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Victoire du référendum pour d’indépendance du Kurdistan Irakien

Le 27 septembre dernier ont été annoncés les résultats définitifs du référendum qui s’est tenu dans la région autonome du Kurdistan d’Irak, et questionnant les kurdes sur leur volonté d’indépendance. Le résultat parle de lui même, sur 3 305 952 votants (72% de participants), 92,73% ont voté en faveur du oui contre 7,27% de non. Un véritable cri de victoire a retenti au sein du peuple kurde, une victoire sur le papier, pour le moment, mais non encore transcrite dans les faits.

Si le résultat de ce référendum est une véritable onde de choc dans le Moyen-Orient et dans le monde, le combat pour l’indépandance et l’unification n’est pas terminé pour autant. Le Kurdistan Irakien n’est pas au bout de ses peines, et sa direction politique ne lui facilite pas la tâche. Cette part du Kurdistan est jusqu’ici province de l’État irakien,, bien que bénéficiant d’une certaine autonomie. Elle est dirigée par une clique ambiguë, mi-bourgeoisie compradore, mi-appels à l’indépendance.Le le chef de file de celle-ci est l’héritier d’une lignée de seigneurs féodaux, Massoud Barzani. Barzani, au cours des dernières années, ne s’est guère montré un allié fiable pour ses frères et sœurs. Ainsi, ses forces combattantes, les Peshmergas, on eu un rôle plus que douteux dans la guerre. Ils ont cédé sans combattre le terrain à Daesh, mais, en revanchen s’en sont déjà pris aux YPG dans le Rojava, jouant un rôle d’allié objectif des Turcs dans le secteur.

Par ailleurs, le président du Kurdistan irakien a déclaré, suite à la victoire du oui, que celle-ci n’impliquerait pas une déclaration d’indépendance immédiate, laquelle ne serait effective qu’après négociation avec Bagdad. Une rétractation qui ne surprend guère, pour un représentant d’un parti qui s’est montré, à de nombreuses reprises, empêtré dans un jeu de double-face. N’oublions, pas en effet, que la lutte concrète contre l’impérialisme, contre le fasciste Erdogan et ses alliés et contre les obscurantistes de Daesh, s’est passée de l’appui de Barzani. Elle est menée depuis le début par les troupes du PKK, par les forces révolutionnaires kurdes et les troupes du TKP/ML – TIKKO. Plus qu’une volonté d’indépendance, c’est un projet de société, d’égalité et de justice qui est porté par ces organisations. Il s’agit du projet que nous soutenons.

La volonté de Barzani d’obtenir l’indépendance par la négociation, en plus de trahir volonté populaire des Kurdes, est le reflet d’un réalité dramatique. Aucune des forces présentes dans la région ne souhaite entendre parler d’un Kurdistan indépendant. En Irak, Bagdad a d’ores et déjà réclamé le contrôle sur les aéroports. Dans la théocratie voisine, près d’une centaine de militants et militantes kurdes ont été arrêtées depuis lundi pour avoir osé exprimer leur soutien à la victoire du oui. Jeudi dernier, Binali Yildirim, le bras droit de Erdogan, a demandé la tenue d’un sommet Ankara-Téhéran-Bagdad, pour coordonner les actions contre la partition irakienne et contre la guérilla. Trois pays dont les antagonismes restent vivaces -gardons en mémoire le conflit meurtrier Iran/Irak entre 1980 et 1988- tombent soudain d’accord sur cette pierre d’achoppement qui réunit les ennemis d’hier : pas d’Etat pour les kurdes.

Le risque d’une croisade antikurde est fort. Le camouflet que représente le référendum passe pour une véritable provocation, une véritable défiance face aux frontières héritées du démantellement de l’Empire Ottoma.

Face à la menace, la réponse des Kurdes est invariablement la même, la résistance populaire. Ainsi, les forces présentes dans le Rojava ont déjà annoncé qu’elles interviendraient en Irak en cas de conflit ouvert. Face à ses bourreaux, le peuple kurde continuera de mener son combat exemplaire, jusqu’à la victoire finale.

Nous, communistes, soutenons inconditionnellement la lutte héroïque du peuple kurde. Nous soutenons les organisations révolutionnaires qui, chaque jour, œuvre non seulement pour la liberté et la justice, mais aussi, contre la réaction, le fascisme, l’obscurantisme et l’impérialisme.

Cette victoire du référendum, et l’opposition qu’elle sucite, ne peut que faire écho à la situation qui se profile en Catalogne. Les volontés populaires sont systématiquement broyées, bannies, et écrasées quant elle vont à l’encontre des interêts des bourgeoisie.

Vive la lutte de libération nationale et vive le Kurdistan libre, indépendant et unifié ! Halte aux menées des réactionnaires et aux trahisons !

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