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Sur les purges au sein du MJCF - Unité Communiste

Sur les purges au sein du MJCF

Nous assistons depuis plusieurs semaines à une vague de purges au sein du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF), dont celles du MJCF du Nord (59) et de la Loire (42). Ces sections sont parmi les plus développées : ce sont celles qui ont le plus de membres formés, la pratique la plus poussée et le plus de relations avec d’autres organisations. Ce sont donc les sections qui réussissent à avoir le niveau théorique nécessaire pour remettre en cause les positions politiques du MJCF et du Parti communiste français (PCF), mais également, qui ont l’envergure nécessaire pour bousculer le fonctionnement du MJCF. Pour le PCF, ce sont donc des antennes dangereuses qui doivent être exclues.

Ces purges ne sont pas une grande surprise ! Elles ne sont qu’une énième démonstration de l’impossibilité de changer le PCF (et par extension le MJCF) de l’intérieur. Ces purges, comme toutes les précédentes, étaient nécessaires. Est-il possible d’être révolutionnaire dans une organisation réformiste, sans organisation révolutionnaire ? Non. Le MJCF du Nord a communiqué ouvertement à ce sujet, en faisant une autocritique pour leur aveuglement face à la réalité du MJCF et du PCF. Cela montre le fond du problème, qui n’est pas le manque d’indépendance du MJCF par rapport au PCF, mais le fait de croire que le MJCF pourrait en être indépendant. Il est normal que de jeunes militantes et militants croient en ces illusions. Mais, il est moins normal que des militantes et militants plus aguerris aient pu ou puissent toujours croire en celles-ci, c’est-à-dire en la possibilité de transformer le PCF de parti réformiste en parti révolutionnaire.

Nous ne leur jetons pas la pierre pour autant. La période actuelle ne peut que produire ce genre d’erreurs. Aujourd’hui en France, le prolétariat français est aristocratisé, c’est-à-dire embourgeoisé et allié à l’impérialisme français (« corrompu et soudoyé » par la bourgeoisie), et les organisations communistes sont soit réformistes soit réduites à l’état de sectes insignifiantes. Dans cette situation historique de faiblesse du mouvement ouvrier et communiste, il est très difficile d’avoir une ligne politique claire. Que faire ?

Les précédentes scissions du MJCF, dans les années 2000 et 2010, n’ont pas réussi à se développer : les militantes et militants, toutes et tous peu formés, ont pour la plupart quittés le mouvement communiste, épuisés par le manque de sens et de résultats de leur pratique, ainsi que par les conflits internes (par exemple, dans les cas de violences sexuelles). Cette génération, aujourd’hui trentenaire, a été décimée par la médiocrité du mouvement communiste. La sincérité et l’enthousiasme ne suffisent pas pour construire l’alternative révolutionnaire et sortir de l’impasse réformiste.

Nous avons déjà défendu dans plusieurs de nos documents quelles étaient les tâches des communistes dans la période actuelle : la formation de cadres, la construction d’organisations révolutionnaires et la lutte idéologique au sein du mouvement communiste. Nous avons déjà critiqué le manque d’ambition et de sérieux du mouvement communiste français. Aujourd’hui, nous voyons la prise d’indépendance de plusieurs sections du MJCF comme quelque chose de positif parce que celles-ci auront désormais la possibilité structurelle de se construire, en théorie et en pratique, et arrêteront de perdre une énergie et un temps précieux à lutter pour transformer ce qui ne peut l’être (le PCF). Il est préférable pour le mouvement communiste français d’avoir des Jeunesses communistes de plus en plus radicales, plutôt que des Jeunesses communistes bridées par un parti social-démocrate. D’autant plus que les pertes matérielles qu’engendre cette indépendance (comme les locaux et les tracts gratuits) peuvent permettre le développement de nouvelles méthodes ingénieuses et originales d’organisation et de lutte.

Cependant, il ne sert à rien de chercher à développer une organisation de jeunesse de masse sans avoir d’abord une organisation communiste de cadre pour l’organiser et la diriger. Or, cette organisation n’existe pas. Les jeunes communistes se sont libérés d’une direction réformiste mais ils doivent maintenant en créer une révolutionnaire. Nous leur souhaitons de travailler patiemment leur nouveau projet plutôt que de foncer tête baissée et de se perdre dans le mouvementisme. Nous leur souhaitons de former une structure indépendante au sein de laquelle elles et ils pourront développer leur idéologie.

Les communistes ne doivent pas avoir peur devant la tâche de construction d’une organisation révolutionnaire, même lorsqu’ils et elles sont peu nombreux. Toutes les grandes organisations commencent petites, nous n’échapperons pas à cette règle en France. Peu importe d’où nous partons, nous devons tout faire pour construire le Parti, et pour ne pas nous perdre dans l’opportunisme. Le chemin est long et sinueux, mais il n’y en a qu’un, et il n’a pas de raccourci. Les communistes s’engageant sur cette voie doivent s’armer de patience et avancer en sachant que la qualité nécessaire à la création du Parti ne s’obtiendra qu’au bout d’un travail collectif difficile de plusieurs décennies.

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