150e anniversaire de la Commune de Paris !

Le week-end du 29 et 30 mai, nous étions à Paris avec les amies et amis de la Commune pour célébrer son 150e anniversaire. Il s’agit de l’aboutissement d’une campagne démarrée depuis près d’un an pour célébrer cette date importante.

Samedi matin nous étions présent-es place de la République au stand de l’ICOR (Coordination Internationale des Organisations Révolutionnaires), en compagnie d’une délégation de celle-ci. Nous y avons tenu une table de presse. Nous avons pu ainsi échanger avec des camarades du monde entier, de l’ICOR, de l’ILPS (Ligue Internationale des Peuples en Lutte), ou d’ailleurs. Nous avons échangé également avec des militants et militantes de France communistes ou non, qui se sont intéressés à l’action de la coordination révolutionnaire.

Le stand de l’ICOR

À 14h, nous avons participé à la manifestation qui se rendait au cimetière du Père Lachaise. Sous un soleil écrasant, nous avons défilé dans les rues de Paris, aux cris de « Vive la Commune », mais aussi avec les chansons de nos camarades du monde entier. Car la Commune, loin d’être uniquement un héritage franco-français, a inspiré le monde entier.

Nous avons déposé des fleurs au Mur des Fédérés, en l’honneur des communard-es tombé-es sous les balles de la coalition de la bourgeoisie et de la noblesse. Nous avons rendu hommage à ce combat : un combat pour la construction d’une société nouvelle, d’un nouveau type de pouvoir : l’exercice d’une souveraineté absolue par les classes populaires, pour elles, contre leurs exploiteurs.

Nous avons pu entamer un premier échange le soir même, en dépit du couperet du couvre-feu, pour présenter chacun nos groupes et nos organisations.

Dimanche matin, nous nous sommes rendu-es au Centre International de Culture Populaire pour participer à un meeting organisé avec nos camarades de Vive la Commune (1871). Ce comité, rassemblant nos camarades de l’UPML (Union Prolétarienne Marxiste-Léniniste) et aussi les représentants en France d’organisations communistes étrangères, a été un moment important de partage et d’échange.

Nous avons pu écouter des intervenants de plusieurs continents (Afrique, Asie Centrale, Amérique Latine, Moyen-Orient…) s’exprimer sur plusieurs questions centrales : quel héritage vivant pour la Commune de Paris ; comment en tirer des enseignements pour la période actuelle ; comment avancer sur le chemin de la construction de Partis Révolutionnaires et d’une coordination efficace.

Nous saluons l’ensemble des participants et des participantes de ce week-end. Nous saluons tout particulièrement ceux et celles qui se battent dans des conditions éprouvantes contre des régimes fascistes ou qui sombrent dans le fascisme.

La coordination a particulièrement tenu à saluer la lutte des femmes de ménage des hôtels Ibis, qui ont obtenu des victoires après plus de 20 mois de lutte.

Elle a salué le peuple Palestinien qui se bat contre l’État israélien.

Elle a salué le peuple Colombien, qui combat nous citons « l’Israël d’Amérique Latine », un gouvernement ultra-réactionnaire et assassin, mais qui cède face à la pression du peuple en lutte !Nous avons par ailleurs réalisé une peinture avec nos camarades de Rebell, organisation de jeunesse du MLPD.

Elle a salué ceux et celles qui se battent contre l’État turc et contre l’État islamique, agent de celui-ci.

Elle a salué l’ensemble des peuples qui luttent contre l’impérialisme et contre le colonialisme, tout en oubliant pas que, dans les métropoles aussi, les politiques se durcissent. La liberté s’étrangle en ce début de siècle.

Nous avons aussi salué la mobilisation, à Lyon, contre l’extrême-droite, à laquelle nos camarades restés sur place ont participé. Nous remercions l’ensemble de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont rendu ce week-end possible. Que ce soit par la logistique, par la préparation des repas, par la traduction, par la présence ou par l’activité. Nous saluons tout particulièrement nos camarades de l’UPML pour leur travail imposant !

