Pas d’unité avec les agents de la bourgeoisie !

Travailler unitairement ou être un serviteur ?

En ces temps difficiles, il est plus que légitime de vouloir serrer les rangs. Il est plus que légitime de vouloir faire bloc pour se défendre. La caporalisation de la société, l'offensive débridée de la bourgeoisie, aiguillonnée par la crise, mais aussi les tensions internationales sont autant de facteurs qui concourent à ce que les forces du progrès et de la révolution soient en difficulté.

L'avancée de mots d'ordres réactionnaires, la montée en puissance des fascistes, qui découle directement de cette situation se traduit par un impact direct sur la manière dont nous pouvons mener nos luttes.

L'autodéfense militante, mais aussi populaire, n'est pas un vain mot. Ou du moins ne doit pas l'être. Elle demande une mise en commun de nos forces, de nos énergies, de nos capacité de lutter. Des différences existent entre toutes les organisations voulant lutter pour la révolution. Des différences idéologiques, des différences d'analyse, des différences de stratégie… Ces différences font que nous ne portons pas le même message  "positif", "affirmatif", le même programme politique.

Pour autant, elles n'empêchent pas une union "négative", défensive, laquelle doit nous permettre de résister aux attaques de nos ennemis, bourgeoisie, réactionnaires, appareil d'Etat. Cette logique de front uni, de front défensif à toujours animé le mouvement révolutionnaire et le mouvement ouvrier.

Aujourd'hui, alors que nous sommes au creux de la vague, cette logique doit nous animer.

L'unité est notre but.

Mais il n'est pas possible de faire d'unité sans ligne de démarcation.

L'opportunisme n'est pas une exception, il est même une règle générale. Certes nous sommes dans un temps difficile, mais également dans un temps d'élection. Et c'est là que nous voyons les rapaces se ruer sur tout ce qu'ils peuvent dépecer. Dans le but de pouvoir aspirer les forces vives de la lutte, de siphonner tout leur travail et leur énergie, ces traitres ne reculent devant aucune manœuvre, aussi basse soit-elle.

Camouflant leur drapeau, passant par le truchement d'organisations, d'associations "présentables", ils vampirisent les luttes, vampirisent le travail acharné, et écrasent notre discours politique.

Tous les prétextes sont bons pour détourner les mots d'ordres politiques défendus, pour les ramener vers la platitude, vers le moralisme, vers leurs intérêts et leurs mots d'ordres réformistes. Que cela soit la volonté d'être "large", que cela soit la volonté "d'avoir des relais", que cela soit la volonté "d'être présentable", à chaque pas ils sèment des embûches et des entraves pour saper la lutte et le développement d'une ligne qui ne se finisse pas par un bulletin dans une urne.

Et lorsque toute vie, toute énergie à été aspirée, ils jettent l'emballage, vidé, aux ordures. Lorsque les élections sont passées, ils et elles les lâchent comme un kleenex usagé.

Le Parti Socialiste s'est fait une spécialité, grâce à son héritage trotskiste, de ces méthodes. Il parasite, vampirise, s'accapare tout ce qu'il peut, et écrase le reste. Il transforme, par le chantage, les militants honnêtes en serviteurs zélés, en échange de promesses que ce parti ne tiendra jamais.

Nous ne pouvons pas travailler avec ces gens qui sont nos ennemis, qui sont les ennemis du peuple.

Notre bataille est autour de la constitution d'une force en toute indépendance de classe.

Sans cette indépendance, nous sommes les serviteurs de la stratégie de partis bourgeois. De partis, d'organisation dont le seul but est d'occuper la tête de l'Etat impérialiste français, de le diriger, de cogérer avec la bourgeoisie l'exploitation des travailleurs et des néo-colonies.

Nous ne pouvons pas accepter d'agents de l'impérialisme parmi nous. Cela serait trahir ceux qui luttent pour leur indépendance, pour leurs droits, qui luttent pour couper une à une les têtes de l'hydre de l'impérialisme de notre propre Etat. Nous ne pouvons accepter dans nos rangs les sociaux-chauvins, qui rêvent de "la place de la France dans le Monde", qui parlent de la Guyane comme d'un joyau, non d'une terre colonisée. Nous ne pouvons accepter ceux qui refusent de reconnaître l'artificialité du "roman national", et qui s'arc-boutent à la position d'une France "unie et indivisible."

