17 décembre : Première assemblée populaire à Lyon

Le 17 décembre 2018 s’est tenue, à Lyon, dans la bourse du travail, la première Assemblée Populaire des Gilets Jaunes. Elle a réuni plus de 350 personnes, d’horizons, de milieux et d’opinions variées, incarnant les facette multiples des luttes actuelles.

Salariés et salariées, fonctionnaires, chômeurs et chômeuses, étudiants et étudiantes, lycéens et lycéennes, retraités et retraitées, se sont assis sur les mêmes rangées de bancs, ont partagé le même micro, se sont adressés les uns et les unes aux autres. Des militants et militantes politiques, syndicaux, tout comme des individus qui vivaient leur première assemblée ont partagé cet espace démocratique. Ensemble. Abattant des cloisons entre secteurs, entre combats. Ni les nationalités ni les origines n’ont été un rempart. Seul a compté l’engagement dans la lutte contre une situation qui apparaît toujours plus insupportable.

Pendant plusieurs heures, les récits et les analyses, les bilans et les perspectives se sont succédé. Les colères et le désappointement de ceux et celles qui ont pris la parole tracent un tableau de la France populaire. Elle est misérable. Elle est étranglée par la cherté de la vie, par les taxes, par les salaires bas, par les pensions et les retraites insuffisantes.

Mais ceux et celles qui étaient là avaient fait le choix de dire non à la résignation. De dire que cela suffit.

Les actions décentralisées, spontanées, des Gilets Jaunes ont été une étape. Celle-ci décante peu à peu. Dans de nombreuses villes, de nombreux lieux, des assemblées similaires se tiennent ou sont amenées à se tenir. Elles forment une nouvelle étape, celle de l’unification, mais aussi, peut-être, celle de la jonction entre les assemblées. C’est ce vers quoi l’Unité Communiste de Lyon appelle à tendre.

Malgré les promesses d’essoufflement, malgré les appels liquidateurs lancés par des ténors politiques ou par des laquais du gouvernement, la lutte tient bon. Elle s’étend. Elle s’étend à d’autres secteurs, elle s’étend à d’autres pays. Le monde la regarde. Les exploités du monde entier l’applaudissent. Rien qu’en Europe, 13 partis et organisations révolutionnaires, membres de l’ICOR, la saluent et appelle à l’intensifier.

La lutte se transforme. Les revendications du mouvement également. Elles changent de nature. Elles passent de revendications économiques, sur les salaires, sur les impôts, sur le coût de la vie, à des revendications de plus en plus politiques. Il s’agit là d’une conséquence logique face à l’attitude du gouvernement, qui s’est démasqué sous son vrai jour : la dictature directe, sans filtre, des exploiteurs. Le mépris, les provocations, la répression, la propagande anti-mobilisation l’ont illustré. Le sentiment général est n’est désormais plus seulement que le gouvernement se refuse à écouter, mais bien qu’il dirige consciemment une politique contre les masses populaires.

Il en ressort que le Référendum d’Initiative Citoyenne/Populaire est de plus en plus avancé comme une issue. L’Unité Communiste de Lyon considère que cette proposition se heurterait à toutes les impasses et les chausse-trappes que sont capable de mettre en place la bourgeoisie et ceux qui la servent. Mais cette revendication possède un mérite, celui de poser la question de la nature du régime dans lequel nous vivons : celui de la dictature de la bourgeoisie. Demander cela revient à reconnaître que la démocratie représentative a échoué dans sa mission. Que cette prétendue démocratie, que les lois de la République, sont à géométrie variable en fonction des classes sociales.

« l’État opprime et la loi triche » chante l’Internationale.

Nous sommes pour une démocratie différente. Non pas seulement directe, mais populaire. Populaire car elle ne peut qu’émaner des masses populaires, de ceux et celles qui produisent, mais qui sont exploités, de ceux et celles qu’on écrase, qu’on opprime. Une démocratie qui doit arracher les armes et le pouvoir du camp des bourreaux et les remettre entre celles du camp du peuple. Une démocratie dans laquelle la dictature du profit sera exclue. Qui pourra jeter les bases et construire un monde de justice, d’équité, dans le respect de l’Homme et de la nature.

Nous pensons qu’il existe de nombreux arpents à franchir avant que puisse naître les moyens qui permettront la réalisation de cette démocratie. Cependant, il ne fait aucun doute que ce qui se déroule, les rencontres, les assemblées populaires, les coordinations, la décantation de la lutte… tout cet ensemble contribue à écrire une nouvelle page dans l’histoire des luttes populaires en France. Elle met en mouvement des milliers d’hommes et de femmes qui n’oublieront jamais ce que les exploiteurs et les exploiteuses ont commis comme crimes. Qui ne les pardonneront jamais, et qui ne courberont plus l’échine sous le poids des chaînes !

Avançons vers un approfondissement du mouvement ! Unissons-nous ! Ne lâchons rien !

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