23 août 1939, la décision terrible. 2/3

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Les jeux diplomatiques des années 1930.

Bien souvent, l’URSS, notamment à l’école, est abordée comme un monde clôt, imperméable aux influences extérieures, en somme centré sur lui-même. Or, il n’en est rien, et nous le verrons après, le monde des années 1930, qui, d’un point de vue occidental, était vu comme le calme avant la tempête, était déjà secoué par les ouragans de la guerre. Ouragans dont l’URSS n’était pas uniquement spectatrice, mais également partie prenante. Le découpage artificiel en période, en thèmes, en aires géographiques, typiquement scolastique, fait oublier à quel point les différents point du monde sont connectés et à quel point les événements sont l’aboutissement de processus. L’un d’entre eux est le débat sur la nature de la guerre à venir.

Que sera la Seconde Guerre mondiale ?

Il existe une tendance, bien humaine, à croire que Staline décidait d’une manière unilatérale de la politique soviétique. Admettons que ce point soit véridique, ce qui n’était pas le cas. Cela n’enlève en rien le fait que Staline prenait ses décisions sur la base de rapports et de documents qui lui étaient fournis par les échelons inférieurs du Parti. Ainsi, pour les questions d’analyse internationale, le Komintern possédait un poids extrêmement important dans le processus de prise de décision. Or, le débat sur la nature de la guerre à venir était un point fondamental. La guerre, depuis 1932, était jugée comme inévitable à terme. Les plans quinquennaux avaient pour ambition de permettre à l’URSS de se défendre, mais leur aboutissement était prévu pour 1943, avec la fin du 3ᵉ plan.

Mais quelle nature ? Serait-elle en tout premier lieu une guerre inter impérialiste, ou serait-elle une croisade antibolchévique des impérialistes coalisés ? Ce débat était crucial, car il devait permettre à l’URSS de se positionner et de positionner sa diplomatie.

Si la guerre était une croisade antibolchévique, il fallait intensifier la politique du « classe contre classe », compter sur l’hostilité de la classe ouvrière aux menées agressives contre la République de Soviets, et les déstabiliser. Si, toutefois, la guerre était, en tour premier lieu, une guerre inter-impérialiste, il fallait nouer des alliances avec les pays non-agresseurs, pour tenter de contrer ces menaces, et, surtout, protéger les petites nations de la rapacité des puissances impérialistes.

L’URSS, dès son entrée dans la SDN, en 1934, a mené une politique qui visait à lutter contre toute menace de guerre et à instituer une politique contraignante de Sécurité Collective, notamment par l’entremise de Litvinov, commissaire du peuple aux affaires étrangères. Cette politique visait à définir juridiquement les caractéristiques d’un État agresseur, et à obliger le fait de porter assistance aux petites nations. Si cette politique recevait, logiquement, les faveurs de l’opinion publique et de la direction des rares États indépendants (Albanie, Éthiopie…), les puissances impérialistes l’ont torpillée. Leur jeu géopolitique ne pouvait accepter ce type de règle. Dans le but de conserver leurs marchés et leurs sphères d’influence, les vieilles puissances (France, Angleterre), avaient pour but principal de se coaliser pour éviter l’émergence de rivaux (Japon, Allemagne). Elle a donc été liquidée au profit d’une politique d’accords bilatéraux, qui permettaient des alliances ad hoc répondant aux désirs des impérialistes.

Dans le but de maintenir une parité entre Italie fasciste et Allemagne (jusqu’en 1936, les deux sont rivales sur la question de l’Autriche, notamment, mais aussi de la Roumanie/Hongrie), la SDN a adoubé de facto l’invasion de l’Albanie et de l’Éthiopie, à laquelle seule l’URSS s’est opposée. Si l’URSS, en 1939, abandonne la politique de Sécurité Collective, ce n’est pas par un revirement idéologique, mais bien uniquement par réalisme en vue des manœuvres visant à laisser champ libre aux agresseurs vers l’Est. Or, une des failles du Komintern a été de ne pas déceler la double nature de la guerre à venir, idéologique et géopolitique, même si, à sa décharge, il était extraordinairement difficile de pouvoir réussir cette analyse. Alexander Werth, alors correspondant de guerre, déclarait justement que Staline en avait conçu une certaine aigreur envers Dimitrov : « Staline en avait un peu assez du Komintern après toute l’histoire de la « guerre impérialiste » en 1939-1940. » (P. 139, Werth & Werth, 2010).

Mais l’URSS n’était pas seule, dans un face-à-face avec l’Allemagne, d’autres acteurs rentraient en ligne de compte.

Le chemin du pacte.

