Contribution du Parti Communiste Prolétarien de Côte d’Ivoire.

Nous publions cette contribution écrite par le PCPCI – ICOR sur la question du socialisme pour nourrir le débat sur ce sujet fondamental. Nous saluons le travail de cette organisation, qui lutte contre l’impérialisme en Côte d’Ivoire et plus particulièrement contre l’impérialisme français.

Nous considérons que l’impérialisme français ne doit jamais passer au second plan dans nos ennemis, et lutte contre son influence ne doit pas être occulté, y compris par les questions des USA, de l’OTAN, de l’UE ou d’autres organisations.

L’ennemi premier est dans nôtre pays !

Qu’est ce que le socialisme ?

La République dans un pays socialiste diffère radicalement des Républiques des vieux Etats capitalistes surannés, démodés qui résistent temps bien que mal à la loi historique de l’histoire: leur disparition pure et simple.

En quoi consiste cette différence ? En premier lieu dans la base économique, dans la structure de la société et dans la superstructure que reflète cette base. La classe ouvrière, la paysannerie et les autres travailleurs exercent le pouvoir à travers les organes représentatifs et directement. Les ouvriers, les paysans, les autres travailleurs participent activement au gouvernement du pays qui est leur gouvernement; à la gestion de l’économie, à la discussion des lois, et des plans économiques, au contrôle de l’activité des organes du pouvoir, etc. Les ouvriers, les paysans, les autres travailleurs ont le droit d’exprimer librement leurs opinions sur tous les problèmes d’intérêt public ou personnel. Ces droits leur sont assurés par la constitution.

En République socialiste de dictature du prolétariat et dans l’intérêt des ouvriers, des paysans et des autres travailleurs, le socialisme se construit dans les domaines économique, culturel, éducatif, scientifique etc. Tout le pouvoir d’Etat émane du peuple travailleur et lui appartient. Le Parti communiste œuvre, fait en sorte que la patrie socialiste soit pleinement indépendante de l’extérieur, qu’elle ne soit jamais mise en danger par les classes dépossédées de leur pouvoir économique, politique, militaire et moral.

La société socialiste se distingue par le fait qu’elle est gouvernée par les lois de la dictature du prolétariat et de la démocratie socialiste. Les droits et les devoirs des citoyens sont définis de manière à concilier les intérêts de la société et ceux des individus avec pour priorité les premiers sur les seconds. La priorité de l’intérêt général est le principe sur lequel chacun se guide dans sa pensée et dans ses aspirations. Pour que le souci de l’intérêt général puisse tout primer et que les biens faits qu’apporte le système socialisme se réalisent pleinement, tous les travailleurs participent largement à la direction de l’Etat de dictature du prolétariat et de l’économie.

En République socialiste, les citoyens sont réellement égaux devant la loi, la différence de salaire entre l’ouvrier et l’employé est réduite. Le rapport du salaire d’un ouvrier au traitement d’un haut fonctionnaire est de un à deux.Mais comment le traitement d’un haut fonctionnaire peut-être si peu supérieur au salaire de l’ouvrier ? La réponse est: s’il en est ainsi en République socialiste, c’est parce que l’Etat de dictature du prolétariat, avec ses lois justes a sanctionné, c’est-à-dire, applique les principes marxistes-léninistes sur les salaires.

Voici ce que Lénine dit de ce problème «Le tournant de la démocratie bourgeoise à la démocratie prolétarienne consiste dans «la suppression… de tous les privilèges pécuniaires attachés au corps des fonctionnaires, (dans) la réduction des traitements de tous au niveau des salaires d’ouvriers. Lénine œuvres éd s t 25 p 496» Une des mesures prises par la Commune de Paris et que Marx a mise en lumière, a été la réduction des traitements des fonctionnaires. Raison pour laquelle, la République socialiste ne permet pas d’abus dans l’application du principe de la rémunération selon le travail.

