Renforcement de la présence militaire en Europe, le spectre de la guerre n’est pas mort.

L’Otan mise sur la dissuasion face à la Russie : les premiers blindés américains à destination de l’Est de l’Europe sont arrivés à Bremerhaven. C’est le plus grand déploiement de forces depuis la fin de la Guerre froide”.

Tels sont les propos relatés par le journal Der Spiegel, principal hebdomadaire d'investigation allemand. C'est dans la petite ville portuaire de Bremerhaven que débarquent les hommes, les chars et le matériel de l'Alliance. Avec le soutien logistique de la Bundeswehr, ces derniers vont venir prendre leurs quartiers dans la ville de Sagan en Pologne, laquelle héberge leur centre de commandement. Ce débarquement d'ampleur doit renforcer la présence militaire américaine dans les pays Baltes, en Roumanie, ainsi qu'en Bulgarie et leur fournir une force de réponse rapide. L'objectif est de constituer une démonstration de force face à la politique de la Russie de Poutine, notamment de son implication dans le conflit ukrainien, toujours actif bien qu'il ait quitté la une de l'actualité au profit du conflit syrien où, là aussi, Moscou et l'Alliance poursuivent des buts diamétralement opposés.

 

Ce n'est pas la première fois que nous relatons la résurgence des tensions entre la Russie et OTAN. L'Europe Orientale et les Balkans sont toujours -cela tend même à s'accentuer- la poudrière du vieux continent. Planifié avant le changement d'administration, ce déploiement de renforts tend à militariser davantage la région. Les confins de l'Europe restent un enjeu géostratégique entre Europe, USA et Russie.

Le nouvellement nominé Donald Trump affirme une volonté de se tenir à l'écart des conflits, à effectuer un repli vers une politique isolationniste. Le milliardaire est également un apôtre, officiellement, d'une alliance avec son homologue Russe.

Pour autant, malgré la prise de position du président US, il est douteux de voir les Etats-Unis renoncer à une conception géopolitique antagonisant la Russie comme l'ennemi principal, or du cadre d'une alliance tactique pour contrer la montée de la Chine, contre laquelle le président Trump ne cesse de pester.

Depuis l'amiral Mahan, à l'aube du XXème siècle, jusqu'à Brzezinski et ses héritiers, la doxa américaine considère qu'il n'est nullement possible de s'accomoder d'une Russie -ou d'une Chine- puissante. Difficile de croire que même le sulfureux Trump puisse tordre une logique aussi établie.

Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu'à leur ruine — telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l'égard de la cause du peuple; et jamais ils n'iront contre cette logique.

C'est là une loi marxiste.

Quand nous disons: «l'impérialisme est féroce», nous entendons que sa nature ne changera pas, et que les impérialistes ne voudront jamais poser leur coutelas de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu'à leur ruine.

«Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte» (14 août 1949)

 

En Allemagne, certaines voix se sont élevées pour dénoncer ce déploiement. Ainsi, le ministre-président du Brandebourg, Dietmar Woidke (SPD), a dénoncé la militarisation de la frontière germano-polonaise. Des protestations ont également été émise par le parti Die Linke -affilié au parti de la gauche européenne auquel prend part notamment le PG et le PCF-, ainsi que par les réactionnaires de l'AfD.

Aucun des contradicteurs n'analyse ce conflit pour sa véritable nature, c'est-à-dire une aggravation des tensions internationales entre impérialismes concurrents. Si ceux-ci dénoncent l'agressivité de l'occident envers Vladimir Poutine, c'est pour prendre la défense de ce dernier, non pour analyser le risque de conflagration mondiale. Bien qu'étant de bord diamétralement opposés, les réactionnaires virulents et la gauche réformiste radicale voient chacun ce qu'ils veulent voir dans les yeux du président de la Fédération de Russie. Les uns y voient le rempart contre la décadence de l'Europe et comme le symbole d'un rigorisme tsariste teinté de moralisme orthodoxe ; les autres croient y voir les ferments de la révolution anti-américaine et se perdent dans les symboles soviétiques, qu'il agite comme des colifichets devant leurs yeux. L'ironie de la chose veut que ce dernier se soit prononcé pour soutenir François Fillon pour ce qui est des élections au sein de l'Etat français.

 

Nous communistes, condamnons l'impérialisme dans son ensemble, et celui de notre propre Etat en premier lieu. L'Etat français reste globalement en retrait dans cette affaire, ses liens de clientèle avec l'orient de l'Europe se limitent à la Roumanie -à travers Dacia notamment- ainsi qu'avec la Pologne. La France elle-même, bien que membre de l'OTAN, est dans une position originale. La grande majorité de ses candidats à l'élection présidentielle semblent vouloir vanter les mérites de la Russie comme alliée et comme modèle, et -au final- seul le Parti Socialiste et les trotskistes prennent une position pro-occidentale tranchée.

La raison est simple, l'Etat français à ses interêts principalement tournés vers l'Afrique. Il ne s'intéresse guère qu'à la concurrence qui pourrait surgir là-bas.

Nous rejetons la logique campiste qui veut qu'on acclame Vladimir Poutine ou l'OTAN.

Ce n'est pas notre tâche que de soutenir l'un ou l'autre des camps de nos ennemis. Nous refusons de voir l'Europe redevenir un champ de bataille.

Si le spectre de la guerre ressuscite une fois de plus, elle ne sera menée que la bourgeoisie monopoliste et ses intérêts. Le prix du sang, en revanche, sera payé par les peuples et les travailleurs. Nous refusons de servir de chair à canon. Mais que la bourgeoisie se méfie !

 

Actuellement, dans tous les pays du monde, on discute de l'éventualité d'une troisième guerre mondiale. Nous devons être préparés psychologiquement à cette éventualité et l'envisager d'une manière analytique. Nous sommes résolument pour la paix et contre la guerre.

Mais si les impérialistes s'entêtent à déclencher une nouvelle guerre, nous ne devons pas en avoir peur. Notre attitude devant cette question est la même que devant tous les désordres: primo, nous sommes contre, et secundo, nous n'en avons pas peur.

 

La Première guerre mondiale a été suivie par la naissance de l'Union soviétique avec une population de 200 millions d'habitants.

 

La Seconde guerre mondiale a été suivie de la formation du camp socialiste qui englobe une population de 900 millions d'âmes.

 

Il est certain que si les impérialistes s'obstinent à déclencher une troisième guerre mondiale, des centaines de millions d'hommes passeront du côté du socialisme et seul un territoire peu étendu demeurera aux mains des impérialistes; il est même possible que le système impérialiste s'effondre complètement.

 

«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957)

Entre le moment où ces mots étaient couchés sur le papier et aujourd'hui, tant a été perdu. Pourtant, nous devons avoir foi, avoir une foi inébranlable dans l'esprit de paix et de fraternité des peuples.

Nous devons reconstruire le camp de la paix, reconstruire la solidarité internationale entre les peuples, les liens d'amitié, d'amour que nous entretenons, que nous devons entretenir, entre tous les exploités, tous les opprimés.

 

C'est ainsi que la guerre de la bourgeoisie se muera en guerre contre la bourgeoisie, qu'elle sera balayée de la surface de la terre, et que des cendres de la guerre naîtra l'Etat du peuple.

 

 

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