Or, le processus qui a mené au pacte était tout sauf un processus autonome du reste des interactions politiques et diplomatiques, non seulement des années 1930, mais remontant, pour certains, à la période tsariste. A ce titre, il mérite de se pencher sur les conceptions géopolitiques, notamment celles expliquées par Henri Kissinger dans Diplomatie, ou, plus récemment, par Zbinew Brzezinski dans Le grand échiquier. Elles théorisent non seulement la politique de pactes et d’alliances à géométrie variable, la division constante de celles-ci entre elles, mais aussi la peur fondamentale que peuvent avoir les puissances maritimes de la naissance d’un invincible centre continental. A cela se surajoute une composante idéologique anticommuniste farouche, qui en complexifie davantage la lecture. Prendre un seul des aspects ne permet pas de comprendre la période, il faut l’interaction des deux.

Directement après la Révolution bolchevique, l’intégralité des puissances impérialistes (et quelques légions perdues au milieu de la Sibérie) ont cru voir dans l’effondrement du tsarisme une opportunité de se partager l’immensité russe et d’écraser les espoirs des opprimés dans un seul mouvement. Les tentatives de sujétion de la future URSS ont échoué face à la résistance opiniâtre dirigée par le Parti bolchevique. Elles ont cependant conduit, avec le traité de Riga (1921)à la création d’un cordon sanitaire de régime proto-fascistes (Hongrie, Pologne, Finlande…) qui devaient être le point de départ d’une nouvelle croisade anticommuniste.

Réprouvée parmi les réprouvés, l’URSS s’est donc liée avec l’autre ostracisée de la période, la République de Weimar, collaborant secrètement, économiquement comme militairement, notamment dans le but de contourner le traité de Versailles, qui l’une comme l’autre jugeaient inique et dictatorial. Il ne faut pas oublier que, dans cette période, la France s’est montrée d’une rapacité incroyable envers sa voisine d’outre-Rhin, imposant non seulement des réparations illimitées, mais, également, allant jusqu’à envahir la Ruhr pour se servir, lorsque l’Allemagne refusait de céder à ses caprices. Cette invasion, par ailleurs, a été le point de départ de la terrible hyperinflation, mais également un point d’appui au développement du NSDAP et des fondements du Parti Nazi en tant qu’acteur crédible (putsch de la Brasserie, rhétorique de la Schware Schande, la « honte noire ». Cette évocation revient constamment dans les biographies des jeunes Akademikern postulant pour la SS (voir l’ouvrage de Christian Ingrao, Croire et détruire). Le KPD, lui aussi, était un acteur de la lutte contre l’occupation militaire, notamment par les grèves importantes. Mais son renforcement poussait la bourgeoisie à se lier chaque fois davantage à l’anticommuniste et à financer largement le NSDAP. L’afflux de capitaux américains, au travers des plans de réparation (Dowes puis Young) ont permis à l’Allemagne de Weimar de se relever économiquement. Mais sa dépendance immense face à ceux-ci a contribué à couler à nouveau l’économie du pays en 1929.

Avec l’arrivée des nazis au pouvoir, les accords de collaboration économique sont rompus, et les ingénieurs allemands présents à Kazan rentrent chez eux (l’influence de ceux de Junker s’est fait particulièrement sentir dans le domaine de l’aviation, en particulier dans le transport et dans le bombardement). L’URSS et l’Allemagne se regardent en chiens de faïence. Qu’en est-il des Occidentaux et des autres acteurs ?

Ils prennent acte des discours anticommunistes virulents des nazis. Leur conclusion est qu’il est certainement possible de faire d’une pierre deux coups et de dresser l’URSS et le Reich l’un contre l’autre. Les bourgeoisies impérialistes appuient donc la reconstruction industrielle et militaire de l’Allemagne nazi par une série impressionnante de pactes passés sous silence.

