L’Unité Communiste est une organisation dont la construction est issue d’un constat. Il n’existe pas de Parti Communiste capable de mener une révolution au sein de notre État.
Le Parti Communiste Français n’est plus, aujourd’hui, qu’une coquille vidée de son contenu idéologique. Ni sa forme, ni son programme ne correspond aux tâches auxquelles nous devons faire face actuellement, et à la lutte qui doit être menée. Le Parti Communiste Français est désormais une organisation qui vivote au crochet de ses élus, de ses subventions, en somme, tenu à bout de bras par ses liens avec l’appareil d’état.
En son sein résident toujours un grand nombre de militants et de militantes sincèrement dévouées, sincèrement convaincues, mais qui emplissent un tonneau percé. Bloqués par un carcan écrasant, formé par la direction et l’aristocratie interne de ce Parti, ils et elles attendent en vain un changement qui ne peut aboutir.
Au delà du PCF, les organisations de la gauche radicale mettent en avant un discours basé sur des revendications syndicales et économistes (hausse des salaires, baisse du temps de travail, protection sociale), ou des revendication de société (égalité au regard de la loi), mais ne posent pas les questions sous un angle politique. Nous considérons que ces organisations ne correspondent pas non plus à la lutte qui doit être menée. Elles traînent en arrière la conscience politique des travailleurs et des travailleuses, au lieu de la porter en avant, de la faire avancer jusqu’à poser la question du pouvoir de la bourgeoisie.
Nous voulons créer l’outil qui nous manque.
Un grand nombre d’organisation ayant volonté à porter cette lutte politique existe, mais elles sont disséminées, isolées. Elles font, bien souvent, un fantastique travail pour se développer, que nous ne pouvons que saluer. Seulement, nous ne partageons pas leurs analyses et leur stratégie. Parmi nous, plusieurs militants et militantes ont vécu les diverses expériences des unifications. Elles n’ont pas été des succès, soi par la manière dont elles se sont déroulées, soit pas le fonctionnement interne des organisations qui en sont issues, au sein desquelles le consensus de départ a été bafoué.
Nous pensons que, bien souvent, le problème a été pris à l’envers. Tendre vers l’excellence, dans le cadre de la maîtrise de la théorie, de l’idéologie, de la politique, est une chose juste et respectable. Il est juste, également, de vouloir placer des lignes de démarcation qui permettent de doter une organisation d’une physionomie, et qui évite qu’elle ne soit un bric-à-brac complet.
L’idéologie communiste est comme le fil d’une épée. Elle est tranchante, mais peut facilement être tordue, brisée. Or, elle n’est rien sans l’ensemble de la lame. Qui plus est, elle n’est rien sans la main qui la porte, sans le cerveau qui dirige les coups.
Bien souvent, les organisations politiques communistes s’empressent de vouloir, chacune, fabriquer le fil de leur épée. La rendre tranchante, la plus acérée, la plus vive. Il réside une certaine logique dans cet état de fait. Cependant, en s’empressant de tracer ce fil, elles posent des lignes de démarcation sans le moindre sens pratique, sans la moindre portée, à mille lieux des questions que se posent les masses. Souvent, ces épées autoproclamées ne sont que des rasoirs de poche.
Chaque organisation fonctionne pour le moment comme un micro-parti communiste. L’idée de céder du terrain, l’idée de perdre son appareil apparaît comme effrayante, hérétique. Nombre d’entre elles se comportent en sectes -sans jugement de valeur- elles s’arc-boutent autour de leur appareil, de leur fragment de vérité, de leur rasoir. Poser les questions de cette manière là revient à attaquer le problème par la pointe de la lame, non par la base. Or, en prenant les questions de ce point de vue là, le risque est d’entraîner une adhésion à un dogme, à des points focaux fétichisés et à se priver des moyens de comprendre de manière profonde la nature du matérialisme-dialectique et du marxisme.
Ces organisations se ferment aux masses et se ferment aux autres organisations par peur d’être diluées, dissoutes dans l’océan, de perdre le contrôle idéologique sur leur appareil. Cela, encore une fois, nous le comprenons. Nous l’avons fait nous même. Nous ne voulons plus le faire à nouveau.
L’Histoire nous démontre que les organisations communistes, les partis communistes, n’étaient pas composés que de grands maîtres de la dialectique. Ce qui faisait leur force, c’était leur capacité à mobiliser les masses, à les intégrer, à pouvoir transmettre ce savoir, cette science de la lutte, qu’est le léninisme.
Nous considérons que nous ne pouvons pas exiger une maîtrise idéologique à celles et ceux qui nous rejoignent, cette maîtrise nous l’acquerrons ensemble. Par la formation, le travail commun, l’entraide, la critique et l’autocritique. A nos yeux l’adhésion à l’Unité Communiste est politique, elle est sur les positions que tient l’organisation, avant d’être idéologique. L’idéologie s’acquiert avec le temps, avec la formation, avec le débat.
Nous voulons que toute personne qui reconnaît la nécessité d’un pouvoir populaire exercé pour les masses et contre la bourgeoisie, qui respecte les principes démocratiques qui sous-tendent le fonctionnement d’une organisation puisse adhérer.
Nous ne sommes pas parfaits, nous n’avons pas la prétention de le clamer. Personne ne l’est, et nous sommes pétris par une société inégalitaire, patriarcale, où fleurissent sexisme et racisme. Là également, c’est ensemble que nous pouvons avancer sur nos failles personnelles.
