Pensionnats de l’horreur au Canada


Une plaie encore ouverte du génocide des Indigènes.

215 corps d’enfants ont été retrouvés enterrés discrètement sous le pensionnat de Kamloops, en Colombie-Britannique. Cette nouvelles effroyable révèle une réalité qui n’a rien de secret pour les indigènes d’Amérique, mais qui passe sous le nez des colons Canadiens, masqué et maquillé pendant des siècles.

Les “Pensionnats Résidentiels Indiens” sont une institution publique canadienne crée dans les années 1820 par le “Département des Affaires Indiennes”, et dont le dernier camp a fermé ses portes en 1997, gérée par l’église catholique canadienne et financée par l’état. On peut déjà s’exaspérer du titre de ce département et de ce programme, mais ce n’est que la surface de l’ampleur de ce programme de nettoyage ethnique.

Leur but est simple, arracher à leurs parents et communautés les enfants indigènes (Premières Nations, Métis et Inuit), et les emprisonner dans des camps de torture et de lavage de cerveau, pour les conformer à la culture coloniale Canadienne, effacer leurs racines, donc pour citer les coupables “tuer l’indien dans le coeur de l’enfant”. Les “écoles” étaient suffisamment distancées géographiquement des réserves pour empêcher tout contact entre les enfants et leur communauté. Les réserves existent évidemment toujours, et sont des prisons en plein air pour les Indigènes.

Un bilan terrible :

Le bilan est accablant, des centaines et centaines de milliers d’enfants soumis à la torture, aux abus physiques, psychologiques, et sexuels, à l’hygiène déplorable du pensionnat, à la privation de nourriture, aux maladies, et privés de leur identité (voir le Gradual Civilization Act de 1857, qui efface littéralement le nom des Indigènes soumis à cette loi, pour le changer en un nom anglo-saxon ou francophone), et des milliers d’enfants massacrés à travers le pays, morts de maladie ou assassinés directement par leur geoliers. Les survivants, subissant les effets dévastateurs du traumatisme se sont organisés dans des structures associatives, mais font face a une relative indifférence, jusqu’à ce que les cadavres surgissent, littéralement.

Justin Trudeau, le premier ministre libéral au visage de poupon, s’est indigné de la nouvelle, renvoyant la balle de la culpabilité vers l’église, oubliant que ces pensionnats sont le fait non seulement de l’état et de l’église, mais surtout du Canada en tant qu’entité coloniale. Trudeau s’est fait connaitre pour sa plastique avantageuse et sa langue de bois, faisant rêver les libéraux du monde occidental comme un gendre progressiste idéal, oubliant que sa politique reflète la déshumanisation totale des indigènes dans une société coloniale d’installation. On pense à la révélation navrante des costumes racistes qu’il a pu porter dans sa jeunesse, mais surtout le soutien de l’état à l’établissement de pipelines sur les territoires des natifs pour engraisser les géants du pétrole et du gaz. On ne sera pas dupe sur les excuses ou larmes versées par l’état colonial canadien devant l’état de fait. N’oublions pas non plus la responsabilité directe de la France dans cette campagne continue de nettoyage ethnique des autochtones, qui a commencé lorsque le territoire de l’actuel Canada était un dominion français.

Un pays trop poli pour être honnête :

Le Canada, est souvent peint stéréotypiquement comme un pays moderne, propre et utopique, ou tout le monde est poli et généreux, à contrario de son voisin plus bruyant, les Etats Unis, dont les plaies béantes de l’impérialisme et de l’esclavage sont plus difficiles à ignorer. La réalité est que le Canada a toujours été un empire colonial brutal et génocidaire, dont les campagnes d’assimilation et conquêtes contre les Indigènes sont à discuter au présent.

Au fil des années, des commissions étatiques ont établi des bilans des conséquences de ces écoles, en terme de morts, enfants disparus, suicides et effets traumatiques, des efforts maigres de réconciliation et compensation ont été proposés. Mais la véritable victoire n’est pas une réconciliation, car il n’y a pas de réconciliation possible entre colonisés et colons. On ne peut pas parler d’excuses publiques et passer à autre chose quand le système en place qui propose réconciliation est celui qui est né directement de ce génocide, et dont ces pensionnats, réserves, pipelines sont des phases parmi d’autres. La victoire c’est la fin des colonies, la fin du Canada comme entité, la libération et l’émancipation véritable des peuples autochtones, le droit des peuples de disposer d’eux même, de vivre leur identité et faire vivre leur culture et leurs enfants, la mort de l’impérialisme. On ne peut pas recevoir un pardon sous forme monétaire lorsque l’immense territoire que représente le Canada est une terre arrachée et qui, elle, n’est pas l’objet de cette restitution et de réconciliation.

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