Cela, pour éviter qu’apparaissent de couches de travailleurs qui se mettent au dessus des autres, ce qui conduit au révisionnisme. Le Parti communiste œuvre par un travail d’éducation pour élever la conscience des hommes en sorte que chaque travailleur soit rémunéré selon la quantité et la qualité du travail fourni. Il fait en sorte que les membres de la société socialiste épurent leur conscience les survivances capitalistes. Il cultive l’amour et le respect de l’homme pour l’homme, chacun s’efforçant patiemment d’aider son camarade à corriger ses erreurs et à condamner lui-même son geste, lors qu’il enfreint les lois qui régissent les rapports juridiques et les normes socialistes de la société. La réalisation de cette situation révolutionnaire passe par la liberté de parole, la discussion large et approfondie des problèmes les plus divers par les ouvriers, les paysans et les autres travailleurs, en un mot, par le peuple: la véritable démocratie pour le peuple par le peuple est concrètement appliquée.

En République socialiste de dictature du prolétariat, il existe sous des formes les plus appropriées et les plus démocratiques, la liberté complète pour le peuple, faute de quoi, le pays ne pourrait s’épanouir. Contrairement aux débats au sein des Assemblées des vieux pays capitalistes, les débats dans le Parlement de la République Socialiste ne se font pas pour le seul goût du débat. Un problème politique ou économique soumis à l’examen de l’Assemblée est préalablement l’objet de discussion et de débats passionnés ainsi que de propositions et de débats constructives au sein même des masses travailleuses et de leurs organisations, débats que les députés suivent pour entendre la voix des masses, en y participant activement.

Rien ne se fait selon le désir des uns et des autres, ni par diktat d’en haut, tout est regardé à travers le prisme de l’intérêt général. Les problèmes sont débattus et examinés soigneusement avant d’être soumis à l’approbation de l’organe suprême du pouvoir d’Etat, chose impossible dans les vieux Parlements bourgeois surannés des pays capitalistes où le peuple est tenu à l’écart, n’est ni consulté régulièrement dans les questions importantes, même le référendum mentionné dans les Constitutions de ces pays n’est pas utilisé correctement de peur des sanctions du peuple contre la bourgeoise capitaliste.

Le socialisme n’admet qu’un seul parti: le Parti Communiste reconnu par la constitution. C’est une situation nouvelle propre à une démocratie d’un nouveau type supérieur, comme un phénomène de la démocratie socialiste. Pourquoi ? Parce que, le parti unique du système d’Etat socialiste correspond au fait historique caractérisé par l’absence de capitalistes, de propriétaires fonciers et de propriété privée des moyens de production et de la terre.

Suivant la loi fondamentale d’un Etat d’un pays socialiste, l’Etat est un Etat des ouvriers et des paysans qui constituent la majorité. Il n’y existe aucun motif de lutte des classes entre exploiteurs et exploités. Il ne saurait non plus y exister d’opposition des partis. C’est la vie même. Le peuple du pays où est instauré le socialisme ignore la lutte intestine des partis. Le peuple est uni tant dans ses tâches pacifiques que dans la défense de sa patrie. Comment concevoir dans ce cas deux, trois, ou plusieurs partis au pays du socialisme ? Le pouvoir appartient au peuple et au peuple seul qui est le maître de toutes les richesses de la terre. C’est dans l’intérêt exclusif du peuple que travaillent l’industrie et l’agriculture socialistes. Seuls les représentants des ouvriers, des paysans, des soldats, des intellectuels, les élus du peuple, exercent le pouvoir. Et les intellectuels socialistes constituent une partie intégrante de la classe ouvrière et de la paysannerie.

La démocratie socialiste: la démocratie prolétarienne est en vérité, le pouvoir du peuple par le peuple, c’est-à-dire la vraie démocratie qui est reflétée dans le parti Communiste, par l’État prolétarien. La nature même de la démocratie socialiste où il n’existe pas de chômage, où la santé est gratuite pour tous, le transport gratuit, l’école gratuite, le logement gratuit etc., où il n’existe pas de classes hostiles, mais des classes amies: le prolétariat et la paysannerie, où il n’y a plus des classes qui exploitent et oppriment, ne laisse pas de place à un deuxième parti politique, dans la mesure où, les causes qui font surgir au cours de l’évolution historique plusieurs partis n’existent plus. On ne peut pas inventer artificiellement un deuxième ou plusieurs partis pour faire plaisir aux adorateurs de la vielle démocratie bourgeoise de la vieille société bourgeoise capitaliste renversée.

