Manuel Valls candidat aux primaires.

 

L'annonce est tombée. 

Dans son fief d'Evry, Manuel Valls, actuellement premier ministre, à annoncé sa candidature à la primaire de la gauche, qui se tiendra à la mi-janvier. 

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(Manuel Valls lors de l'anniversaire du SPD en Allemagne)

Après avoir brocardé, durant l'été, la "gauche de la gauche" sur l'affaire du Burkini, la déclarant "inassimilable", le voilà qui tient un discours à l'opposé totale:  «Je constate la division. Mais jusqu'à quand allons-nous subir ce spectacle? Il y a une exigence de rassemblement.» Après la ligne dure, Valls serait sur une position de synthèse ? Dans le fond, sa position est très pragmatique: «Je ne veux pas que la France revive le traumatisme de 2002. L'extrême droite est aux portes du pouvoir. Son programme ruinerait les petites gens et les retraités. Il nous ferait sortir de l'Europe, et de l'Histoire. À nous tous de la renvoyer dans les cordes», à lire entre les lignes: "je suis le seul espoir contre Le Pen, ralliez-vous à mon panache." Pour autant, n'est ce pas, la position sur l'Europe mise de côté, précisément le bilan du PS au pouvoir que le candidat énonce ? De même: «Je veux me battre contre la droite, son candidat, son programme, ses vieilles recettes des années 80, qui nous présente comme une avancée un recul social généralisé. Je ne veux pas que les fonctionnaires travaillent plus pour gagner moins. Je ne veux pas que nos enfants aient moins de professeurs. Je ne veux pas que l'on casse notre sécurité sociale», pour autant, c'est là encore le bilan du Parti Socialiste. Qu'il n'y aie pas eu trop de saccage dans les rangs des enseignants est certes une vérité partielle, après tout, ne sont-ils pas une des catégories sociale qui votent le plus PS ?

Ironique combat, hormis cela, que celui d'un Manuel Valls redevenu subitement de gauche, après le passage au 49.3 d'une loi El-Khomri qui liquide l'existence du code du travail.

 Dans tous les cas de figure, le Parti Socialiste à déjà jeté l'idée de faire un programme par dessus-bord. La primaire ne se résumera donc qu'a des affrontements de personnalités. Dans celle des candidats en lice, celle de Valls apparaît comme glaçante. Apôtre du tout sécuritaire, incarnant une ligne dure contre les immigrés et les mouvements sociaux, l'homme à la mâchoire perpétuellement crispée sera t'il le candidat contre Fillon ? 

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( Manifestation de soutien à des sans-papiers de Lille en grève de la faim pour demander leur régularisation le 7 janvier 2013 rue de Solférino, Paris.)

Si c'est le cas, les élections promettent d'être un spectacle particulier, où il est à craindre que les débats et l'agitation ne jettent de l'huile sur le feu de la réaction. Qu'elle soient une bataille alignée sur l’extrême-droite.
Les élections ne changent guère de choses. Mais le racolage populiste fait par les candidats laisse des séquelles. Pour eux c'est un jeu, pour d'autre ce sont des tracas, des difficultés, des vies brisées par la xénophobie, le racisme, le sexisme, l'homophobie et bien d'autres.

Tous les candidats se comportent en laquais de la démocratie bourgeoise, du pouvoir des capitalistes, tous se comportent en agents de l'impérialisme français.

Nous n'allons pas appeler à voter. Le débat et la lutte ne se trouvent pas là. Nous devons reconstruire le camp du peuple, le camp des progressistes. Lutter, ce n'est pas mettre un bulletin dans une urne pour "le moins pire", c'est avant tout construire les outils de combat qui apporteront, non pas la promesse, mais la garantie d'un avenir meilleur.

Pas une seule voix pour les partis bourgeois !
Ne donnons aucun crédit à ces mythes électoraux !
Le pouvoir n'est pas dans l'urne, il est dans le combat !

 

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