Résolution anticommuniste : une première réponse.

Nous avons décidé de répondre rapidement à la provocation qu’est la résolution sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe. Nous répondrons d’une manière plus argumentée dans les prochaines jours. Nous appelons toutes les organisations et les groupes communistes, de même que ceux qui défendent, par honnêteté intellectuelle, la vérité historique, a condamner cette résolution. Nous ne pouvons qu’en dénoncer le contenu, tant elle sert de fer de lance à une offensive idéologique réactionnaire.

Nous avons décidé de prendre la parole en tant que communistes et non en tant que membres de l’UCL, car nous pensons que, au delà des chapelles et des conceptions différentes, cette attaque nous vise tous, même ceux qui ne reconnaissent par l’URSS comme quelque chose de défendable.

Nous, communistes, condamnons l’adoption de la Résolution du Parlement européen du 19 septembre 2019. Cette résolution nommée hypocritement sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe prétend rendre hommage aux « victimes des régimes totalitaires » mais est, en réalité, une insulte tant à leur mémoire qu’au mouvement révolutionnaire international et à l’histoire des expériences socialistes.

Cette résolution se base sur l’amalgame immonde entre les régimes socialistes et le nazisme. Cette conception historique, qui unifie les deux systèmes sous l’appellation « totalitaire » est un non sens historique. Elle est une invention sous la plume des politologues américains, C.-J. Friedrich et Z. Brzezinski, visant à justifier une campagne de calomnie contre le communisme durant la Guerre froide.

Cet amalgame a été repris par ceux qui voulaient réhabiliter le nazisme en catimini, tel Ernst Nolte en Allemagne, allant jusqu’à dire que les crimes nazis étaient une réponse justifiée à la menace du communisme en Europe.

En France, ces serviteurs les plus zélés ont été François Furet, Alain Besançon et Stéphane Courtois. Une clique de renégats du communisme, qui ont travaillé à développer le mythe des 100 000 000 de morts, quitte à truquer, escamoter, mentir pour obtenir ce chiffre qui les faisaient fantasmer. Ils sont allés jusqu’à faire dire aux archives ce qu’elles ne disent pas, pour trouver les preuves d’une prétendue conspiration et d’une volonté génocidaire.

Nous dénonçons aussi les mensonges sur le rôle de l’Union soviétique dans la Seconde Guerre mondiale, qui escamote le rôle de premier plan de l’occident dans le réarmement allemand tout comme dans l’accès des nazis au pouvoir. Nous dénonçons l’invention d’une alliance qui n’a jamais existé, tout comme d’un plan d’asservissement du monde par l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes.

Nous dénonçons le fait que cet amalgame est construit d’une part pour barrer la route du socialisme aux masses populaires en lutte. Qu’elle vise à stériliser, en noyant dans les immondices, la seule voie qui permet de sortir de la crise économique, écologique, et du crime constant qu’est l’exploitation capitaliste.

De l’autre cet amalgame est construit pour cibler l’adversaire géopolitique russe et traîner dans la boue l’histoire de ce peuple tout comme de tous les peuples qui ont constitué l’URSS. Il n’évoque jamais les crimes coloniaux ou ceux du régime militariste japonais, pas plus que les dictatures organisées et soutenues par les « démocraties ».

Les donneurs de leçon européens peuvent se permettre de le faire vers la Russie, mais ils ne le feront jamais envers leur propre histoire, ni si cela risque de léser le puissant partenaire économique et géopolitique qu’est le Japon. Le Sankō Sakusen, cette politique exterminatrice, est tue. Chalmers Johnson, historien américain, estime que l’ensemble des crimes de guerre du Japon Shōwa se montent pourtant à plus de 50 millions de morts.

Les centaines de millions de morts, sur lesquels les grands cartels des démocraties ont bâtis leur fortune, sont laissés dans le silence. Si la résolution demande de débaptiser les rues des agents de l’URSS, elle veut bien accepter que les bourreaux des colonies puissent encore s’afficher.

Les « démocraties libérales » ont fait, au cours de leur histoire, un usage constant de la violence dès que les masses populaires, en particulier dans les colonies, remettaient en cause l’ordre bourgeois et l’exploitation. Elles pavoisent en donneuses de leçon, en gardiennes des droits de l’Homme, alors qu’elles ont élevé au rang d’art leurs violations des traités internationaux, de la souveraineté des nations et des droits élémentaires. La France et l’Angleterre sont bien mal placées pour oser s’exprimer ainsi.

Nous considérons que les exigences irréalistes d’une interdiction des organisations et des symboles communistes est une attaque terroriste que reflète la faiblesse du système politique européen. Elles révèlent que les bourgeoisies redoutent que renaissent les Partis Communistes révolutionnaires, et qu’elles n’ont pas d’autre choix que de censurer l’expression des organisations qui travaillent à leur reconstruction.

Nous considérons ridicules et sans fondement les démonstrations pseudo-historiques faites au sein de cette résolution. Elles illustrent parfaitement à qui nous avons, nous communistes, à faire : des menteurs, des lâches et des hypocrites.

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