L’Etat prolétarien est une formation d’un type nouveau; c’est un Etat socialiste. De même, sa démocratie est d’un type nouveau. Sa nouveauté réside dans le fait que c’est une démocratie authentique. L’unité de la démocratie socialiste et le système du parti unique qui en est la base constituent le résultat d’un processus historique et non une vue d’esprit de qui que ce soit. Quand les ouvriers et les paysans prennent le pouvoir et instaurent le socialisme, le capitalisme ne disparait pas en un jour.

Certaines entreprises privées continuent à exister. Les classes capitalistes demeurent y compris des partis d’opposition. Mais comme les conditions qui sont à la base de la naissance des partis: le capitalisme, la bourgeoisie, les trusts; la propriété privée des moyens de production, l’oppression et l’exploitation ont disparu, il n’y a plus des hommes qui exploitent d’autres hommes comme dans la vieille société capitaliste. C’est le socialisme qui l’emporte dans la vie à travers la dictature du prolétariat: la démocratie de la majorité du peuple sur la minorité bourgeoise renversée pour l’empêcher de revenir au pouvoir. L’influence des partis bourgeois et petits bourgeois décline. Ce processus peut durer et nul ne peut dire combien de temps.

Mais, l’accélération de sa disparition totale est fournie par les débris des classes bourgeoises, des partis bourgeois et petits bourgeois en décomposition. Ils déclenchent tôt ou tard, la guerre civile pour reprendre le pouvoir aider en cela, par leurs alliés extérieurs: la contre-révolution. C’est cela qui met fin à la lutte d’opposition légale dans le pays devenu socialiste, par la guerre civile. La bourgeoise prendra les armes contre la classe ouvrière et la paysannerie : contre la majorité du peuple.

Le socialisme doit se défendre les armes à la main pour écraser la contre-révolution, défaire les partis bourgeois contre-révolutionnaire, leurs alliés intérieurs et extérieurs, les puissances impérialistes. C’est un tel processus qui s’est passé dans les pays anciennement socialistes. À la contre-révolution, il faut la révolution et ainsi de suite jusqu’à la victoire complète, définitive de la révolution sur les exploiteurs et oppresseurs du peuple comme cela c’est passé en Europe avec l’avènement de plusieurs révolutions bourgeoises avant que la bourgeoisiene s’impose définitivement contre la féodalité.

La lutte de classes du prolétariat et de son avant-garde le parti communiste n’est jamais linéaire, en ligne droite. Elle a des hauts et des bas. Des zigs gaz, mais obligatoirement victorieuse quelque soit le temps. Les efforts de la bourgeoisie pour la freiner, la retarder, la rayer de l’histoire sont sans espoir. L’humanité ne peut revenir en arrière. La contre-révolutiondans les pays anciennement socialistes n’est qu’un des passages momentanés des hauts et des bas de la lutte de classe du prolétariat pour accomplir sa mission historique et aucune force au monde ne pourra l’arrêter dans l’accomplissement de cette mission: renverser l’ordre bourgeois au moyen de la révolution socialiste.

Construire sur ses ruines les bases de la construction de la société socialiste, puis communiste au moyen de la dictature du prolétariat, de l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie. Mettre fin à l’exploitation de l’homme par l’homme; à l’existence des classes et de la lutte des classes dans la société communiste sans État: l’État s’éteint, rangé au musée de l’antiquité selon l’expression d’Engels, pour une vie radieuse de haut niveau de liberté véritable et de développement de la société toute entière.

Abidjan, le 7 novembre 2016

Le Comite central du PCPCI

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