François Fillon, le mépris glacé de la bourgeoisie.

François Fillon, dont la campagne s’enfonce à chaque pas dans un tel bourbier, est pourtant en mesure de réussir un nouveau tour de force : Il a réussi à atteindre un nouvel Everest du haïssable.

Intervenant auprès d’aides-soignants et aides-soignantes, dans une maison de retraite, le candidat des Républicains s’est montré d’une insensibilité invraisemblable à leur situation dramatique.

Sous-payé, victime d’un manque de reconnaissance total, ce personnel épuisé, éreinté, travaillant dans des conditions édifiantes, ne réclamait pourtant que son dû : une paie complète et du repos.

Fillon n’a trouvé à dire qu’une laconique phrase, se résumant ainsi : “vous faites 39h, comme nous.”

 

Reconnaissons un mérite à François Fillon. Son incapacité à émettre un brin de chaleur humaine, à exprimer un brin de compassion, fait de lui un être franc. Cassant, froid, inhumain, mais franc.

Fillon incarne, avec une perfection d’artiste, la pensée bourgeoise dans toute sa splendeur :

Réactionnaire, pétrie de valeurs démodées, passéiste, sexiste, homophobe ;

Sans pitié pour les travailleurs et les travailleuses, pour lesquels cette classe n’a pas la moindre compassion, la moindre empathie ou sympathie. Et pour cause, syn pathos, souffrir avec, Fillon ne le peut. Il ne le peut car il n’est pas en mesure de comprendre ce que cela signifie qu’une fin de mois difficile, qu’un travail qui étrangle, étouffe. Non, lui ne connaît que l’opulence des salons parisiens, ou, à l’extrême rigueur, de Sarthe. Il ne connaît que l’argent facile, le népotisme, le piston, les arrangements.

Fillon ne peut comprendre ce que c’est un métier.

Il ne peut comprendre, surtout, ce qu’est un métier réalisé dans des conditions dramatiques, où chaque jour ressemble au renflouement d’un Titanic qui ne demande qu’à sombrer.

Fillon ne peut pas comprendre ce que c’est qu’un métier rendu absurde par l’étranglement des moyens, par le management idiot, par des moyens inadaptés.

Il n’en comprend pas les composantes humaines, le rapport aux patients, il n’en voit que l’aspect comptable.

Cet aspect comptable, la bourgeoisie le connaît bien, en revanche. Le comprend bien. Un denier dépensé pour prolonger la vie d’un inutile, n’est-ce-pas un mauvais calcul ?

C’est ce rapport, ce lien uniquement financier, qui pousse François Fillon à s’exprimer en disant : “Vous voulez que je fasse de la dette ?”

Sa réponse devait tomber comme un couperet, comme le tranchant d’une lame, pour en finir avec ce débat. Pour François Fillon, cet argument est le point Godwin-bis des bourgeois.

Pour ses interlocuteurs, ses interlocutrices, c’est un coup de poing absurde, qui ne peut que sonner comme un “en plus, il faut payer ?”

Fillon, iceberg sans états d’âmes, ne fait pourtant que traduire la réalité qui a mené à cela. Cette dette érigée en seigneur intégral, qui a poussé le gouvernement prétendument socialiste à poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs. Cracher sur Fillon est une chose, mais il n’est que l’agent, le laquais.

Les autres candidats ne commettront pas l’erreur de le mentionner à haute voix. Mais fondamentalement, tous se logent à la même enseigne. Tous savent, dans leur fort intérieur, que derrière la démagogie, derrière les sourires, les promesses et les discours, derrière tout cela, il y aura une terrible réalité.

C’est celle d’un système économique pourrissant, vicié, incapable de répondre aux besoins de la société. C’est celle d’un système qui recule même, qui ravale même les miettes arrachées de haute lutte.

Quoiqu’ils, ou elles, en disent, quoiqu’ils ou elles promettent, tout le jeu de l’élection se déroulera dans ce système qui ne tient pas ses promesses.

Les communistes authentiques, non les pâles copies qui salissent notre drapeau, ne mentent pas là dessus. Pour balayer la dette, pour faire éclater d’un coup le carcan qui entrave le système de santé, il faut plus qu’une loi, plus qu’une promesse.

Les bourgeois, les bourgeoises, vivent exemptés d’impôts, exemptés de charges fiscales. Par la corruption, la manœuvre, la tricherie, sous les yeux complices de la justice, ils et elles échappent à toutes sanctions. Ce sont eux, la dette. Ce sont leurs malversations que nous payons. Malversations effectuées par l’argent qui est pris aux travailleurs, par l’exploitation.

Leur demander de payer cela, d’être honnête, n’entrainerait que rires gras et moqueries.

Il faut une révolution.

C’est ce dont nous avons besoin.

Pas d’une “insurrection citoyenne”, ou d’un autre gag, mais bien d’une révolution qui porte au pouvoir le Parti représentant les intérêts des travailleurs et des travailleuses. Pas seulement pour faire beau, mais pour pouvoir transformer la société.

Il faut une révolution qui chasse les parasites vivant des rentes de la dette de l’Etat. Qui saisisse les moyens de production, usurpés par une classe sociale inutile et improductive. Qui les remette entre les mains du peuple tout entier, pour que plus jamais l’exploitation de puisse exister.

Les bourgeois et les bourgeoises, nous ne les oublierons pas !

Nous leur ferons découvrir le travail, honnête et productif.

Nous leur ferons découvrir le labeur des ateliers, des hôpitaux, des bureaux, des champs.

Mais qu’ils se réjouissent ! Ils n’auront jamais à découvrir ce qu’ils ont fait subir, des années durant, aux travailleurs, aux travailleuses. Ils et elles auront la chance de travailler dans un système où l’exploitation sera abolie, où les fruits du travail seront pour toutes et tous.

Ils et elles auront la chance de participer à cet effort commun, de se réhabiliter, de se racheter, de ne plus être ces pantins glacés, venus vomir leur bile sur les travailleurs et travailleuses de la santé, un beau matin de mars.

Mais qu’ils soient avertis, car ils entravent cette avancée vers ce soleil radieux, qu’ils soient avertis par les mots prononcés par Lénine : “Et si vous, exploiteurs, tentez de résister à notre révolution prolétarienne, nous vous réprimerons impitoyablement, nous vous enlèverons vos droits politiques; bien plus nous vous refuserons le pain, car dans notre république prolétarienne, les exploiteurs n’auront pas de droits, ils seront privés d’eau et de feu, car nous sommes des socialistes pour de bon.”

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