Négociations capitulardes : Suite.

 

Source AFP
Comme nous l’avions mentionné dans un article récent, nous soupçonnions le syndicat étudiant UNEF -au même titre par ailleurs que d’autres courroies de transmission du PS- de préparer un revirement rapide à la suite de quelques négociations.

Pour mémoire, dans notre analyse, nous considérions que l’entrée du MJS ou de l’UNEF dans un mouvement comme celui-ci n’était qu’une méthode pour le Parti Socialiste d’être présent des deux cotés du tableau.

Or, les événements semblent nous donner raison.

Le 11 Avril, une réunion de concertation à ainsi rassemblé 8 organisations de jeunesse, dont l’UNEF, autour d’une table des négociations.

Étaient présents: 

l’Union nationale des étudiants de France (Unef), 
la Fédération des associations générales étudiantes (Fage)
le Syndicat général des lycéens (SGL),
l’Union nationale lycéenne (UNL),
la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL),
la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC),
le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC)
Promotion et Défense des Étudiants (PDE). 

Si nous trouvons dans cette liste des organisations plutôt correctes d’un point de vue de ligne syndicale, comme le SGL, il est à noter que trois des invités sont des courroies du PS: UNEF, UNL et FIDL. La présence des corporations comme la FAGE (non opposée à la loi) ou de PDE (carrément réactionnaire) contribue à donner à cette réunion une saveur étrange, et à amplifier les inquiétudes qu’il est possible d’avoir à son sujet. 

A l’issue de cette réunion, l’UNEF s’est fendue d’un communiqué célébrant le cap franchi dans la négociation, et saluant les annonces comme positives et encourageantes. 

A savoir:

-La surtaxe des CDD.
-Des bourses d’accompagnement pendant 4 mois pour les jeunes diplômés.
-Une promesse d’une meilleure rémunération pour les apprentis mineurs (ceux là même qui pourront travailler jusque 10 h / jour et 40 h / semaine)
-Des places réservées en IUT et BTS pour les Bac Pro.

Ces points, pour l’UNEF, comme pour ses alliés, seraient à saluer d’une salve de la victoire. Or, ce qui en ressort, c’est leur caractère de cadeau électoral. En effet, ce sont des aspects hautement périphériques de la loi travail, des aspects particulièrement secondaires qui ont été évoqués. Elle ne feront rien avancer du tout, ne seront jamais garantis, et permettront à ces organisations de se pavaner en prétendant avoir sauvé -une fois de plus- l’univers.

Le caractère éminemment corporatiste des réponses données, qui ne concernent que les étudiants et lycéens, est une manière également de fractionner le mouvement, en permettant à une part de celui-ci de se déclarer satisfait, et de retourner vaquer à ses occupations, abandonnant les autres. 

Les aménagements de la loi sont intolérables tant que son cœur est toujours présent. 

Alors que le nœud gordien de cette loi, c’est l’inversion des normes, la subordination de la loi à l’accord d’entreprise. Tant que ce nœud n’est pas tranché, toute victoire est illusoire, et tout gain, toute promesse, balayé par l’irruption de la réalité. Il n’est pas question de négociation sur quoique ce soit si cet aspect n’est pas liquidé. 

La césure dans le mouvement approche: 

Déclaré satisfait par ces annonces, William Martinet, président de l’UNEF, a cependant émis un bémol, disant qu’ils continueraient à participer à la mobilisation. Cette annonce, cependant, laisse planer un doute. Considérant que, pour leur base, les conditions d’un retour à la normale sont atteintes, il est douteux de les voir continuer à impulser un travail de mobilisation.

Après tout, comment mobiliser contre cette loi tout en prétendant que le bouclier formé par ces organisations a marché et a protégé les lycéens et étudiants contre tous les méfaits ? 

 Au contraire, nous devons nous attendre à un revirement de leur part et à une exigence de retour à la normal. Les examens arrivent, le bac aussi. 

L’UNEF, la FIDL, l’UNL ont atteint, en vérité, leurs objectifs: se faire voir, continuer à maintenir leur emprise dans les lycées et les universités, et continuer à maintenir le mythe que le PS s’est juste égaré, mais qu’il n’est pas idéologiquement un agent du capitalisme.

Pas d’illusions, juste la lutte.

Ce mouvement n’est nullement terminé. Au contraire, il se développe toujours. Face au gouvernement, agent servile du capitalisme, nous devons faire preuve d’une unité de fer. Tant que la victoire complète contre cette loi n’est pas acquise, il est essentiel de poursuivre cette lutte. 

Nous ne devons pas prêter attention aux mutliples cadeaux empoisonnés qui sont tendus pour diviser le mouvement. tant que cette loi n’est pas complètement retirée, il ne peut y avoir de victoire. 

Les promesses qui nous sont faites d’aménagements et d’amélioration de la loi ne seront que des mensonges et des illusions si jamais son point central est intact.

Negocier, c’est plus que jamais capituler. Notre lutte doit aller jusqu’au retrait complet de cette loi.

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