Bilan des législatives : Victoire de l’abstention !

Bilan des législatives :

Les élections législatives au sein de l’Etat français, viennent de se terminer. Elles portent, d’un point de vue d’élus, une majorité écrasante autour de la ligne présidentielle. L’abstention et le rejet forment les grands gagnants de cette élection, atteignant 57%, un taux astronomique, auquel il est important de rajouter 10% de votes blancs et nuls. Il s’agit d’un élément d’une importance considérable, sur lequel il est essentiel de revenir.

Pour l’heure, Emmanuel Macron gagne son deuxième pari.

Ainsi 350 sièges reviennent sa ligue, dont 42 pour le MoDem, ressuscité. Les Républicains tiennent le choc, avec 113 sièges, tandis que leurs alliés UDI en tiennent 18. Le Front National ne s’impose pas comme une force politique importante à l’Assemblée, avec 8 sièges. Quant à Debout La France, 1 siège lui est accordé.

Côté “gauche”, le PRG obtient 3 sièges, le PS est humilié avec seulement 29 sièges. La France Insoumise en obtient 17 et le PCF 10. Les divers gauches 12 et les écologistes 1.

En termes de voix, les règles différentes entre la présidentielle et les législatives ont entrainé une répartition au grand désavantage de la FI et du FN. Les deux organisations ont vu leurs espoirs de conquérir une forte minorité s’envoler. Le centre de gravité de l’Assemblée est au coeur de la droite.

Sans revenir en détail, l’opportunisme et l’absence totale de scrupule des différentes forces politiques cataloguées à gauche ont été le ferment de leur propre défaite. Un PS qui, désormais, évoque, aux yeux des larges masses populaires, une vermine répugnante et sans vergogne ; un PCF plein d’atermoiements et d’indécisions, incapable de mettre en place une stratégie tout comme de la faire appliquer par des militants, travaillant en fractions ; une France Insoumise dont le discours du tribun lasse et dont le sectarisme mêlé d’esprit prédateur révulse.

Ainsi 443 sièges sont trustés par un cartel de droite, agressif et plein d’allant, prêt à ouvrir le feu sur les masses.

La voie des réformes est ouvertes  :

Avec une Assemblée sous cette configuration, nul doute que le nouveau gouvernement peut se permettre de lancer les offensives les plus débridées. Le plan de guerre contre les droits sociaux, lequel attend l’été pour se lancer, va ainsi être un blitz fait par ordonnances, lesquelles seront adoubée par une Assemblée aux ordres. D’autant que la configuration sourit à l’audacieux : la seconde force est formée par des Républicains idéologiquement favorables aux visées de Macron.

La “mère de toutes les réformes” va être une bataille difficile, menée dans une période de l’année particulièrement défavorable, avec la certitude d’être en fait d’un adversaire qui ne laissera nullement le temps de riposter. Nous n’avons pas le choix de mener cette bataille, ni de ses conditions objectives. Charge aux militants et militantes de serrer les rangs et de se préparer au choc et de faire front commun, au travers des instances telles que le Front Social.

L’inscription de nombreux éléments de l’état d’urgence dans le droit commun, la normalisation de l’exception juridique, tout ceci contribue à laisser supposer une féroce répression, menée d’une main ferme par un ministre de l’intérieur brutal et sans scrupules : Gérard Collomb.

Victoire tactique, défaite stratégique pour la bourgeoisie :

Certains esprits chagrins pourraient considérer que nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous même, ayant appelé à l’abstention, au boycott, au rejet de ces élections. Il serait aisé de voir, à travers cette déclaration, un reniement de la position que nous avons tenu dernièrement.

Il n’en est rien.

Si, tactiquement, les élections législative sont une grande victoire pour la bourgeoisie la plus libérale et la plus agressive, elles sont aussi une victoire à la Pyrrhus.

57% d’abstention parmi les inscrits; 10% de bulletins blancs ou nuls parmi les exprimés, ceci est une gifle portée contre l’ensemble du système de pseudo-démocratie représentative. Au total, ce sont environ les 2/3 des personnes pouvant voter qui ont refusé de s’exprimer.

Au final, le dégagisme promu par Mélenchon a marché. Il a marché au delà de ses espérances, puisque les votants et les non-votants l’ont appliqué également sur son concepteur. Politicien bourgeois et carriériste comme les autres, Mélenchon a vu son œuvre se retourner contre lui : son organisation fut tout autant boycottée que les autres. La “grève générale civique”, comme il l’a nommée, ne l’a pas épargné.

La défaite de la démocratie bourgeoise est stratégique. Elle ouvre une voie réelle à l’action extra-parlementaire, à la légitimité de celle-ci, à la naissance d’une opposition qui ne soit pas dans les salons, dans les bureaux de la bourgeoisie, dans des négociations avec elle, mais dans l’affrontement direct, dans l’illustration de l’antagonisme qui existe entre les intérêts des bourgeois et ceux du peuple.

Certes, le pouvoir de la bourgeoisie va mener une offensive débridée contre les droits des travailleurs. Certes la répartition des sièges en fait un colosse. Mais un colosse aux pieds d’argiles. La légitimité d’un tel pouvoir ne peut être que faible. Elle ne peut être que précaire. Pouvoir d’une minorité, imposé par la minorité, pour les intérêts d’une poignée d’exploiteurs.

La lutte contre cette Assemblée marque une nouvelle étape dans la lutte des classes au sein de l’Etat français. Une nouvelle dimension s’ouvre, marquée par le rejet du parlementarisme, de la représentation des masses par une poignée d’experts politiques bourgeois.

Nul doute que ces deux élections consécutives ouvrent la voie à une période d’instabilité qui débouchera immanquablement sur une situation nouvelle.

Reste à déterminer quelle forme prendra cette situation. Dominée sans partage par une bourgeoisie appuyée sur des fascistes, ou sous la pression des masses populaires.

Nous avons cinq ans pour que naisse véritablement les bases de cette opposition frontale à la bourgeoisie et à ses laquais. Cinq ans pour que les communistes avancent dans leur unification et dans la fondation de l’outil qui nous manque. Cinq pour que tous ceux et celles qui rejettent le capitalisme puissent faire front. Cinq pour que nous avancions sur la voie du pouvoir populaire.

Vers l’opposition extra-parlementaire , vers le rejet du pouvoir de la bourgeoisie, vers le parti du peuple !

Vive les trois fronts !

Le Front Social, contre les réformes du gouvernent, contre l’exploitation.

Le Front antifasciste, contre les menées des réactionnaires, de la répression, des fascistes et des assassins au service de la bourgeoisie.

Le Front d’unification des communistes, pour forger l’outil du combat victorieux !

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