fonctionné. Elle a parfaitement rempli les désirs de ses concepteurs. Parcoursup est un succès pour le gouvernement, pour la bourgeoisie, pour ceux et celles qui détiennent le marché de l’éducation.

Comme nous l’avions écrit plus tôt dans l’année, Parcoursup, par l’absence de hiérarchisation des vœux, renverse le fonctionnement de l’orientation. Les futurs étudiants ne choisissent plus, ils sont mis à disposition des vautours de l’Enseignement Supérieur. Parcousup créé un pool, un bassin de recrutement, dans lesquels il est possible de piocher allégrement les élèves jugés rentables, tandis que les autres restent sur le carreau.

L’illusion du choix est maintenue, l’illusion de la justice également, avec les taux de boursiers obligatoires. Mais l’illusion sonne creux.

Une fois les étudiants et étudiantes désirables captés, une fois les estomacs des écoles rassasiés, il restera les seconds choix. Ceux qu’on accepte avec réticence, ceux qu’on envoie dans les filières choisies par défaut, ceux qui vont combler les salles de classe et les budgets. Après viennent ceux et celles qu’on oblige à suivre des cursus parallèles, les « oui, mais », qui devront payer de leur poche des cours supplémentaires pour accéder à la formation désirée. Rien ne garantit que ce ne soient pas les mêmes qui détiennent l’une et l’autre. Bienvenue dans le monde des conflits d’intérêts, de la concussion, de la corruption.

L’étudiant et l’étudiante en devenir sont également des travailleurs et des travailleuses en formation. Quel magnifique outil pour le patronat que cette gare de triage qui lui permet, manu militari, d’aiguiller la jeunesse vers ce qui intéressera les entreprises locales.

« Magnifique synergie », clament-ils.

Or, il s’agit surtout de formations ultraspécifiques, ultraspécialisées, débouchant sur des compétences, non des qualifications. Des compétences payées de la poche de l’étudiante ou de l’étudiant, lui faisant assumer les coûts d’une formation qui devrait logiquement être du fait de l’entreprise. Couronne d’épine que ces diplômes qui ne seront reconnus que par UN acteur de l’économie et qui contribuent à saper les conventions collectives.

Mais tout est bon pour augmenter les taux de profit et faire baisser les salaires.

L’Unité Communiste de Lyon dénonce Parcoursup comme un système conçu contre l’intérêt de la jeunesse. Elle considère, puisque ces termes sont à la mode, que cette plate-forme est une prise en otage de la jeunesse étudiante, un hold-up sur son avenir.

L’Unité Communiste de Lyon défend l’enseignement supérieur ouvert à tous et toutes. Elle défend le principe d’éducation gratuite, laïque, critique et populaire.

 

Elle appelle les lycéens et les lycéennes à rejoindre la contestation étudiante.

Elle appelle les parents d’élèves à dénoncer les méfaits de Parcoursup.

Elle appelle les membres de la communauté éducative à s’opposer à la casse de l’enseignement et à son assujétissement croissant aux intérêts privés.

Luttons contre la sélection, luttons pour une éducation populaire !

 

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