  • 1933 : avec l’Angleterre, la France et l’Italie, signature du traité des 4 puissances. Ce traité est non seulement conçu comme une manœuvre pour isoler l’URSS des questions européennes, mais pour régler entre grandes puissances la question des frontières.
  • 1934 : Signature du traité Hitler-Pilsudski entre l’Allemagne et la Pologne, laquelle participe d’ailleurs, après Munich, au dépeçage de la Tchécoslovaquie. Ce traité a pour vocation de figer la question du couloir de Dantzig, réclamé par les Allemands, mais qui temporisent sur pendant que les revendications se portent sur l’Autriche.
  • 1935 : conclusion du traité de Stresa, qui avalise de facto la conquête de l’Abyssinie par l’Italie, en échange d’une vague garantie contre les modifications du traité de Versailles et contre les modifications des rapports de force en Europe. Ce traité, qui doit faire font contre l’Anschluss, est le sommet de l’application d’une ligne strictement géopolitique. En effet, la France et l’Italie font face à l’Allemagne, tandis que l’Angleterre conclut un accord avec cette dernière, dans le but de restaurer sa capacité militaire.
  • 1935, également : signature de l’accord de réarmement naval entre Angleterre et Allemagne. Il permet à l’Allemagne nazie de construire une flotte allant jusqu’à 35 % du tonnage de la Royal Navy pour la flotte de surface et jusqu’à 45 % pour les sous-marins. Cela représente tout de même 420 000 tonnes de navires de combat. Dans tous les cas, le total excède la capacité de production des chantiers navals de l’époque, mais il permet de poser sur cale les croiseurs, les cuirassés et les sous-marins ultra modernes qui semèrent la terreur quatre ans plus tard.
  • En 1936 : le pacte anti-Komintern est signé entre l’Allemagne et le Japon. Il a pour but de créer une ligue anticommuniste mondiale, tout comme d’isoler l’URSS pour préparer son invasion. Ce pacte reçoit un écho particulièrement favorable dans les pays occidentaux. En dépit des souhaits de Hitler, cependant, la France et l’Angleterre n’y adhèrent pas, seule l’Italie le rejoint en 1937, avant d’être étendu à un grand nombre de pays européens.
  • 1938, en septembre, à peine avant la conférence de Munich, les Anglais signent un traité de non-agression avec l’Allemagne nazie. La conférence, qui marque le point culminant de la politique d’apaisement (en réalité d’encouragement à l’agression), voit les Occidentaux exclure de toute discussion le gouvernement tchécoslovaque, tout comme le gouvernement soviétique. L’URSS, qui avait proposé la garantie des frontières tchécoslovaques, dans la mesure où elle pouvait obtenir un droit de passage pour intervenir, tire la conclusion que la France et l’Angleterre jouent le jeu d’une expansion allemande vers ses frontières, prélude à une guerre.
  • La France emboîte le pas en décembre dans une signature d’un traité de non-agression. Cependant, cela se fait en dépit d’une position particulièrement ambivalente sur la question. En effet, bien que les gouvernements français soient particulièrement méfiants envers l’Allemagne nazie, et préféreraient une solution qui prenne en étau leur rival, les cartels réactionnaires ont vécu le Front Populaire comme un traumatisme, et voient dans l’URSS l’arrière-cour de la lutte des classes en France (ce qui n’est pas totalement usurpé), tout comme dans le modèle hitlérien une source d’inspiration. Après Munich, la France a définitivement choisi entre URSS et Allemagne, la réaction politique l’emportant sur le réalisme géopolitique.
  • 1939 :l’Allemagne multiplie la signature de pactes avec toutes les pays possibles, surtout les États baltes, mais également la Roumanie et la Hongrie.

Autant l’Angleterre n’a pas daigné voir en l’URSS autre chose qu’un ennemi irréductible qu’il fallait écraser, autant la France, traumatisée par la Première Guerre mondiale, s’est montrée intéressée plusieurs fois par l’idée de ressusciter l’Entente. Or, c’est précisément dans ce cadre-là que les contradictions entre la vision géopolitique et la vision idéologique se sont exprimées. D’une part, il y avait donc la peur d’une résurrection de l’appareil militaire Allemand, de l’autre la réticence, en particulier d’un État-major viscéralement anticommuniste (l’armée française a participé notamment au combat contre les bolcheviques, mais également à l’écrasement de la République des Soviets de Hongrie et à la guerre russo-polonaise.)

Ainsi, en 1934, Louis Barthou parvient à rapprocher l’URSS et la France. Son assassinat, en même temps que Alexandre Ier de Yougoslavie, par un Oustachi, signe le glas de cette politique précaire. Un accord est trouvé en 1935, supposément accompagné de garanties militaires concrètes, mais il ne connaît pas la moindre application. Même le Front populaire ne tente pas de faire plier l’État-major, qui reste farouchement antisoviétique.

Après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les Allemands, le 15 mars 1939, les Occidentaux se sont décidés à faire des propositions à l’Union soviétique. Mais elles sont fait d’une manière tellement insultante, avec une inégalité sur la question de l’engagement, qu’elles ne peuvent que déboucher sur un échec. Ainsi, sur le cas de la Roumanie, cliente de la France, il est demandé que l’URSS garantisse les frontières et intervienne militairement en cas de conflit. Mais cela n’est pas exigé de la France ou de l’Angleterre. De même il est demandé que l’URSS garantisse celles de la Pologne, mais elle n’a pas l’autorisation de traverser ses frontières. En somme, tout est fait pour que le gouvernement soviétique ait l’impression que les Occidentaux veulent que tout conflit implique leur pays, tandis qu’eux peuvent garder leurs options bien en main. Quant à l’Angleterre, la lecture des comptes rendus des conversations entre Lord Halifax et Joachim Ribbentrop suffisent à illustrer le cynisme avec lequel elle concevait sa politique étrangère, tant vers l’URSS que vers la France.

