Prolétaire debout n°14 (UPML)

Crise du Corona virus :

Coupable: le système économique et social capitaliste.

Macron a mis sa blouse blanche… pour sauver les banques !

Il faut prendre au sérieux la pandémie du Corona virus qui se répand progressivement partout,  profitant de la circulation des hommes et des marchandises au niveau mondial. Si le plus gros de la crise semble être derrière la Chine, aujourd’hui la République de Corée, l’Iran soumis au blocus des puissances occidentales, l’Europe et les USA sont en première ligne. Demain, ce seront les pays d’Asie du Sud-Est, d’Afrique et d’Amérique Latine qui seront concernés. A un problème mondial, la bonne réponse devrait être mondiale. 

« Union nationale »?

Les mesures sanitaires à l’échelle nationale, la fermeture des frontières etc. sont certainement à respecter pour faire obstacle à la propagation du virus et pour protéger les populations conformément aux connaissances scientifiques actuelles, sans sous-estimation ni panique. 

Macron, son gouvernement et les représentants de l’État nous appellent à « l’union de la nation ». Ils se donnent l’air de bons pères de famille qui protégeraient la population et agiraient dans « l’intérêt général ». En réalité ils continuent à préparer les masses populaires à une période de sacrifice – les soignants et autres salariés, les familles, les personnes âgées. Tout en parlant de solidarité, ils n’ont fait que remettre à plus tard leurs réformes réactionnaires : baisse des retraites, diminution des allocations chômage… et ils répriment les protestations.

Macron a fait l’éloge de nos « héros en blouse blanche ». Quel culot ?! La politique de fermeture et d’austérité dans les hôpitaux devient en plus mortelle avec le Corona virus. En France le personnel hospitalier en grève depuis un an dénonce l’épuisement et les conditions de travail et  réclame des lits – 17 500 lits ont été supprimés en 10 ans -, ainsi que des embauches et des hausses de salaires. Quelle a été la réponse du gouvernement ? Depuis janvier, il a ignoré le danger et omis par exemple de commander des masques et du gel désinfectant pour l’ensemble du personnel médical. Il compte sur son dévouement. Alors que les hôpitaux sont de plus en plus saturés, les soignants vont être amenés à « trier » (comme en Italie) parmi les malades celles et ceux qui auront la « chance » d’être soignés parce que plus « robustes ».

Le profit avant tout !

Les mesures sanitaires en France, et ailleurs en Europe et aux États Unis, prises trop tard, sont surtout dominées par le souci de maintenir l’économie capitaliste et de faire tourner la machine à profit. Macron l’a confirmé dans son allocution qu’il « fera absolument tout pour nos entreprises ».  

Crise financière et économique : les marchés financiers se sont écroulés, le CAC 40 connaît une chute historique de 37 % depuis janvier 2020, signe à l’échelle nationale d’une désorganisation des économies européenne et mondiale, faisant renaître le spectre d’une situation similaire à celle de 2008.  C’est la panique, les « bulles spéculatives explosent » ! Fermer la Bourse ? La crise sanitaire a semblé déclencher cette nouvelle crise économique ; mais, en fait de multiples signes annonçaient cette dernière que la crise sanitaire ne peut qu’aggraver. Il est évident que la pandémie s’est déroulée sur fond d’internationalisation de la production. 

Le risque principal aujourd’hui, dans la machinerie capitaliste, semble être du côté bancaire : si un nombre significatif d’entreprises (ou de ménages) se trouvaient incapables d’honorer leurs engagements, ce qui est un danger très sérieux avec le ralentissement économique accéléré par la crise du Corona virus. Ces derniers jours, c’est la principale préoccupation des marchés financiers. 

Certains mettent en question la « mondialisation » et s’interrogent sur la « dépendance » vis-à-vis de la Chine. Mais ce sont les monopoles industriels de toutes les grandes puissances impérialistes qui se sont précipités en Chine pour produire au moindre coût. Les relocalisations seront limitées et dépendront largement de la soif de profit et des pressions politiques. 

Pourquoi les productions non indispensables pour la société sont maintenues alors que des millions de salariés se fréquentent encore dans les entreprises ? C’est les mettre en danger avec un risque de relance de l’épidémie. En Italie et en Espagne, les mouvements de grève éclatent contre le manque de respect pour leur santé et leur vie. La CGT à PSA a fait campagne pour arrêter la production et elle a obtenu gain de cause. 

Écoles, universités, restaurants, cafés, beaucoup de lieux publics sont fermés. Mais que fait-on pour les salariés qui côtoient beaucoup de monde ou une clientèle à risque: les caissières, les prolétaires des transports ou de la surveillance, les salariés du nettoyage qui risquent d’être au contact du virus ? Quand il s’agit de sous-traitants, les entreprises donneuses d’ordre s’en « lavent carrément les mains »…

Droit au retrait pour tout salarié si le virus s’avère présent ! 

Protections spécifiques et renforcées ainsi qu’un suivi rapproché dans les secteurs à risques !

Le financement à 70% du salaire brut et à 84% des salaires nets, souvent déjà insuffisants, du chômage partiel se fera à partir de nos impôts et donc sur le dos des contribuables. Quand les aides pour les salariés, comme pour les petits entrepreneurs à la hauteur de milliards d’euros, arriveront-elles ? Il faut un chômage technique indemnisé à 100 % qu’il s’agisse des fermetures d’entreprises ou de la garde des enfants pour les travailleurs en fixe, les précaires et les autoentrepreneurs …

Pas d’«unité nationale avec le capital ». Il est à l’origine de la crise sanitaire et économique. Il en reportera la charge sur les classes populaires. De son point de vue il faut réduire massivement les salaires, les pensions, les minimas sociaux et renforcer l’exploitation et aussi pour cela l’oppression.