Ces gens sont des négationnistes de la lutte des classes. Ils nient le fait qu'il n'existe pas de compromis possible entre la bourgeoisie et les exploités. Parler de "France" c'est parler de la bourgeoisie de France. La "France dans le Monde", c'est la place de la bourgeoisie de France dans le Monde.

Ces organisations sont des serviteurs de la bourgeoisie la plus réactionnaire et la plus chauvine, qu'ils se camouflent derrière un vernis "de gauche" ne change rien. Nous ne pouvons croire à de la bêtise de leur part, connaissant leur parcours politique. Or, si ce n'est pas de la bêtise, c'est donc du mensonge conscient. Enver Hohxa, en 1960, avait prononcé à Moscou les mots suivants: « Qui ne voit pas cela est aveugle, qui le voit mais le cache est un traître au service de l'impérialisme. » C'est bien ce à quoi nous avons à faire aujourd'hui.

Nous ne pouvons accepter d'organisation qui sont à la tête de l'appareil d'Etat, ni leurs succursales. Nous ne pouvons serrer la main de nos bourreaux, de ceux qui sont les premiers responsables de cette situation politique, de ce marasme. De ceux qui nous ont matraqués, de ceux qui ont ordonné à la police de tuer, à l'armée d'écraser, au sein de l'Etat Français ou dans les néo-colonies.

De même que nous ne pouvons travailler avec nos bourreaux de l'appareil d'Etat, de la Police, de la Justice, au service de la classe bourgeoise, au service de leur ordre injuste. Se mettre à leur remorque, c'est se changer en auxiliaires du pouvoir bourgeois, non en agent de la lutte populaire. C'est tirer en arrière la lutte, la dépolitiser, la ravaler au rang de supplique demandant l'intervention des pouvoirs publics, demandant aux candidats des gages, bref, c'est être inféodé.

Ayons foi en nos forces !

Nous sommes peu nombreux. Nous sommes faibles. Nous sommes isolés. La tentation pourrait être grande de signer ce marché de dupes, de mettre nos forces au service de nos ennemis, en espérant y gagner quelques miettes.

Mais le propre des marchés de dupes, c'est qu'ils sont fait pour duper.

Quelle ironie que de vouloir renverser l'ordre bourgeois, mais d'être effrayé dès les premiers obstacles. Quelle ironie d'être si ambitieux, mais de se réfugier dans les bras rassurants du réformisme le plus plat, dès que les choses tournent un tant soi peu au vinaigre. Ne surestimons pas l'ennemi ! Il se gonfle, montre les muscles, mais il n'est pas invincible !

Aujourd'hui, la promotion de la peur, de l'effroi, fait le jeu des réformistes et de ceux qui ne voient comme forme de lutte que le bulletin. Effrayer, c'est mobiliser pour voter. Effrayer et gonfler la taille de l'ennemi, c'est une manœuvre pour ramener les militants, les masses, derrière la bannière ensanglantée du réformisme.

Tant que nous cautionneront l'opportunisme et sa présence néfaste, tant que nous nous mettrons à sa remorque , nous ne grandirons jamais. Nous serons un paillasson sur lequel les opportunistes s'essuierons les pieds.

Les réformistes sont nos ennemis, ils ne seront jamais nos alliés. Il est inutile d'inviter ces loups dans la bergerie.

Nous ne sommes pas seuls, nous avons le pouvoir et le devoir de gagner les larges masses, de rassembler, de mobiliser et de les organiser. Nous devons avoir foi en notre capacité à être moteur, en toute indépendance, à nous massifier, à grandir, sur nos forces propres. Nous avons le devoir d'être confiant en notre capacité à surmonter les obstacles, à dépasser et à combattre par nous même par les masses nos ennemis.

Pas d'unité sans démarcation !

Pas de place dans nos rangs pour les agents de la bourgeoisie et de l'impérialisme !

Unité populaire !

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