Nous regardons ce week-end comme un succès qui en appelle d’autres.

Ces échanges sont importants à plus d’un titre.

  • En tout premier lieu, ils nous font prendre conscience de l’importance mondiale des organisations communistes. Si, en France, les organisations communistes sont faibles, dispersées, si elles s’ignorent mutuellement, ce n’est pas une fatalité. Nous voyons qu’ailleurs, les organisations qui luttent sous le drapeau rouge sont actives, nombreuses combatives. Elles remportent des succès et grandissent !
  • Ce sont des moments où nous pouvons comparer nos pratiques et débattre sur le fond, en tout camaraderie, en servant comme seul but celui de la lutte. Aucune organisation ne prend le pas sur l’autre, et toutes échangent sur un même pied d’égalité, le but n’étant pas de formater dans un moule unique, mais bien de créer une émulation, de s’enrichir mutuellement, et d’élaborer conjointement les bases d’une stratégie mondiale.
  • Ces échanges nous placent devant nos responsabilité et nous imposent une injonction à lutter, à grandir et à remporter des victoires. Dans les échanges internationaux, ce ne sont pas des vases clos qui se côtoient : ce sont les organisations de pays dominants, de pays dominés, d’organisations qui font face à une répression à des années-lumière de ce que nous vivons ici. Et ce, même en prenant en compte que la situation ne soit pas objectivement réjouissante en France. Le confort de la démocratie bourgeoise et d’un Etat impérialiste est un confort anesthésiant : ils nous laisse le loisir de « jouer à la guerre » entre groupes et chapelles politiques. Pendant ce temps, notre impérialisme ne rencontre pas d’opposition politique sur le fond. Nous avons un impératif à construire un Parti Communiste : celui de remplir les tâches qui nous incombent !

Comme nous l’avions mentionné au cours des échanges de ce week-end : la France, paradoxalement, est une piètre héritière de la Commune. Bien souvent, nous n’en avons retenu qu’un héritage romantique, celui d’une lutte à mort sur les barricades. Mais nous n’avons pas toujours su en retirer l’essentiel : celui du besoin d’un État-major des luttes, qui puisse mobiliser l’ensemble de ceux qui subissent l’exploitation. Un État-major qui puisse aller au-delà des intérêts économiques et étroitement corporatiste. Qui soit capable de synthétiser les aspirations profondes de l’ensemble des exploités et exploitées, des dominés et dominées, et de tracer une voie vers la victoire.

Nous ne prétendons pas être le centre autour duquel se constituera cet État-major. Et nous savons que nous ne sommes pas les seuls à penser cela. Mais la transcription de cette pensée en actes demande deux choses :

  • Acter que cela signifie une volonté unificatrice qui demande de l’énergie, du temps, de la volonté, pour un consensus idéologique minimal et un programme politique capable de répondre aux interrogations de l’époque. Cela ne peut exister qu’au travers d’une lutte immense contre les inimitiés, les méfiances, les chefferies, les sectes. Une lutte contre des tendances que nous hébergeons malgré nous, qui demande une vigilance constante !
  • Une intégration internationale qui nous sorte de notre vase-clôt de pays impérialiste : notre adhésion à l’ICOR, ainsi qu’à l’Alliance Internationale a été motivée en partie par cela. Nous ne sommes pas le centre du monde, et nos interrogations ne nous sont pas spécifiques. D’autres ont les mêmes. Ensemble, nous avons l’espace de discussion, d’échange, pour pouvoir analyser de manière scientifique la situation et nous pouvons produire la synthèse de notre époque. Ensemble nos perspectives sont celles d’avancer sur le chemin d’une nouvelle internationale.

Vive l’ICOR, vive l’Alliance Internationaliste, vive la Commune et vive le communisme !

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