Construisons l’opposition extra-parlementaire.

Construisons l’opposition extra-parlementaire.

Boycottons les élections !

2017 ne doit pas être une année électorale comme une autre. Elle est bien trop symbolique pour rester ainsi, dans l’Etat Français, une année où la bourgeoisie peut boucler son tour de passe-passe sans le moindre problème. Ce serait non seulement une défaite politique, mais également une insulte à l’Histoire de la lutte des classes, à l’Histoire de l’humanité.

Quelque soient les arguments avancés par les différents concurrents au pouvoir, ceux-ci ne sont que -au mieux- de la naïveté, au pire de la mauvaise foi totale.

Nous devons apprendre de l’histoire, la dépoussiérer et retransmettre ses enseignements.

La Commune de Paris, les Spartakistes, mais aussi le Chili de Allende nous montrent que les bourgeois ne respectent aucune règle. Chaque semaine sanglante nous démontre que cette classe parasitaire ne voudra pas être chassée, ne voudra pas même concéder une seule miette, sans être contrainte et forcée.

Il y a cent ans, la bourgeoisie a subi une leçon qu’elle tente de faire oublier, bien qu’elle même ne l’oubliera jamais. La Révolution d’Octobre a démontré que, face à cette mascarade, la seule alternative était le pouvoir du peuple, imposé aux exploiteurs.

Ce n’est pas la tâche ni le rôle des élus d’une élection bourgeoise. Même si elle prétend fonder une illusoire VIème République.

Nous savons que les élus seront des laquais, des profiteurs, des opportunistes qui siègeront dans les salons, mais qui, pour conserver l’ordre, manieront bien aisément la matraque, quand cela ne sera pas le fusil. Leurs promesses ne sont que des aménagements marginaux, mais la grande majorité ne sont que des appâts destinés à ferrer le votant.

Les candidats de cette masse informe et pourrissante, nommée la gauche, ne sont que des menteurs invétérés, des sociaux-chauvins, des sociaux-impérialistes. Cependant, nous respectons la candidature de Oscar Temaru, candidat de l’indépendance de la Polynésie, nous jugeons qu’il s’agit d’un individu sincère. Sa volonté d’utiliser les élections comme tribune pour plaider la cause de l’indépendance est juste. Elle doit probablement gêner aux entournures plus d’un chauvin, clamant que les colonies sont des “joyaux.” Respecter cette position ne signifie nullement cautionner le jeu truqué de la bourgeoisie. Le jour où M. Temaru menacera le pouvoir des impérialistes et des bourgeois, il n’aura pas l’occasion de le dire sur les ondes.

Alors que les candidats nous vendent les plus beaux habits du capitalisme, nos pensées vont ailleurs.

Nous pensons à nos quartiers, où l’ordre le plus brutal règne.

Nous pensons aux colonies détenues par l’Etat Français, où la misère la plus noire règne, dans les jungles de Guyane comme dans les bidonvilles de Mayotte.

Nous pensons aux pays que notre impérialisme écrase, pille, opprime. Les méthodes coloniales ont encore de beaux jours devant elles.

Ne pas voir cela est être aveugle, mais le voir et se mentir est pire.

Allons-nous, comme tous ces inconséquents, courber l’échine ? Allons-nous gentiment nous mettre en rang derrière une candidature ou une autre ? Allons-nous, ridicule suprême, accorder un “soutien critique”, faire “barrage”, tandis que nous avons pertinemment que, quelque fut le résultat des urnes, la bourgeoisie dicte son ordre ?

Sommes-nous donc ainsi de ceux qui rangent leur drapeau, leur idéologie, et qui, discrètement, vont aller voter dans la honte de l’isoloir ?

Non. Nous ne sommes pas de ce bois pourri.

Nous appelons, en premier lieu, au boycott des élections. Pas une seule voix ne doit cautionner le jeu des bourgeois.

Nous appelons à constituer une opposition extra-parlementaire.

Le crétinisme parlementaire règne. Le camp du peuple a été disloqué. Nous avons, au cours des années, vu la démocratie être stérilisée, réduite, enchaînée à ces seules élections.

C’est la ligne de l’Etat, celle qui est enseignée dans l’Education Nationale, matraquée à coup de slogans : la Démocratie ce n’est QUE les élections. Tout le reste serait illégitime.

Nous dénonçons ceci. L’opposition extra-parlementaire doit s’exprimer partout : dans les organisations politiques de terrain, dans les syndicats, dans les organisations de la jeunesse, dans la société civile, dans la culture. Chaque terrain est un terrain de lutte politique et idéologique, contre les positions réactionnaires, obscurantistes, réformistes.

Nous ne sommes pas seuls à promouvoir cette construction : Boycott 2017 ; Génération Ingouvernable défendent l’abstention et le rejet du parlementarisme bourgeois. Ces mouvements posent la question de ce qu’est la démocratie véritable : directe et populaire.  Nous voulons aller plus loin : la création d’une opposition hors des salons, hors des assemblées; hors des cadres décidés et encadrés par les ennemis du peuple.

L’opposition extra-parlementaire doit former le centre de gravité du refus, de refus de la mascarade, du refus de l’exploitation, du refus de la corruption et du compromis.

Cette opposition combattra résolument tous les agents de la bourgeoisie, que ceux-ci soient ses pions fascistes ou sociaux-impérialistes.

Nous voulons reconstruire le camp du peuple, le camp de la paix, le camp du progrès, le camp de la liberté. Contre le premier bourreau des classes populaires de l’Etat Français, qui n’est ni Merkel, ni Poutine, ni Trump, mais bien sa propre bourgeoisie.

Contre la mainmise de l’impérialisme français, contre ses agents, contre ses crimes, contre son ordre néocolonial.

Contre la politique truquée des salons, contre la politique de l’institution, pour une démocratie populaire, directe et contrôlée par le peuple.

Contre les pantins de la bourgeoisie, ses laquais, ses pions !

Nous ne voulons pas de chef du conseil d’administration de la bourgeoisie, nous ne voulons pas de VIème République bourgeoise. Nous voulons une république socialiste !

Abstention, boycott & opposition !

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