Nous n’accepterons pas de payer la crise du grand capital.

Inévitablement la bourgeoisie profitera de la situation pour faire oublier son agenda réactionnaire et ses réformes scélérates, comme la retraite Macron par ordonnance (49.3)? 

Quand on nous incite à rester chez nous, faisons toujours attention à défendre nos droits et libertés démocratiques. Macron déclare la « guerre à l’épidémie ». Il évoque une situation d’urgence qui peut être utilisée pour accentuer le contrôle de la population. En Chine, le régime qui n’a plus rien à voir avec le communisme, a exclu des réseaux sociaux des milliers d’internautes pour « propagation de fausses nouvelles ». Toute la population est aujourd’hui suivie à la trace par des applications sur mobile qui partagent avec la police, les sociétés de transport et même les centres commerciaux, l’état de votre risque sanitaire et le détail de vos derniers déplacements. On a connu lors des dernières grèves et luttes une violence policière et juridique inouïe. En France la reconnaissance faciale se met en place ainsi que la communication à la gendarmerie de données sur l’appartenance politique et syndicale. 

Alors nous disons : pas d ‘abus de la pandémie pour réduire nos libertés!  

Non à la militarisation et à la fascisation de la société ! 
La bourgeoisie n’étouffera pas nos colères et nos luttes ! 

Organisons-nous pour défendre nos droits, défendre notre avenir ! Pas question de prolonger la survie du mode de production capitaliste !

Tout cela montre un chaos mondial croissant, produit du système capitaliste instable, et  l’amplifie: climat et environnement, guerres et tensions géopolitiques, montée des forces fascistes et fascisation des appareils d’État, crash boursier et endettements publics. Et ce chaos capitaliste du « chacun pour soi »  se poursuit entre pays face à une menace sanitaire pour l’ensemble de la planète. On l’observe dans les mesures contradictoires, les accusations mutuelles, l’absence d’aide et la concurrence dans la recherche médicale pour des médicaments, vaccins etc. 

Toutefois les masses populaires se lèvent et ne veulent pas vivre dans la barbarie : luttes et grèves, soulèvements populaires se multiplient dans de plus en plus de pays. 

La gravité de la situation exige:

  • Un système de santé gratuit répondant réellement aux besoins de l’ensemble de la population. 
  • La recherche fondamentale sur l’origine des ‘pandémies modernes’ et le développement des mesures protectrices — en excluant toute « concurrence » entre laboratoires en leur imposant de collaborer.
  •  L’agroalimentaire capitaliste est un berceau de nouvelles pandémies. Pour une agriculture qui respecte les lois de la nature, contre la recherche du profit maximal.
  • Pas de mesures de crise de pandémie du Corona sur le dos des travailleurs ! Arrêt immédiat de la production non nécessaire pour la société. Protection de tous les salariés ! 100% de chômage technique. Mesures de crise à tous les niveaux et hausse des salaires – aux frais des capitalistes au lieu de mettre à contribution l’argent public. Pas d’exonérations d’impôts pour le grand capital !
  • Défense de nos droits et libertés démocratiques et syndicaux. Pour le droit à l’information, à la communication. 
  • Solidarité populaire et de classe – fixes et précaires -, entraide internationaliste et anti raciste – Accueil des migrants. Prise en charge commune des contraintes de la crise. 
  • Renforçons le front mondial contre l’exploitation et contre la réaction en participant au Front Uni Anti Impérialiste et Antifasciste de l’ICOR (voir www.icor.info)

Le système capitaliste est dépassé. 

 Si la bourgeoisie, cette minorité négligeable de la population, décide de tout et continue à imposer son économie de profit, son système d’exploitation du travail d’autrui et d’oppression, rien ne changera vraiment. Il faut la conquête du pouvoir politique et économique par le prolétariat (ouvriers, employés) et ses alliés. On a besoin d’une société fondée sur une économie planifiée, organisée et au service de l’écrasante majorité des couches populaires où celles-ci décident jour après jour en respectant aussi les besoins de la nature, notre base de vie!

Pour une société où production, coopération, appropriation et répartition se font de façon collective – le véritable socialisme – aux niveaux national et international. 

Rejoignez l’UPML! Rejoignez l’ICOR!

L’origine du Corona virus interroge, tout comme l’origine des épidémies de plus en plus fréquentes, touchant l’homme ou les animaux d’élevage abattus, causant la faillite d’éleveurs. Une explication assez logique dénonce l’exploitation capitaliste de la nature et de l’homme. Nous vivons le retour des grandes épidémies (SIDA, H1N1, SRAS, Zika, Ebola…) Les virus existent dans tous les êtres vivants. Mais : 1° la destruction systématique des habitats naturels et le contact rapproché entre hommes et êtres vivants porteurs de germes peuvent devenir dangereux pour nous. 2° L’agro-business, l’élevage en masse d’animaux. 3° la circulation des marchandises et des hommes dictée par la recherche du profit, des bas salaires, à travers le monde.4° le réchauffement climatique. 5° l’entassement de populations dans des mégapoles. 6° l’absence de services de santé accessibles à tous créent des conditions idéales pour qu’un virus se change en facteur de maladie et crée une épidémie, voire une pandémie. 

Pour une agriculture et une économie qui respecte l’homme et ses bases naturelles de vie! 

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