C’est ce qui pousse la direction soviétique, par la bouche de Staline, à déclarer, devant le XVIIIe congrès du Parti Communiste d’Union Soviétique, que l’URSS ne cherchait la guerre vis-à-vis de personne et qu’elle ne « tirera pas les marrons du feu pour quiconque ». Cette prise de position, tout comme le remplacement de Maxime Litvinov par Viatcheslav Molotov, a été interprété par l’Allemagne comme une possibilité d’un retournement.

Tandis que l’Occident envoyait un représentant non-plénipotentaire par le plus lent des navires disponibles, mépris ultime, l’Allemagne faisait expédiait son ministre des affaires étrangères par la voie aérienne. C’est ainsi que l’URSS s’est retrouvée, tout d’abord à signer un accord économique avec l’Allemagne, puis une proclamation de neutralité et de non-agression. Entre d’une part une proposition d’entrer en guerre sans garantie aucune de soutien et une proposition de rester en dehors du futur conflit, l’URSS a choisi celle qui l’engageait le moins.

Mais, si on se focalise sur la question de l’Europe, il ne faut pas oublier quelle perception avait l’URSS de l’ensemble de a situation internationale.

Un monde de dangers.

L’hostilité au communisme de l’Allemagne nazie était fantastique. Mais elle n’était pas unique. L’Angleterre et la Pologne, en 1927, avaient rompu leurs relations diplomatiques avec l’Union soviétique, ce que celle-ci a interprété comme un prélude à une invasion. Ce subit sursaut de tension est arrivé à un moment où la direction du pays était la plus divisée, et a également joué un rôle particulièrement important dans la manière dont les contradictions au sein du parti ont été réglées tout comme la manière dont la collectivisation et le passage à une économie planifiée ont été réalisés. Après les années 1920, la crise de 1929 éloigne provisoirement les menaces en Europe, mais les fait renaître à l’Est.

Ainsi, alors que le monde a les yeux rivés sur la diplomatie européenne la guerre couvait en Asie. Entre le 11 mai 1939 et le 16 septembre de cette même année, s’est déroulée la bataille de Khalkhin Gol face au Japon Showa. Si cette bataille est relativement connue, sa relation avec la diplomatie sur le front ouest (du point de vue soviétique) n’est quasiment jamais mentionnée.

Pourtant, si nous la comprenons comme l’URSS la comprenait, il est clair qu’elle joue un rôle fondamental dans les choix soviétiques en termes de diplomatie. Pour la résumer de manière extrêmement concise : le Japon, engagé en Chine depuis 1931 et de manière beaucoup plus active à partir de 1937, est donc en contact direct avec l’URSS. Un groupe politique important, nommé le Hokushin-ron, ou « groupe d’attaque vers le nord », souhaite une expansion vers la Sibérie de l’empire japonais, et accroître les gains de la guerre Russo-Japonaise de 1904-1905. Un autre groupe, le Kodoha, est formé de fanatiques anticommuniste. Les deux groupes se sont alliés pour lancer des provocations, profitant du faible contrôle impérial. Cette situation dangereuse explique en partie la politique conciliante du gouvernement soviétique vis-à-vis des nationalistes chinois, pourtant anticommunistes, vus comme un rempart contre les menaces japonaises.

Une de ces provocations est les bataille de Khalkin-Gol. Celle-ci devait déboucher sur une guerre de grande ampleur menée contre l’URSS. Entre mai et septembre, plusieurs affrontements d’ampleur variée ont lieu vers la frontière mongole. Ces affrontements culminent en juillet, date à laquelle, en Europe, les tensions sont également extraordinairement fortes. Si, rétrospectivement, les forces militaires dirigées par Joukov pulvérisent les Japonais , au moment où les premiers affrontements ont lieu, l’URSS n’est pas préparée, d’une part, de l’autre le Japon est à la fois allié traditionnel de l’Angleterre (la rupture sera en 1941), mais également membre du pacte anti-Komintern. L’URSS avait toute raison de croire à une possibilité d’un envenimement impliquant l’Angleterre, ennemi n°1 des années 20, le Japon, celui des années 1930, et l’Allemagne, danger montant. Cette conjonction des astres pèse fortement sur la direction soviétique, qui ne peut pas ne pas croire à un danger réel, concret et immédiat.

Il est notable que l’offensive de Joukov, celle qui renversa la vapeur, eut lieu le 20 août 1939, trois jours avant la signature du pacte. Cette signature est d’ailleurs un des facteurs qui poussa le Japon à abandonner l’idée de poursuivre les opérations, désormais conscient du fait qu’aucune aide ne lui viendrait de l’Allemagne. Pour l’URSS, le pacte n’était pas qu’une question de temps, mais également un bénéfice net, direct, immédiat à encaisser.

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