Manifestations anti-corruption en Roumanie.

Dans la nuit du 1er au 2 février, des centaines de milliers de Roumains et de Roumaines ont pris la rue. Ils et elles sont descendus pour manifester leur colère contre le gouvernement social-démocrate en place.

La raison est simple : la décision de ce gouvernement d'assouplir les lois anti-corruption, en dépénalisant certains délits, prétextant une harmonisation de la loi roumaine avec les standards européens en matière de justice.

Le gouvernement défend bec et ongle sa politique, mais montre déjà des signes de fracture : ainsi le ministre des « milieux d'affaires, du commerce et de l'entrepreneuriat » Florin Jianu a présenté sa démission dès le lendemain des manifestations, ouvrant la voie à d'autres départs.

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Dans le collimateur des manifestants, le Parti social-démocrate roumain, majoritaire au parlement et jouant un rôle central dans la vie politique roumaine depuis la chute de Ceausescu. Désavoué à plusieurs reprises, revenu au pouvoir à grands coups de promesses de lendemains qui chantent, le PSD démontre de manière éclatante la faillite de la social-démocratie. Jamais la politique du moyen terme entre la bourgeoisie et les exploités ne peut aboutir à autre chose que la simple soumission au pouvoir des premiers contre les seconds.

Son fondateur et ancien dirigeant, Ion Iliescu, ancien proche de Ceausescu, président de la Roumanie nouvellement « démocratique » après la chute de ce dernier, a d'ailleurs été récemment mis en accusation pour crime contre l'humanité pour les minériades des 13-15 juin 1990.

 

En tant que communistes, dénonçant la ligne du XXe congrès du PCUS, et la liquidation du léninisme, il est pour nous impensable de faire l'éloge du régime « national-communiste » de Nicolae Ceausescu. Néanmoins, nous ne pouvons que constater les effets catastrophiques qu'a eu la chute du bloc de l'Est dans la vie des citoyens de ces pays. Le social-impérialisme soviétique, malgré son renoncement au socialisme, restait marqué par un contenu de protection sociale hérité de la période stalinienne.

Que ce soit en Roumanie, ou dans les autres pays d'Europe de l'Est et de l'ex-URSS, la thérapie du choc, et la libéralisation forcée de l'économie, ont ouvert la porte à la corruption pour qui sait être le plus crapuleux. Tandis qu'une poignée d'oligarques bâtissait des fortunes constituées de milliards de dollars, les ouvriers des usines comme des champs, les travailleurs manuels et intellectuels, découvraient la liberté d'être pauvre et de pouvoir choisir le visage de leurs exploiteurs. Ils et elles découvraient le bonheur infini de pouvoir payer leur logement, leur santé, leur alimentation à des prix définis par le marché et la spéculation.

 

L'image occidentale de la corruption renvoi aux « bakchich » versés à des douaniers et des policiers peu scrupuleux. Pourtant, le Penelopegate, tout comme bien d'autres affaires, impliquant Dassault, Balkany, Cahuzac, Lagarde et bien d'autres, révèlent le vrai visage de ce qu'est le monde politique bourgeois.

Comment blâmer cela ? Tout est un marché, y compris l'achat des hommes et femmes politiques. Tout peut être une carrière, y compris dans les salons, dans les fauteuils des assemblées, où indemnités et commissions se cumulent, se conjuguent aux pots-de-vin et aux avantages indirects.

Le pouvoir bourgeois est le pouvoir de la corruption. Nous sommes solidaires du peuple Roumain dans sa lutte contre la corruption, contre une bourgeoisie rapace.

Le capitalisme vente la chance du succès ouverte à tous. Vente le ruissellement de la richesse sur toute la population, sur le Monde.

Mais il n'est que la misère, la pénurie, l'appauvrissement, le gâchis et la destruction.

A bas le capitalisme ! Vive la lutte des peuples !

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