Communiqué unitaire
Le 8 mai, nous allons avoir le droit aux grands discours hypocrites des capitalistes se félicitant d’une victoire contre le fascisme, qui serait, d’après leur discours, un ennemi extérieur au capitalisme.
Dans les faits, nous le savons, le fascisme n’est rien d’autre que la manifestation la plus violente du capitalisme et la période de 39-45 nous l’a bien montré : les monopoles, notamment ceux de l’industrie de la guerre, n’ont fait que grandir au péril des travailleuses et travailleurs. C’est pourquoi il est d’autant plus pénible de voir le gouvernement français, à la botte des monopoles français, souillait la victoire antifasciste en se la réappropriant.
Effectivement, que ce soit en effaçant des pans entiers de la résistance, de ses organisations, en effaçant les luttes de ses figures les plus combatives ou encore en omettant le rôle décisif et clé de l’URSS dans la victoire antifasciste, les révisionnistes historiques veulent nous faire oublier que la résistance était communiste, syndicaliste, et que son fer de lance était notamment la structure communiste du FTP-MOI composée de travailleuses et travailleurs immigré.e.s.
N’oublions pas l’insurrection de Villeurbanne, visant à libérer la ville des fascistes et menée par le bataillon « Campagnole » du FTP-MOI.
N’oublions pas Lucien Sportisse résistant communiste juif Algérien luttant contre le colonialisme et le fascisme, assassiné par l’État fasciste à Lyon.
N’oublions pas Pierre Semard, cheminot et résistant syndicaliste lyonnais assassiné par l’État fasciste.
N’oublions pas Rosa Arpe Brunel, militante communiste italienne organisant la résistance sur Vaulx-en-Velin.
N’oublions pas Henri Krischer, résistant communiste juif polonais organisant la résistance sur Villeurbanne, du bataillon « campagnole » FTP-MOI.
N’oublions pas Yvonne Chanu, luttant pour l’émancipation des femmes aux côtés du parti communiste et organisant la résistance sur Villeurbanne.
N’oublions pas que c’est la bourgeoisie française qui construit la tombe des conquis de cette victoire, et, qui précipite le processus de fascisation tout en étant responsable de la montée de la réaction.
C’est cette même bourgeoisie qui hérite directement des crimes coloniaux commis par le gouvernement mis en place le jour même de la victoire antifasciste :
Le 8 mai, n’oublions pas de commémorer également les crimes coloniaux commis en Algérie, le massacre de Sétif, Guelma et Kherrata commis par l’armée française, sans cesse effacés des mémoires de la « victoire républicaine contre le nazisme ».
Ces crimes coloniaux commis pour maintenir le joug de la bourgeoisie française sur le peuple algérien ont les mêmes racines que les crimes fascistes commis sur le territoire français et surtout, le même criminel : l’impérialisme, stade suprême du capitalisme. N’oublions pas que les résistantes et résistants qui ont lutté contre le fascisme étaient les mêmes qui luttaient contre le colonialisme français qui maintenait sa poigne, notamment sur l’Algérie. Encore aujourd’hui, la bourgeoisie française poursuit ces crimes coloniaux sans vergogne, que ce soit en Kanaky occupée, en Palestine ou encore avec le pacte colonial. L’État français condamne et déporte les résistants kanaks qui luttent en Kanaky occupée contre le colonialisme français et réprime les militants pour la lutte du peuple palestinien.
Le 8 mai 1945 nous montre que la lutte contre le fascisme ne peut être que révolutionnaire et ne peut être efficace que si elle lutte contre le système qui met en place le fascisme : le capitalisme.
La lutte antifasciste sera révolutionnaire et luttera pour une nouvelle société : le socialisme-communisme. La lutte antifasciste pour vaincre doit être dirigée contre le capital. Sa victoire sera celle du prolétariat révolutionnaire vers une nouvelle société : le socialisme vers le communisme. Derrière le fascisme se cache le capital — la lutte antifasciste est internationale.
Union de la jeunesse communiste – cellule de Lyon
Ligue de la jeunesse révolutionnaire
Comité féminin populaire
Unité communiste