Nous voulons que notre organisation soit le creuset duquel naîtra une génération de militants communiste nouvelle. Nous savons que poser les choses ainsi nous fait courir un risque, mais les organisations sont faites pour être risquées. Elles sont faites pour être ambitieuses et avancer, sans quoi elles de sont qu’un décorum, qu’un hall de souvenirs.
Nous savons que l’Unité Communiste, à terme, sera dissoute dans un ensemble plus grand, plus important, plus centralisateur. C’est là sa raison d’être. C’est d’être une pierre dans une construction qui la dépasse. Elle joue actuellement sont rôle, mais viendra le temps où elle ne sera plus l’outil adapté.
Dans l’intervalle, nous voulons qu’elle remplisse au mieux sa tâche.
Nous voulons nous former et donner accès aux formations.
La formation et la maîtrise des questions théoriques, idéologiques, économiques est chez nous un noyau crucial. Nul ne peut tout connaître et tout maîtriser, mais nous voulons tendre vers la formation la plus poussée possible.
Nous ne voulons pas considérer la théorie comme un fétiche, comme quelque chose en face de laquelle il ne doit y avoir comme réaction qu’une simple adhésion. Au contraire, nous faisons le choix de vouloir aborder tous les sujets et d’en tirer des conclusions pratiques qui permettent à la lutte d’avancer. Ce qui n’a pas marché dans les expériences socialistes, mais également, et chose importante, ce qui a marché aussi, les victoires et les réussites.
Nous considérons que dans l’état actuel des choses, notre point central est le fait de vouloir instaurer la Dictature du Prolétariat. Pourquoi ce point là et pas un autre ?
Parce que nous considérons que c’est le point central, le point nodal des questions actuelle.
En effet, la dictature du prolétariat contient en elle le germe de toutes les questions idéologiques. Elle place le marxisme dans une position vivante : celle d’un guide pour l’action, non d’un dogme et d’un fétiche intellectuel.
Nous avons un véritable travail de régénération de notre idéologie à effectuer. Mais il ne peut être fait de manière dogmatique.
La plus grande victoire des réactionnaires et des capitalistes a été la destruction des débats de fond, des batailles idéologiques qui débouchent sur des évolutions politiques concrètes, entre les différents courants. Il n’existe plus d’instance centrale de débat entre les forces progressistes, d’endroits où la lutte idéologique peut se dérouler. Au contraire, les chapelles sont cloisonnées et enfermées. Nous ne redoutons pas le débat idéologique, au contraire nous le recherchons. Nous voulons soumettre au feu de la critique nos conceptions pour les éprouver. Nous voulons ainsi avancer et faire avancer autour de nous les débats, que les positions justes, que la théorie juste l’emporte, et que les conceptions fausses disparaissent.
Nous voulons porter ceci comme projet, celui d’ouvrir un véritable débat idéologique, qui aille au-delà des questions historiographiques, au-delà de l’anathème, mais qui soit quelque chose qui permette à chacun d’avancer .
Nous voulons être capable de faire une synthèse des expériences et des héritages.
Le mouvement ouvrier et le mouvement révolutionnaire ont une longue histoire, enrichie chaque fois par les victoires comme par les échecs. Face à cela, nous voulons être capable de pouvoir étudier cette histoire et cet héritage d’une manière critique, en comprendre les aspects positifs et les erreurs, et être capable de forger une synthèse juste correspondant à la situation actuelle. Nous voulons aussi pouvoir travailler de manière scientifique sur des sujets profonds. Nous voulons poser -en partenariat avec les bonnes volontés qui le souhaitent- les bases d’un cadre qui permette de travailler de manière scientifique, de produire des analyses, de mettre à disposition et de traduire des documents. Nous voulons avancer et faire avancer l’idée que le mouvement communiste en France a besoin de bases solides et durables.
Nous voulons nous battre.
L’Unité Communiste n’est pas un club de discussion et de débats de salon. Elle est avant tout une organisation de lutte.
L’Unité Communiste considère que son premier devoir est de lutter contre l’impérialisme français. Nous ne sommes pas de ceux qui parlent de la place de la France dans le Monde ou de la République unie et indivisible. Nous partons du principe que c’est au peuple de décider de son appartenance à telle ou telle entité juridique. Nous soutenons donc les luttes indépendantistes là où elles existent.
Elle s’inclut également dans les luttes syndicales, dans les différents secteurs d’activité où sont présent ses membres. Nous considérons qu’il est de notre devoir de lutter au côté des exploités partout où cela est possible, mais également de porter une lutte de ligne et de défendre l’idéologie communiste, comme seul moyen de libération pour les opprimés.
Au sein des luttes antifascistes, car l’extrême-droite représente une division du travail pour la bourgeoisie, en orientant la colère légitime des masses vers une division des exploités entre eux. Mais également car l’antifascisme représente un besoin fondamental, un besoin d’autodéfense, d’autoprotection autonome contre les fascistes et l’État.
Au sein des luttes féministes, LGBT, antiracistes de toutes les luttes qui concernent les opprimés au sein de la société. Nous considérons que cette lutte est une subdivision de la lutte des classes, qu’elle en est insécable et ne peut être laissée de côté comme étant d’un autre monde.
Enfin nous voulons être capable de porter des coups à la bourgeoisie, de réduire son hégémonie culturelle, politique, idéologique, et de pouvoir disposer des outils qui nous permettrons, demain d’être victorieux !